Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé Danemark

“Godland” de Hlynur Palmason

Vanskabte Land Film dano-islando-franco-suédois de Hlynur Palmason (2022), avec Elliott Crosset Hove, Victoria Carmen Sonne, Ída Mekkin Hlynsdóttir, Jacob Lohmann, Waage Sandø… 2h23. Sortie le 21 décembre 2022. Ída Mekkin Hlynsdóttir et  Victoria Carmen Sonne À la fin du XIX e siècle, un jeune prêtre danois débarque sur un îlot islandais où il est chargé de construire une église et de photographier les autochtones. Au contact de la réalité austère des lieux, il va se trouver assailli de pulsions qui le dépassent en le soumettant à des tentations auxquelles il n’était pas préparé. Présenté en mai dernier dans le cadre de la section Un certain regard du Festival de Cannes, Godland s’inscrit dans la lignée de ce scandinave hanté par la foi qu’ont pu perpétuer à des degrés divers les Danois Carl Theodor Dreyer et Lars von Trier et les Suédois Ingmar Bergman et Bille August. Avec en son cœur un homme de Dieu confronté à la tentation et ébranlé jusqu’au plus profond de sa vocation. Hlynur

“La dernière nuit de Lise Broholm” de Tea Lindeburg

Du som er i himlen Film danois de Tea Lindeburg (2021), avec Flora Ofelia Hofmann Lindahl, Thure Lindhardt, Ida Cæcilie Rasmussen, Palma Lindeburg Leth, Stine Fischer Christensen, Anna-Olivia Øster Coakley, Flora Augusta, Kirsten Olesen, Lisbeth Dahl, Albert Rudbeck Lindhardt… 1h26. Sortie le 21 septembre 2022. Flora Ofelia Hofmann Lindah et  Albert Rudbeck Lindhardt À la fin du dix-neuvième siècle dans la campagne danoise, une jeune fille voit son insouciance disparaître au cours de la nuit où sa mère, sur le point d'accoucher de son dixième enfant, la met en demeure de faire face à de nouvelles responsabilités en tant qu’aînée, en tirant un trait définitif sur ses rêves de jeunesse. Un lien invisible relie certains des plus grands chefs d’œuvres du cinéma scandinave : la foi luthérienne qui habite à des degrés différents des créateurs aussi considérables que les Suédois Victor Sjöström et Ingmar Bergman ou les Danois Carl Theodor Dreyer et Lars von Trier dans des films tels que

“Flee” de Jonas Poher Rasmussen

Flugt Documentaire d’animation européen de Jonas Poher Rasmussen (2021), avec les voix de Daniel Karimyar, Fardin Mijdzadeh, Milad Eskandari, Belai Faiz, Elaha Faiz, Zahra Mehrwarz, Sadia Faiz, Georg Jagunov, Rashid Aitouganov… 1h29. Sortie le 31 août 2022. Voici un projet parfaitement atypique qui relate le destin hors du commun d’un jeune réfugié afghan né à Kaboul dans les années 80, la fuite de sa famille pendant la guerre civile, son exil clandestin en Russie et son intégration au sein de la société danoise et de sa communauté gay. Un itinéraire de vie que Jonas Poher Rasmussen a décidé de raconter en mixant la vérité du documentaire et la liberté du cinéma d’animation. Une confession poignante qui s’impose par son caractère universel, un traitement graphique à la fois élégant et dépourvu de fioritures, mais aussi la contribution vocale des véritables protagonistes de cette quête existentielle solidement ancrée dans notre époque. Flee est un conte oriental universel qui reflète

“Wild Men” de Thomas Daneskov

Vildmænd Film danois de Thomas Daneskov (2021), avec Rasmus Bjerg, Zaki Youssef, Bjørn Sundquist, Sofie Gråbøl, Marco Ilsø, Håkon T. Nielsen, Tommy Karlsenn, Rune Temte, Jonas Strand Gravli, Kathrine Thorborg Johansen… 1h42. Sortie le 24 août 2022. Rasmus Bjerg Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. Le jour où un cadre quadragénaire bien sous tous rapports décide de prendre le maquis pour goûter à la vie sauvage au lieu de participer à un énième séminaire professionnel, il croise sur sa route buissonnière un hors-la-loi blessé et pris en chasse par ses comparses. Ces robinsons de la Mer du Nord que la bière unit comme larrons en foire se heurtent à une obsession agaçante de les faire rentrer dans le rang qui vire parfois à la plus basique hostilité, tandis que les malfrats en quête de leur magot traquent eux aussi celui qui les a trahis. Wild Men est une comédie atypique qui rit de nos excès avec autant de finesse que ses protagonistes assument leur statut de Vikings

“Les nuits de Mashhad” d’Ali Abbasi

Holy Spider Film franco-dano-suédo-allemand d’Ali Abbasi (2022), avec Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi, Arash Ashtiani, Forouzan Jamshidnejad, Alice Rahimi, Sara Fazilat, Sina Parvaneh, Nima Akbarpour… 1h56. Sortie le 13 juillet 2022. Zar Amir Ebrahimi Dans l’Iran de 2001, une journaliste entreprend de donner de sa personne pour essayer de démasquer le mystérieux tueur de dames qui sévit dans la ville sainte de Mashhad sous le nom de l’Araignée. Une enquête en immersion qui va mettre en évidence certains paradoxes de la république islamiste. Ce sujet scabreux, le cinéma persan d’aujourd’hui serait bien en peine de l’aborder par son traitement radical de la sexualité et un comportement criminel dont la représentation même s’avèrerait incompatible avec les préceptes moraux édictés par les mollahs. Il a d’ailleurs violemment condamné le film. Ali Abbasi, lui, est un Iranien de la diaspora né à Téhéran en 1981 et naturalisé danois qui a trouvé refuge en Scandinavie au moment d’entrepren

"Drunk" de Thomas Vinterberg

Druk Film danois de Thomas Vinterberg (2019), avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, Magnus Millang … 1h55. Sortie le 14 octobre 2020. Dans un lycée de Copenhague, quatre professeurs d'âge mûr décident de vérifier la théorie énoncée par le psychologue norvégien Finn Skårderud selon laquelle boire permettrait à l’homme de combler le léger déficit d’alcool dont son sang pâtirait à la naissance. Au grand dam de leurs élèves qui ne se privent pourtant pas de prendre des cuites,  ils entreprennent de boire jusqu’à plus soif afin de voir jusqu’où leur taux d’alcoolémie les aidera à se désinhiber et à mieux supporter le poids écrasant de leur existence ordinaire. Jusqu’au moment où la situation finit par leur échapper… Partant de ce point de départ pour le moins baroque, Thomas Vinterberg aborde une fois de plus un sujet qui fâche pour en tirer ce qu’on peut considérer sans grand risque de se tromper comme son film le plus rabelaisien. Le réalisateur administre sans vergog

"A Perfect Family" de Malou Leth Reymann

En Helt Almindelig Familie  Film danois de Malou Leth Reymann (2019), avec Kaya Toft Loholt, Mikkel Boe Folsgaard, Neel Ronholt… 1h41. Sortie le 19 août 2020. La transsexualité est un sujet ô combien délicat que le cinéma a abordé récemment dans des films tels qu’ Une nouvelle amie de François Ozon ou les opus belges Girl de Lukas Dhont et Lola vers la mer de Laurent Micheli. A Perfect Family s’attache à la situation d’un père divorcé qui vient de changer de sexe et part en vacances avec ses deux filles… en se faisant passer pour leur mère. Le postulat est audacieux. Son traitement décomplexé et jamais polémique reflète l’avancée des mœurs en Scandinavie par rapport au reste de l’Europe, sans aucune dramatisation artificielle. Le film repose en effet sur ses protagonistes davantage que sur ses rebondissements. S’il fallait le définir, sans doute le qualifierait-on d’étude de mœurs ou de comédie de caractères. Sa profondeur s’appuie en effet sur sa simplicité trom

Kristian Levring : Tête chercheuse

Kristian Levring © DR Né en 1957, le réalisateur danois Kristian Levring s’est fait connaître sur le plan international avec  The King is Alive (2000), libre variation autour du Roi Lear de Shakespeare, au générique duquel il n’était d’ailleurs pas crédité, afin de répondre à l’un des préceptes constitutifs du fameux manifeste du fameux Dogme95 proclamé par Lars von Trier et Thomas Vinterberg, dont il constituait le quatrième opus labellisé. The Salvation (2014) est un western dont le metteur en scène a écrit le scénario avec une autre figure emblématique du cinéma scandinave : Anders Thomas Jensen, Oscar 1999 du court métrage pour Valgaften, également connu pour Les bouchers verts (2003). Outre quelques téléfilms, Levring a par ailleurs réalisé pour le cinéma Et skud fra hjertet (1986), The Intended (2002) et Den du Frygter (2008). Dans quelles conditions techniques et économiques The Salvation a-t-il été tourné ? Kristian Levring J’ai écrit le s

Lone Scherfig : Solidarité à la danoise

Lone Scherfig © SND La première fois que Lone Scherfig a crevé l’écran, c’est dans un film de Wim Wenders, Les ailes du désir (1987). Mais ni elle ni lui ne l’avaient prémédité. Au détour d’un plan sur le Mur de Berlin, elle a reconnu la porte qu’elle y avait peinte et sur laquelle elle avait écrit “Lone’s Gate”. Aujourd’hui l’histoire a emporté ce vestige, sans doute débité en petits morceaux à l’usage des fétichistes du monde entier. Et lorsque le Mur est tombé, ce jour du 9 novembre 1989, la réalisatrice danoise était en plein tournage de son premier long métrage, The Birthday Trip (1990). Née en 1959, cette compatriote de Lars von Trier a contribué à plusieurs séries télévisées et réalisé pour le grand écran Seuls à la maison (1998), Italian for Beginners (2000), Wilbur (2002), Just Like Home (2007), Une éducation (2009), Un jour (2011) et The Riot Club (2014).   Vocation « Mon envie de faire du cinéma date du milieu des années 70, époque à laquelle j’ai dé

Carl Theodor Dreyer (1889-1968) : Il était une foi…

Carl Theodor Dreyer (à droite) © DR Carl Theodor Dreyer a réalisé moins d'une quinzaine de longs métrages du Président (1919) à Gertrud (1964), mais il a marqué de son empreinte indélébile l’esthétique cinématographique en creusant un sillon que bien peu de ses héritiers se sont hasardés à poursuivre. Chantre de l’austérité , le pionnier du cinéma danois n’a eu de cesse de questionner la foi dans une œuvre dont le chaînon manquant est une vie de Jésus à laquelle il a consacré près de quatre décennies et qui irradie l’ensemble de sa création, de  La passion de Jeanne d’Arc (1928)  à Ordet (1954), en passant par  Jour de colère (1943) .   Bande annonce de La passion de Jeanne d’Arc (1928) « Le cinéma de Dreyer commence où s’arrête celui de la plupart de ses confrères », a écrit la critique américaine Pauline Kael. Peut-être parce que le petit Carl Theodor, fruit de l’union illégitime d’un fermier suédois et de sa femme de ménage, a erré de pensionnat en pensi