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Affichage des articles associés au libellé guerre

“Butterfly Vision” de Maksym Nakonechnyi

Bachennya Metelyka Film ukraino-tchéco-croato-suédois de Maksym Nakonechnyi (2022), avec Rita Burkovska, Lyubomir Valivots, Myroslava Vytrykhoska-Makar, Natalka Vorozhbyt, Daria Lorenci… 1h47. Sortie le 12 octobre 2022. Rita Burkovska Une précision préalable : ce film qui prend aujourd’hui une signification particulière a été tourné avant même le début de l’invasion russe en Ukraine. Il se déroule d’ailleurs quelque temps plus tôt, au cours de cette drôle de guerre qui battait son plein depuis 2014 dans la coupable indifférence de l’Occident. Son personnage principal est une spécialiste en reconnaissance aérienne qui bénéficie d’un échange de prisonniers après plusieurs mois de captivité dans le Donbass. Un dur retour à la vie troublé par le traumatisme qui la hante et provoque en elle des visions obsessionnelles et une nouvelle raison de lutter contre ses démons. Un sujet évoqué dans un autre film ukrainien demeuré malheureusement inédit à ce jour, Vidblysk de Valentyn Vasyanovych,

“La voix d’Aïda” de Jasmila Žbanić

Quo Vadis, Aida ? Film bosno-germano-franco-austro-roumano-hollando-polono-norvégio-turc de Jasmila Žbanić (2020), avec Jasna Đuričić, Izudin Bajrović, Boris Isaković, Johan Heldenbergh, Raymond Thiry, Boris Ler, Dino Bajrović… 1h44. Sortie le 22 septembre 2021. Jasna Đuričić La guerre en ex-Yougoslavie a laissé des traces indélébiles dans cette région européenne morcelée dont le cinéma n’a que rarement témoigné de la confusion. Réquisitionnée comme interprète auprès des Casques Bleus cantonnés à Srebrenica, en juillet 1995, en voyant affluer les réfugiés qui redoutent un assaut imminent de l’armée serbe, Aida va se révéler dans l’action pour sauver son mari et ses deux fils. Quitte à devenir une héroïne malgré elle en se substituant à des forces tétanisées par le chaos grandissant. La mise en scène de Jasmila Žbanić vibre au diapason d’un désordre qui va crescendo et repose sur une caméra en mouvement perpétuel qui accumule les morceaux de bravoure pour nous immerger au cœur de cett

“Il Varco” de Federico Ferrone et Michele Manzolini

Documentaire italo-russe de Federico Ferrone et Michele Manzolini (2018). 1h10. Sortie le 1 er septembre 2021. En 1941, Romano Ismani,  un soldat italien déjà mobilisé dans une guerre coloniale en Éthiopie en 1935-1936, est envoyé sur le front russe au nom de l’alliance du régime mussolinien avec le Troisième Reich. Alors que ses camarades partent au combat la fleur au fusil, il témoigne d’une inquiétude nourrie de son expérience passée que l’imminence de l’hiver dans la steppe ukrainienne ne contribue qu’à intensifier. Singulière entreprise que celle menée par Federico Ferrone et Michele Manzolini qui réussissent à nous mettre dans la peau d’un appelé, à partir d’un montage d’images d’archive assorti d’un commentaire à la première personne qui traduit son spleen le plus intime et distille des bouffées de nostalgie poignantes. Le dispositif repose sur un parti pris esthétique envoûtant qui traduit la détresse d’un homme embarqué dans un conflit dont il semble être le seul à ressentir

“Il n’y aura plus de nuit” d’Éléonore Weber

Documentaire français d’Éléonore Weber (2020) Avec la voix de Nathalie Richard. 1h15. Sortie le 16 juin 2021. La guerre est devenue un vaste jeu de rôles par écrans interposés auquel la technologie moderne octroie des armes de destruction massive dont personne ne pouvait soupçonner la léthalité. L’usage des caméras infrarouges permet aujourd’hui aux tireurs de repérer leurs cibles sans être repérés. Comme son titre le souligne, Il n’y aura plus de nuit s’attache à la disparition d’une contingence naturelle que l’homme est parvenu à surmonter pour mieux tuer. On connaissait déjà ces drones manipulés par des champions de jeux vidéo depuis des hangars anonymes qu’Andrew Niccol a mis en scène dans Good Kill (2014). Le documentaire d’Éléonore Weber franchit un nouveau cap en montrant que la barbarie des hommes n’a plus de limites lorsqu’on la pare du don d’ubiquité. Ces artifices qui habillent d’images abstraites les actions les plus concrètes présentent l’avantage de soulager la conscien