Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé Iran

“Au pays de nos frères” de Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi

In the Land of Brothers Film irano-franco-hollandais de Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi (2024), avec Hamideh Jafari, Bashir Nikzad, Mohammad Hosseini, Marjan Khaleghi, Hajeer Moradi… 1h35. Sortie le 2 avril 2025. Bashir Nikzad,  Hamideh Jafari  et Mohammad Hosseini Le cinéma iranien est l’un des plus riches de la planète, avec cette particularité qu’il doit autant aux réalisateurs qui tournent dans leur pays, souvent en déjouant la censure, qu’aux membres épars de sa diaspora. Il n’en est pas de même du cinéma afghan réduit quasiment à néant sous les assauts des occupants successifs qui convoitent ses champs de pavot depuis plus d’un demi-siècle et ont abouti à la dictature des Talibans et à un retour au Moyen-Âge en matière de mœurs. Ni d’un côté ni de l’autre de cette frontière, on n’a en revanche évoqué la vie des immigrés et notamment le traitement funeste réservé aux réfugiés afghans par leurs “frères” iraniens. Tel est le propos du premier long métrage de Raha Amirfaz...

“Lire Lolita à Téhéran” d’Eran Riklis

Reading Lolita in Tehran Film italo-israélien d’Eran Riklis (2024), avec Golshifteh Farahani, Zar Amir Ebrahimi, Mina Kavani, Bahar Beihaghi, Isabella Nefar, Lara Wolf, Arash Marandi, Shahbaz Noshir, Catayoune Ahmadi, Reza Diako, Ash Goldeh, Sia Parvaneh, Arash Ashtiani… 1h47. Sortie le 26 mars 2025. Golshifteh Farahani Il y a des projets qui forcent le respect par leur volonté d’universalisme. À l’instar de “Jamais sans ma fille” de Betty Mahmoody (Robert Laffont, 1987) , “Lire Lolita à Téhéran” d’Azar Nafisi (Plon, 2004) a d’abord été un best-seller planétaire traduit dans une trentaine de langues qui a cristallisé les fantasmes des Occidentaux sur la République islamique d’Iran et sa détermination à reformater idéologiquement et intellectuellement son peuple en faisant table rase des acquis antérieurs. Le point de vue est celui d’une exilée qui retourne à Téhéran au lendemain de la révolution afin d’y enseigner la littérature à des étudiants, tandis que le régime de plus en plus au...

“Mon gâteau préféré” de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha

Keyke mahboobe man Film irano-franco-suédo-allemand de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha (2024), avec Lili Farhadpour, Esmaeel Mehrabi, Mansoore Ilkhani, Soraya Orang, Homa Mottahedin, Sima Esmaeili, Aman Rahimi, Azim Mashhadi… 1h36. Sortie le 5 février 2025. Lili Farhadpour Les cinéastes iraniens possèdent une force de résilience unique qui leur permet de continuer à s’exprimer dans les conditions les plus extrêmes et de déjouer la censure en nous donnant des nouvelles régulières de leur pays grâce à des subterfuges d’une inventivité sans cesse renouvelée. Mon gâteau préféré nous en offre une nouvelle preuve à travers l’histoire somme toute banale d’une septuagénaire de la classe moyenne nullement disposée à tirer un trait définitif sur sa sexualité qui va entreprendre de séduire un vieillard grâce à ses talents culinaires. Avec tous les risques que cela suppose de part et d’autre. La première audace du film réside dans la personnalité de cette célibataire plutôt âgée qui ose pren...

“Les graines du figuier sauvage” de Mohammad Rasoulof

Daney anjir maabed  Film irano-franco-allemand de Mohammad Rasoulof (2024), avec Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki, Niousha Akhshi, Reza Akhlaghirad, Shiva Ordooie, Amineh Arani… 2h46. Sortie le 18 septembre 2024. Reza Akhlaghirad et  Misagh Zare Les réalisateurs iraniens ont une puissance de résilience peu commune qui les a conduits à forger eux-mêmes les outils de leur indépendance. Les deux plus célèbres représentants de cette résistance de l’intérieur sont Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, symboliquement arrêtés, condamnés et emprisonnés en décembre 2010 pour « actes et propagande hostiles à la République islamique d’Iran », alors qu’ils tournaient un film ensemble. L’un comme l’autre ont déployé des trésors d’imagination pour déjouer la censure et continuer à s’exprimer en rendant compte de la réalité sociale et politique aux yeux du monde, avec le soutien des festivals internationaux les plus prestigieux. Panahi a décroché le Lion d...

“Tatami” de Guy Nattiv et Zar Amir Ebrahimi

Film géorgo-américain de Guy Nattiv et Zar Amir Ebrahimi (2023), avec Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi, Ash Goldeh, Jaime Ray Newman, Nadine Marshall, Lir Katz, Valeriu Andriutã, Mehdi Bajestani, Farima Habashizadehasi, Elham Erfani, Sina Parvaneh… 1h43. Sortie le 4 septembre 2024. Arienne Mandi et Zar Amir Ebrahimi Certaines histoires méritent plus que d’autres d’être relatées tant elles apparaissent porteuses d’enseignements universels. Celle que relatent Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv dans Tatami s’avère riche à de multiples égards. L’association même du réalisateur israélien du biopic de Golda Meir avec l’actrice iranienne en exil couronnée du prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2022 pour Les nuits de Mashhad est hautement significative sur le plan symbolique, toute collaboration entre les deux pays étant considérée dans son principe même comme un acte de haute trahison. Se plaçant délibérément au-dessus de la mêlée, les deux réalisateurs s’y attachent à une com...

“Là où Dieu n’est pas” de Mehran Tamadon

Jaii keh khoda nist Documentaire franco-suisse de Mehran Tamadon (2023), avec Taghi Rahmani, Homa Kalhori, Mazyar Ebrahimi, Mehran Tamadon… 1h52. Sortie le 15 mai 2024. Homa Kalhori Puissance incomparable du documentaire qui permet de mettre des images là où il n’en existe pas et de reconstituer des sons à partir de témoignages uniques ou multiples. Le cinéma iranien poursuit depuis 1979 une véritable croisade contre l’oubli qui rejoint sur l’autel de la mémoire des peuples d’autres combats cinématographiques : ceux du Français Claude Lanzmann, du Cambodgien Rithy Panh et du Chilien Patricio Guzmán. Dans la République islamique d’Iran, la résistance artistique a carrément engendré de nouvelles alternatives cinématographiques à travers des œuvres tournées clandestinement, comprenant souvent des séquences dans des véhicules dont le son était postsynchronisé afin de permettre de faire passer le véritable message du réalisateur. Taxi Téhéran de Jafar Panahi et Le diable n’existe pas ...