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Affichage des articles associés au libellé Iran

“Chroniques de Téhéran” d’Ali Asgari et Alireza Khatami

Ayeh haye zamini Film iranien d’Ali Asgari et Alireza Khatami (2023), avec Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan, Majid Salehi, Sadaf Asgari, Gohar Kheirandish, Farzin Mohades, Hossein Soleimani, Faezeh Rad… 1h17. Sortie le 13 mars 2024. L’union fait la force N’importe quelle manifestation artistique en provenance d’Iran revêt aujourd’hui une ampleur particulière. On connaît le sort réservé par le régime des Mollahs à ses plus grands cinéastes : de ceux réduits au silence, condamnés ou emprisonnés comme Mohammed Rasoulof, Jafar Panahi ou Saeed Roustaee au glorieux aîné Dariush Mehrjui victime d’un prétendu crime crapuleux. C’est donc avec beaucoup d’intérêt qu’on a découvert à Cannes le fruit de l’association de deux représentants de la nouvelle génération, Ali Asgari et Alireza Khatami. Un film à sketches qui illustre diverses situations de la vie quotidienne d’un peuple confronté à la fois à une administration au fonctionnement kafaïen et à des règles se réclamant d’impérat

Babak Jalali : Citoyen du monde

Babak Jalali © Jean-Philippe Guerand Né en Iran en 1978, Babak Jalali a émigré pour l’Angleterre où il a été l’élève de Mike Leigh à la prestigieuse London Film School. Son premier long métrage, Frontier Blues (2009), il l’écrit en partie à Paris dans le cadre de la Ciné Fondation, où il a pour coreligionnaires quatre autres talents en devenir : Fien Troch (Holly , 2023), Sébastián Lelio (Une femme fantastique , 2017), Alexis dos Santos (London Nights , 2009) et Antonio Campos (Afterschool , 2018). En revanche, il va le tourner dans sa ville natale grâce à des financements européens. Il enchaîne en orchestrant dans Radio Dreams (2016) la rencontre improbable de Metallica et du premier groupe de rock afghan, puis signe Land (2018), son unique opus distribué en France avant le film de tous les succès : Fremont , primé successivement aux festivals de Sundance et de Deauville, deux références absolues du cinéma indépendant. Ce film en noir et blanc comme hors du temps, il en a imaginé

“Rheingold” de Fatih Akin

Film allemand de Fatih Akin (2022), avec Emilio Sakraya, Mona Pirzad, Hussein Eliraqui, Julia Goldberg, Sogol Faghani, Karim Günes, Doga Gürer, Samir Jebrelli, Arman Kashani, Minú Köchermann, Kazim Demirbas, Ilyes Moutaoukkil… 2h18. Sortie le 28 juin 2023. Emilio Sakraya Dans les années 80, Giwar Hajabi, jeune Iranien de la minorité kurde dont le père a vu sa carrière de concertiste ruinée par la révolution, émigre en Irak où sa communauté est martyrisée par le régime autoritaire en place. Confronté à sa vocation pour la musique en prison, il s’illustre dans la grande délinquance en Allemagne et s’acquitte de ses dettes avant de se transformer en Xatar, l’une des stars locales du rap et du hip-hop. Après avoir donné des gages au cinéma commercial avec des films aussi consensuels que The Cut (2014) sur le génocide arménien et In the Fade (2017), qui a valu un prix d’interprétation à Diane Kruger au Festival de Cannes 2017, Fatih Akin a signé avec Golden Glove  (2019) un film radical s

“L’odeur du vent” d’Hadi Mohaghegh

Derb Film iranien d’Hadi Mohaghegh (2021), avec Hadi Mohaghegh, Mohammad Eghbali… 1h30. Sortie le 24 mai 2023. Hadi Mohaghegh, à droite Le cinéma iranien n’est jamais aussi inspiré que lorsqu’il applique à l’étude de mœurs un traitement minimaliste. Hadi Mohaghegh appartient à cette école dont le maître incontesté était indéniablement Abbas Kiarostami, mais aussi le trop méconnu Majid Majidi qui a à son actif des films aussi magnifiques que Les enfants du ciel (1997), La couleur du paradis (1999), Le chant des moineaux et Les enfants du soleil (2020). Des artistes subtils et universels qui ont décidé de tirer un trait sur le contexte politique et social iranien, au profit d’une observation purement humaine. Mohaghegh signe aujourd’hui son quatrième opus après Bardou (2013), Mamiroo (2015) et Iro (2018). Une sorte de chronique de l’absurdité dans lequel un homme isolé au beau milieu d’une plaine est victime d’une panne de courant qui interrompt le fonctionnement du lit anti-esca

“Sept hivers à Téhéran” de Steffi Niederzoll

Sieben Winter in Teheran Documentaire germano-français de Steffi Niederzoll (2022), avec Zar Amir Ebrahimi (voix), Reyhaneh Jabbari, Shole Pakravan, Fereydoon Jabbari, Shahrzad Jabbari, Sharare Jabbari… 1h37. Sortie le 29 mars 2023. Reyhaneh Jabbari Précisons-le d’emblée, ce documentaire évoque une affaire criminelle survenue en 2007 qui trouve un écho troublant dans la société iranienne en fusion d’aujourd’hui. Sur le point d’être violée, Reyhaneh Jabbari y a poignardé son agresseur et s’est retrouvée inculpée de meurtre puis condamnée à mort. Un cas emblématique du peu de considération du régime des Mollahs pour les femmes qui résonne a posteriori comme annonciateur de la fronde actuelle et fait écho à un autre film sorti l’été dernier, Les nuits de Mashhad du réalisateur iranien installé en Scandinavie Ali Abbasi, inspiré quant à lui d’une fameuse affaire criminelle située en 2001. Dans les deux cas, le passé permet d’éclairer le présent d’une lumière nouvelle qu’on pourra considé