Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé féminisme

“Haut les mains !” de Julie Manoukian

Film français de Julie Manoukian (2024), avec Émilie Caen, Vincent Elbaz, Tracy Gotoas, Gaspard Meier-Chaurand, Stéphane Debac, Georges Corraface, Myriam Boyer… 1h21. Sortie le 12 février 2025. Émilie Caen et Vincent Elbaz Le cinéma a ceci de magique qu’il suscite les avis les plus divers et offre parfois des occasions inattendues d’aimer ou de détester un film, quel que puisse être son ambition, son propos ou l’accueil qui lui est réservé par le public, une donnée que ne peuvent prendre en compte les critiques chargés d’écrire avant même la sortie, dans le but non avoué d’influer sur son accueil par les spectateurs. Le cinéma d’auteur semble voué à être analysé et décortiqué à grands renforts de mots savants, là où les œuvres à consommation immédiate ne sont que rarement soumises à un traitement aussi noble, sous prétexte qu’elles n’ont pas été conçues à cet effet, mais plus modestement dans le but de distraire les spectateurs en quête d’évasion. Il existe évidemment des exceptions qu...

“All We Imagine as Light” de Payal Kapadia

Film franco-indo-luxembourgo-néerlandais de Payal Kapadia (2024), avec Kani Kusruti, Divya Prabha, Chhaya Kadam, Hridhu Haroon, Azees Nedumangad… 1h58. Sortie le 2 octobre 2024. Divya Prabha Derrière le Grand prix qui lui a été décerné au dernier Festival de Cannes, le premier long métrage de fiction de Payal Kapadia ressemble sous bien des aspects à l’hirondelle qui annoncerait le printemps du cinéma indien longtemps réduit aux fresques musicales de Bollywood, d’un côté, et à des films d’auteur austère, de l’autre. Comme Girls Will Be Girls de Shuchi Talati et Santosh de Sandhya Suri sortis cet été, All We Imagine as Light s’attache à la condition féminine à travers le regard d’une réalisatrice en prise avec son époque qui choisit pour porte-parole une infirmière de Mumbai condamnée à l’abstinence sentimentale et sexuelle par l’absence prolongée de son époux, tandis que sa jeune colocataire entretient quant à elle une liaison sentimentale clandestine avec un Musulman. Deux destins ...

“En bonne compagnie” de Sílvia Munt

Las buenas compañías Film hispano-français de Sílvia Munt (2023), avec Alicia Falcó, Itziar Ituño, Elena Tarrats, Maria Cerezuela, Ainhoa Santamaria, Itziar Aizpuru, Ivan Massagué, Miguel Garcés, Mikel Laskurain… 1h35. Sortie le 18 octobre 2023. Alicia Falcó et Elena Tarrats Il est des sujets dans l’air du temps. C’est ainsi qu’ En bonne compagnie est en quelque sorte la version ibérique d’ Annie colère de Blandine Lenoir. Une évocation de cette période pas si lointaine où les femmes devaient se soumettre à des interruptions de grossesse clandestines faute de légalisation de l’avortement. Avec, en Espagne, une sorte de double peine due aux spectres du régime franquiste dont le fondateur, mort en 1975, a adoubé le retour de la monarchie, et aux échanges de bons procédés entre le pouvoir poliique conservateur et la toute puissante Église catholique, peu amène dans le domaine des mœurs et passablement indifférente à la souffrance des femmes. Lauréate du Goya de la meilleure actrice en ...

“Je vous salue salope : La misogynie au temps du numérique” de Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist

Documentaire canadien de Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist (2022), avec Marion Séclin, Laura Boldrini, Kiah Morris, Laurence Gratton… 1h20. Sortie le 4 octobre 2023. Marion Séclin Derrière le titre provocateur de ce documentaire se cache un problème de société devenu mondial : le cyber-harcèlement dont les femmes constituent l’une des cibles privilégiées. Les réalisatrices canadiennes Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist choisissent quatre exemples qui en disent long sur l’ampleur de ce phénomène, son pouvoir de nuisance, mais aussi l’impunité des coupables qui se dissimulent derrière des numéros IP intraçables et de leurs victimes dont la parole n’est jamais prise en compte avec suffisamment de sérieux. Résultat des vies brisées et des délits sous-estimés qui légitiment la misogynie ordinaire comme un phénomène périphérique et négligeable. Ce film a le mérite de donner la parole à des femmes courageuses qui tentent, chacune à sa façon, de faire bouger les lignes. Deux d’entre...

“Riposte féministe” de Marie Perennès et Simon Depardon

Documentaire français de Marie Perennès et Simon Depardon (2022), avec la voix de Marina Foïs 1h27. Sortie le 9 novembre 2022. Depuis quelques années, sont apparus sur les murs des grandes villes françaises des sortes de dazibaos peints en noir sur blanc qui dénoncent les innombrables atteintes perpétrées contre les femmes dans une totale impunité. Des slogans percutants et des dénonciations imagées qui ont jeté à la face des passants des agressions jusqu’alors banalisées sinon étouffées. Marie Perennès et Simon Depardon ont décidé de sillonner les rues pour aller à la rencontre des militantes qui expriment leur colère nuitamment afin de dénoncer une coupable banalisation du mal dont les médias ne rendent jamais compte. Une véritable croisade cinématographique indissociable du mouvement #MeToo dont l’objectif n’est pas de monter un sexe contre l’autre, mais plutôt de sensibiliser la population à une vérité qui dérange, mais ne semble pas susciter véritablement de prise de conscience co...

"La troisième femme" d'Ash Mayfair

Nguoi Vo Ba  Film vietnamien d’Ash Mayfair (2018), avec Nguyen Phuong Tra My, Tran Nu Yên Khê, Mai Thu Huong… 1h36. Sortie le 19 août 2020.  Dans le Vietnam rural du XIX e siècle, une gamine de 14 ans est choisie pour devenir la troisième épouse d’un riche propriétaire terrien à qui ses deux précédentes compagnes n’ont pas réussi à donner un héritier mâle. Lorsque la jeune femme tombe enceinte, elle réalise le pouvoir que va lui procurer cette situation si elle parvient à l’exploiter à son avantage. Elle va trouver pour cela la plus imprévue des alliées et jouir de sa véritable sexualité. Du cinéma vietnamien, on ne connaît que quelques films d’auteur signés le plus souvent par des membres de la diaspora qui ont étudié le cinéma à l’étranger. À l’instar du vétéran Tran Anh Hung (L’odeur de la papaye verte , 1993), qui a imposé son style en quelques films, sans toutefois réussir à concrétiser tous les espoirs placés en lui après des débuts fulgurants. Titula...