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Articles

Affichage des articles du août, 2015

Sébastien Lifshitz : Homo Sapiens

Sébastien Lifshitz © DR Lauréat du Prix Jean Vigo 1998 pour son premier film, Les corps ouverts, couronné du Prix Kodak du court métrage à Cannes, Sébastien Lifshitz a également obtenu deux prix à Berlin pour Wild Side, en 2004. On lui doit également Presque rien (2000) et Plein Sud (2009). Après un premier documentaire, La traversée , en 2001, il a récidivé avec Les invisibles (2012) qui a notamment obtenu un César et dans lequel il aborde une fois de plus son sujet de prédilection, l’homosexualité, à travers les témoignages d’hommes et de femmes nés pendant l’Entre-Deux-Guerres et contraints de vivre leur “différence” dans un monde hostile. Il a persévéré par la suite avec Bambi (2013), qui a à nouveau été distingué à Berlin. Dans quelles conditions Les invisibles a-t-il été produit et tourné ? Zadig Films a décidé de produire Les invisibles dès notre premier rendez-vous. Bruno Nahon a eu une sorte de coup de foudre pour la singularité du sujet. L

Jean-François Laguionie : Le magicien de l’ombre

Jean-François Laguionie © DR Palme d’or à Cannes pour son septième court métrage,  La traversée de l’Atlantique à la rame (1978), l’auteur discret de  Gwen, le livre de sable (1985) et  du Château des singes  (1999) s’est associé avec le dessinateur Bruno Le Floc’h pour rendre hommage aux romans d’aventure en haute mer qui ont bercé sa jeunesse dans  L’île de Black Mór (2004) . Depuis ses fenêtres qui donnent sur la place des Abbesses, au cœur de Montmartre, cet artisan aussi discret que généreux se réjouissait du succès récent des Triplettes de Belleville  de Sylvain Chomet et de La prophétie des grenouilles de Jacques Rémy Girerd (2003), deux fleurons d’une école française dont il compte parmi les pionniers. Il a par la suite signé Le tableau (2011). La mer « Quand j’étais petit, mon père fabriquait de grands bateaux dans son jardin de banlieue, mais aucun n’a jamais pris la mer. L’adolescent que j’étais à l’époque en profitait pour se raconter des histoires.

Philippe Lacôte : L’Afrique au cœur

Philippe Lacôte © DR Né en 1969, Philippe Lacôte  a débuté comme journaliste  à  Radio FMR  de 1989 à 1992,  où il  a notamment signé une série de reportages sur la chute du Mur de Berlin avant d’intégrer Radio France et de devenir projectionniste puis réalisateur . F ranco-ivoirien, il  s'est fait remarquer à travers plusieurs courts métrages parmi lesquels Somnambule (1994), Affaire Libinsky (2001) et  Le passeur  (1995), sélectionné au festival de Rotterdam . C’est le titre d’un projet de long métrage de science-fiction avorté en 2003, Banshee, conte du temps immobile et du soleil de plomb, qui lui a inspiré le nom de sa maison de production, Banshee Films.  Centré autour de la fuite d’un homme qui se fait passer pour fou après avoir assassiné le Premier ministre de son pays,  Run  (2014) s’inscrit dans la continuité logique de son documentaire Chroniques de guerre en Côte d’Ivoire (2008) et de  To Repel Ghosts, un sketch du film collectif African Metropolis (2013)

Nadine Labaki : La paix des braves

Nadine Labaki dans Caramel (2007) © Bac Films Avec le succès international de Caramel (2007), triplement distingué au festival de San Sebastian, Nadine Labaki a offert au cinéma du Moyen-Orient l’un de ses plus beaux fleurons. Dans son deuxième long métrage, la réalisatrice et comédienne libanaise née en 1974 -et vue notamment comme interprète dans Rock the Casbah de Laïla Marrakchi (2013), Mea culpa de Fred Cavayé et La rançon de la gloire de Xavier Beauvois (2014)- remet en perspective la situation ubuesque qui règne dans ce pays où la moindre étincelle déclenche instantanément une explosion de violence sinon un conflit fratricide. Mettre un terme aux guerres de religions par une comédie musicale, c’est possible. Prix du jury œcuménique et Prix François Chalais à Cannes,  Et maintenant on va où ?  (2011) propose en tout cas une alternative singulière, féministe et souriante aux traités de paix les plus élaborés. Sa réalisatrice a signé depuis O Milagre , l’un des sketches

Abbas Kiarostami (1940-2016) : Minimalisme persan

Abbas Kiarostami © Cinéma Public Films Abbas Kiarostami a obtenu la Palme d’or du Festival de Cannes pour Le goût de la cerise (1997) et d’innombrables récompenses internationales. Considéré comme le plus grand cinéaste iranien de sa génération, il s'est fait connaître avec des films comme Le passager (1974), Le costume de mariage (1976), Le rapport (1977), Où est la maison de mon ami ? (1987), Close up (1990),  Et la vie continue (1992),  Au travers des oliviers (1994), Le vent nous emportera (1999), le documentaire ABC Africa (2001), puis se radicalise avec ces œuvres expérimentales que sont Ten (2001), Five (2003), Ten on Ten (2004) et Shirin (2008). Après avoir quitté l’Iran, à l’invitation de son fidèle producteur français Marin Karmitz, il est revenu à un cinéma plus traditionnel avec Copie conforme (2010), tourné en Toscane, et Like Someone in Love (2012), filmé au Japon. Dans quelles circonstances avez-vous réalisé Five  ? Abbas Kiarostami J’

Dover Kosashvili : Le choix des armes

Dover Kosashvili © DR La comédie de mœurs Mariage tardif  (2001) puis le film policier Cadeau du ciel  (2003) ont révélé en Dover Kosashvili un franc-tireur du nouveau cinéma israélien originaire de la Géorgie soviétique où il est né en 1966 et a vécu jusqu’à l’âge de six ans. Avec Infiltration (2010), libre adaptation d’un monument de la littérature israélienne , il s’est attaché à l’apprentissage d’un bataillon de l’armée israélienne constitué d’appelés du contingent venus de tous les horizons sociaux, géographiques et ethniques que rien ne destinait à se retrouver réunis en plein désert  en 1956 pour y subir un traitement de choc. Une initiation à la dure dont tous ne réchapperont pas… Il a par la suite réalisé une adaptation du Duel d’Anton Tchekhov et un documentaire intitulé Sharon Amrani : Remember His Name (2010), ainsi que Revaka plus (2012). Quand avez-vous découvert le roman de Yehoshua Kenaz dont s’inspire votre film Infiltration  ? Dover Kosashvili  J’

Pawel Pawlikowski : Est-Ouest

Pawel Pawlikowski © DR Lauréat de l’Oscar du meilleur film étranger, d’un Bafta, d’un Goya et de cinq European Film Awards pour Ida (2013), Pawel Pawlikowski signait avec ce film mémoriel en noir et blanc son retour dans le giron du cinéma polonais. Né en 1957, c'est à l’université d’Oxford qu’il a étudié la littérature allemande avant d’entrer à la télévision britannique où il a accompli ses premières armes en tant que documentariste à l’orée des années 90. Il a signé par la suite cinq longs métrages de fiction pour le cinéma dont The Stringer (1998), Transit palace (2000), un film  en seize millimètres lauréat du Bafta du meilleur espoir,  My Summer of Love (2004), qui  lui a valu le Prix Alexander Korda et a révélé la comédienne Emily Blunt,  puis  La femme du Vème (2011), d’après le roman homonyme de Douglas Kennedy. Roman « Bien que My Summer of Love  soit tiré d’un roman d’Helen Cross, j’ai beaucoup remanié son intrigue et n’en ai conservé que certains

Mira Nair : No Woman’s Land

Mira Nair © Twentieth Century Fox France Lauréate de la Caméra d’or au Festival de Cannes pour  Salaam Bombay ! (1987), la réalisatrice indienne Mira Nair s’était fait connaître auparavant en signant quatre documentaires :   Jama Masjid Street Journal (1979), So Far from India (1983), India Cabaret (1985) et Children of a Desired Sex (1987). Véritable globe-trotteuse, elle a parcouru le monde avant de se fixer aux  É tats-Unis où elle poursuit une carrière internationale qui lui a valu d’obtenir le Lion d’or à la Mostra de Venise pour Le mariage des moussons (2001). De film en film, cette éternelle déracinée volontaire née en 1957 évoque la situation de tous ces damnés de la terre qui vivent dans un No Man’s Land où ils ne sont pas nés et courent après leur identité. On lui doit notamment Mississippi Masala (1991), La famille Perez (1995), Kama Sutra, une histoire d’amour (1996), Vanity Fair - La foire aux vanités (2004), Un nom pour un autre (2006), Amelia (2009), L’