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Affichage des articles associés au libellé Mexique

“Lost in the Night” d’Amat Escalante

Perdidos en la noche Film mexicano-germano-néerlando-danois d’Amat Escalante (2023), avec Juan Daniel García Treviño, Ester Expósito, Bárbara Mori, Fernando Bonilla, Jero Medina, Mayra Hermosillo, Vicky Araico… 2h02. Sortie le 4 octobre 2023. Fernando Bonilla , Bárbara Mori et  Ester Expósito Fils d’une activiste écologiste portée disparue alors qu’elle menait la lutte contre une puissante société minière, un jeune homme entre malgré lui dans l’intimité d’une famille de notables afin de résoudre cette énigme dont la police et la justice se sont désintéressées. Considéré comme l’un des représentants les plus caractéristiques du cinéma mexicain contemporain, bien que né en Espagne, l’autodidacte Amat Escalante a la réputation de ne jamais se dérober devant les sujets parfois radicaux qu’il aborde. Son nouveau film marque toutefois une franche rupture avec ceux qui l’ont précédé. Il débute comme un thriller social dans une obscurité oppressante qui sied bien à sa noirceur, puis accomplit

“Bardo, fausse chronique de quelques vérités” d’Alejandro González Iñárritu

Bardo, falsa crónica de unas cuantas verdades Film mexicain d’Alejandro González Iñárritu (2022), avec Daniel Giménez Cacho, Griselda Siciliani, Ximena Lamadrid, Iker Sánchez Solano, Andrés Almeida, Ruben Zamora, Fabiola Guajardo, Meteora Fontana… 2h40. Mise en ligne sur Netflix le 16 décembre 2022. Daniel Giménez Cacho et Fabiola Guajardo À l’occasion de la remise d’un prix prestigieux, un journaliste et documentariste retourne dans son Mexique natal, sans soupçonner que cette immersion brutale va éveiller en lui des troubles existentiels profonds et la nostalgie du temps passé. À l’approche de la soixantaine, Alejandro González Iñárritu s’offre une nouvelle parenthèse onirique au sein de son œuvre déjà considérable qu’on est en droit de rapprocher du tournant amorcé par Federico Fellini vingt ans plus tôt avec La douceur de vivre (1960) et ses spectres magnifiques. Comme si les cinq Oscars personnels et consécutifs qu’il a reçus en 2015 et 2016 pour Birdman et The Revenant lui av

“Estación catorce” de Diana Cardozo

Film mexicain de Diana Cardozo (2021), avec Gael Vázquez, José Antonio Becerril, Yoshira Escárrega, Lourdes Elizarras, Margarita Hernandez… 1h29. Sortie le 9 novembre 2022. Gael Vázquez Si l’un des rôles du cinéma consiste à prendre le pouls de la société qui l’engendre, tous les pays ne sont pas égaux. Loin de là. Parmi ce paysage, le Mexique est assurément un cas d’espèce dont la violence devenue endémique ne cesse de nourrir l’imagination des réalisateurs locaux depuis déjà plusieurs décennies, les meilleurs d’entre eux ne s’étant installés à Hollywood que pour avoir les moyens d’aller au bout de leurs rêves les plus fous. Un phénomène qui a déjà valu cinq Oscars du meilleur réalisateur en l’espace de six ans à Alfonso Cuarón, pour Gravity en 2014 et Roma en 2019, Alejandro González Iñárritu, pour Birdman en 2015 et The Revenant en 2016, et   Guillermo del Toro pour La forme de l’eau en 2018. Quant à ceux qui ont choisi de rester au Mexique, ils sont loin de démériter, à l’inst

“Sundown” de Michel Franco

Film mexico-franco-suédois de Michel Franco (2021), avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg, Iazua Larios, Henry Goodman, Albertine Kotting, Samuel Bottomley, Monica del Carmen, James Tarpey… 1h23. Sortie le 27 juillet 2022. Tim Roth Une famille insouciante passe des vacances de rêve à Acapulco. Rien ne semble pouvoir perturber sa joie de partager ces moments d’insouciance sous un soleil au beau fixe. Jusqu’au moment où un grain de sable vient enrayer cette belle mécanique : un deuil lointain qui contraint les touristes ainsi unis à replier leurs draps de bain et à repartir séance tenante. La carte postale idyllique se déchire. Alors que la femme repart séance tenante en Europe avec ses deux enfants, l’homme prétexte avoir égaré son passeport pour regagner une modeste pension de famille, en promettant de prendre un autre vol. Dès lors, plus rien ne se passe comme prévu. Au point que les rapports entre les protagonistes de cette histoire semblent plus compliqués que leurs vacances idyllique

“Sans signe particulier” de Fernanda Valadez

Sin señas particulares Film mexicano-espagnol de Fernanda Valadez (2019), avec Mercedes Hernández, David Illescas, Juan Jesús Varela, Ana Laura Rodriguez, Laura Elena Ibarra, Xicoténcatl Ulloa, Armando Garcia… 1h35. Sortie le 22 septembre 2021. Magdalena a perdu toute trace de son fils unique parti tenter sa chance aux États-Unis. Alors cette mère mexicaine ne se résigne pas à cette fatalité à laquelle elle refuse de croire et part à la recherche du disparu. Sur sa route, elle croise un jeune homme qui vient quant à lui de se voir expulsé des États-Unis où il avait émigré clandestinement pour échapper à une vie de misère. Entre ces deux solitaires qui luttent pour leur dignité vont se tisser des liens réconfortants. En filigrane de ce Road Movie rude et funèbre affleurent des événements authentiques parmi lesquels la mort non élucidée d’une quinzaine de migrants et l’exécution par des militaires de jeunes gens qui se sont avérés avoir été des enfants soldats enlevés à leurs familles,

“Annette” de Leos Carax

Film franco-mexico-américain de Leos Carax (2020), avec Adam Driver, Marion Cotillard, Simon Helberg, Rila Fukushima, Kiko Mizuhara, Natalie Jackson Mendoza, Rebecca Dyson-Smith… 2h19. Sortie le 6 juillet 2021. Adam Driver et Marion Cotillard Un comique provocateur en couple avec une chanteuse d’opéra voit son étoile vaciller au moment où sa compagne accède à la gloire. Et puis, un autre avenir semble possible dès que l’enfant paraît. En l’occurrence, Annette, une petite fille dont le don miraculeux va donner un nouveau sens à la vie de ce couple devenu la coqueluche de la presse People. Leos Carax sait se faire désirer. Depuis Boy Meets Girl (1984) son premier long métrage, l’héritier post-moderne de Jean Cocteau n’a tourné que cinq longs métrages. Le précédent, Holy Motors , avait été montré en compétition à Cannes en 2012. Annette y est présenté cette année en ouverture. C’est une fois de plus l’aboutissement d’un projet très singulier entrepris en 2017 : une comédie musicale écri

"Tijuana Bible" de Jean-Charles Hue

Film français de Jean-Charles Hue (2019), avec Paul Anderson, Adriana Paz, Noé Hernandez… 1h32. Sortie le 29 juillet 2020. Voici un film qui s’avère indissociable de son mode de fabrication ébauché avec le court métrage Tijuana Tales , présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2017 . Remarqué pour deux films consacrés à la communauté des gens du voyage, La BM du seigneur (2010) et Mange tes morts (Prix Jean Vigo 2014), Jean-Charles Hue a entrepris de se plonger en immersion dans les bas-fonds d’une ville mexicaine à la merci des narco-trafiquants. Il a toutefois souhaité y situer une pure fiction, quitte à prendre des risques évidents. Le résultat, saisissant, évoque des films comme La vierge des tueurs (2000) de Barbet Schroeder et Miss Bala (2011) de Gerardo Naranjo. Il est indissociable de la personnalité du comédien britannique qui en tient le rôle principal, Paul Anderson, transfuge de la série Peaky Blinders qui réussit la prouesse d’habiter son personna

Michel Franco : Pures épures impures

Michel Franco © DR Né en 1979, le réalisateur mexicain Michel Franco a signé un court métrage, Entre dos (2003), et quatre longs : Daniel & Ana (2009),  Después de Lucia (2012), film sur le harcèlement ordinaire qui a  été récompensé à Chicago, La Havane et San Sebastian, après avoir  obtenu le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes des mains du comédien britannique Tim Roth auquel il a confié le rôle principal de son opus suivant,  Chronic (2015), lequel a été couronné du Prix du meilleur scénario à Cannes. Franco a tourné entre-temps  A los ojos  (2013), un projet de longue haleine qu’il n’a toujours pas achevé à ce jour. Votre premier film, Daniel & Ana, était à la Quinzaine des réalisateurs. Le deuxième, Después de Lucia  à Un Certain Regard. Voyez-vous une différence ? Aucune. Pour moi, la Quinzaine reste le vivier mythique qui a révélé tant de grands cinéastes. Ce qui compte, c’est le film, pas la section dans laquelle il est présenté. Par aill

Francisco Vargas : La mémoire fertile

Francisco Vargas Quevedo © DR Né en 1968 au Mexique, Francisco Vargas Quevedo n’a réalisé qu’un seul long métrage de fiction à ce jour : Le violon (2005) -lui-même précédé d’une version beaucoup plus brève- qui a valu à son interprète principal un Prix d’interprétation  masculine  dans le cadre de la section officielle cannoise Un Certain Regard et a été récompensé dans de nombreux festivals internationaux dont celui de San Sebastian. Après des études théâtrales dans le cadre de l’Institut national des beaux-arts, Vargas intègre le Centre de formation cinématographique en réalisation et en direction de la photo, puis devient producteur à la radio, avec une prédilection pour la sauvegarde du patrimoine musical de son pays. Il signe ensuite deux courts métrages,  Hay momentos (1998) et Conejo (1999), ainsi qu’un documentaire intitulé Tierra caliente… Se mueren los que la mueven (2004). Comment est née l’idée du Violon  ? Francisco Vargas Avec Le violon, j’ai cherché