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Affichage des articles associés au libellé Isabelle Huppert

“Mon crime” de François Ozon

Film français de François Ozon (2022), avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Fabrice Luchini, Dany Boon, André Dussollier, Édouard Sulpice, Félix Lefebvre, Régis Laspalès, Michel Fau, Myriam Boyer… 1h42. Sortie le 8 mars 2023. Rebecca Marder et  Nadia Tereszkiewicz Cinéaste prolifique au rythme de métronome, François Ozon n’a pas son pareil pour passer d’un genre à l’autre en variant les plaisirs. C’est au lendemain de sa deuxième adaptation d’une pièce de Rainer Werner Fassbinder, Peter von Kant , qu’il s’est tourné une nouvelle fois vers ce théâtre de boulevard qui lui a déjà inspiré deux de ses plus grands succès, Huit femmes (2002) et Potiche (2010). Il en emprunte cette fois l’argument à une pièce policière signée en 1934 par Georges Berr (auteur oublié qui a tout de même inspiré Le million à René Clair) et son compère Louis Verneuil, tombée aujourd’hui dans le domaine public. Une jeune comédienne accusée d’un meurtre dont elle se prétend innocente choisit

“EO” de Jerzy Skolimowski

Film polono-italien de Jerzy Skolimowski (2022), avec Sandra Drzymalska, Tomasz Organek, Mateusz Kosciukiewicz, Lorenzo Zurzolo, Isabelle Huppert… 1h29. Sortie le 19 octobre 2022. Sandra Drzymalska C’est souvent des cinéastes les plus âgés qu’émanent les propositions les plus radicales. Frondeur un jour, frondeur toujours… Jerzy Skolimowski a été il y a soixante ans l’un des espoirs les plus prometteurs du jeune cinéma polonais avec son camarade Roman Polanski dont il vient de co-écrire le nouveau film, The Palace, à un moment critique de sa carrière où les féministes le confrontent à son passé sulfureux dans le but avoué de le réduire définitivement au silence. Passé par des hauts et des bas au fil d’une carrière plutôt cahotique, aujourd’hui âgé de 84 ans, Skolimowski signe avec EO (littéralement Hi-han) un film résolument atypique qui résonne toutefois en écho à un fleuron du cinéma français, Au hasard Balthazar (1966) de Robert Bresson, par la nature de son protagoniste princip

“Les promesses” de Thomas Kruithof

Film français de Thomas Kruithof (2021), avec Isabelle Huppert, Reda Kateb, Naidra Ayadi, Jean-Paul Bordes, Laurent Poitrenaux, Soufiane Guerrab, Hervé Pierre, Walid Afkir, Stefan Crepon, Vincent Garanger, Anne Loiret… 1h38. Sortie le 26 janvier 2022. Isabelle Huppert À chaque nouveau rôle, on se prend à penser qu’Isabelle Huppert a déjà tout joué, souvent même à plusieurs reprises et sur de multiples registres. Les promesses lui offre toutefois un emploi encore inédit : celui d’une femme maire qui organise sa succession à l’approche des prochaines élections municipales, en passant le relais à son adjoint, tout en essayant de sauver une cité en proie à des marchands de sommeil. L’affaire se déroule dans une banlieue populaire où tout semble réglé comme du papier à musique et où chacun paraît remplir sa fonction en vertu d’un plan de campagne préétabli. Et puis tout bascule et ce bel équilibre vole en éclats. Après La mécanique de l’ombre (2016), un premier film qui plongeait dans les

"La daronne" de Jean-Paul Salomé

Film français de Jean-Paul Salomé (2020), avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani… 1h46. Sortie le 9 septembre 2020. Interprète judiciaire franco-arabe, Patience Portefeux passe le plus clair de son temps à procéder à des écoutes téléphoniques pour le compte de la Brigade des stups. Jusqu’au jour où elle identifie un trafiquant qui n’est autre que le fils de l’infirmière dévouée qui veille sur sa propre mère. À défaut de le dénoncer, elle décide de saisir l’occasion et de s’infiltrer au sein de son réseau en profitant de ses compétences linguistiques pour améliorer son ordinaire. La police surnomme alors cette dealeuse insaisissable “la daronne”… Ce personnage d’anar fantasque qui n’est pas sans évoquer celui incarné par Isabelle Adjani dans Le monde est à toi (2018) de Romain Gavras, ne serait-ce que par sa garde-robe ahurissante de diva de banlieue vêtue de pied en cap en mode contrefaçon, est campé par sa rivale de toujours, Isabelle Huppert.

Isabelle Huppert : Première de sa classe

Isabelle Huppert dans Elle (2016) de Paul Verhoeven © DR   Vingt-trois ans séparent les deux Prix d’interprétation remportés par Isabelle Huppert sur la Croisette. De Violette Nozière (1978), le premier de ses six films avec l’hédoniste Claude Chabrol, à La pianiste (2001) de l’ascète autrichien Michael Haneke, la comédienne française n’a jamais cessé d’arpenter le monde et de traquer émotions et sensations sous la direction des plus grands cinéastes de la planète. Rôle après rôle, elle a construit une carrière brillante dont la constante est de ne jamais se répéter. Paul Verhoeven l’a d’ailleurs affirmé publiquement lors de la conférence de presse cannoise d’ Elle (2016), Isabelle Huppert est un joyau. Il aura pourtant fallu attendre leur rencontre pour que cette comédienne d’exception décroche enfin sa première nomination à l’Oscar. En plus de cent trente rôles d’une carrière exemplaire, Isabelle Huppert a privilégié les auteurs et n’a jamais hésité à les sollic