Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles associés au libellé hôpital

“Sauve qui peut” d’Alexe Poukine

Documentaire belgo-franco-suisse d’Alexe Poukine (2023) 1h38. Sortie le 4 juin 2025. On reproche trop volontiers au personnel hospitalier de manquer de tact et de délicatesse pour ne pas apprécier à sa juste valeur cette immersion dans des centres de simulation médicale dont on ne supputait même pas toujours l’existence. Leur principe consiste à inculquer aux soignants comment réagir dans toutes les situations afin de rasséréner les patients, notamment dans les circonstances les plus extrêmes. La cinéaste belge Alexe Poukine (dont le film suivant, Kika , figurait parmi la sélection de la Semaine de la critique 2025) y explore les trésors de conditionnement et d’imagination déployés afin d’établir des liens plus humains et surtout plus pragmatiques entre des professionnels de santé soumis à rude épreuve et des patients en proie à des problèmes spécifiques que ne peut qu’accroître leur inquiétude légitime face à un manque de compassion ou à un déficit d’explications caractérisés. La pand...

“État limite” de Nicolas Peduzzi

Documentaire français de Nicolas Peduzzi (2023), avec Jamal Abdel-Kader… 1h42. Sortie le 1 er mai 2024. De film en film, le cinéma prend le pouls d’un système de santé aux abois qui semble parfois aussi malade que ses patients. Certes, il inspire des fictions qui trouvent un écho parmi le grand public, mais le documentaire n’est pas en reste. Présenté l’an dernier à Cannes dans le cadre de la sélection de l’Acid, État limite décrit très exactement la situation évoquée par son titre, lequel désigne en fait davantage l’institution que celles et ceux qui viennent s’y faire soigner. Nicolas Peduzzi a choisi pour guide le docteur Jamal Abdel-Kader, un psychiatre de l’hôpital Beaujon qui navigue d’un service à l’autre en s’efforçant de réconforter les esprits, là où ses confrères traitent les corps, le tout dans un paysage sinistré où le manque de moyens doit être pallié par des initiatives ponctuelles qui relèvent du système D sinon du simple bon sens. Ce film est le chaînon manq...

Sébastien Lifshitz : Humain, très humain

Sébastien Lifshitz © Jean-Philippe Guerand Avec Madame Hofmann , le réalisateur d’ Adolescentes (2019) et de Petite fille (2020) dresse le portrait d’une infirmière cheffe de l’Hôpital Nord de Marseille qui a consacré toute sa vie aux autres. À travers cette femme hors du commun et son équipe, il célèbre aussi le dévouement du personnel soignant qui est parvenu à résister à la pandémie de Covid en empêchant notre système de santé de s’effondrer. Un projet qui est passé par des tours et détours comme Sébastien Lifshitz s’y est accoutumé, lui qui réussit à établir une telle empathie avec ses sujets qu’il insuffle dans ses documentaires une vérité que ne réussirait sans doute à atteindre aucun film de fiction, pas même les siens. Peut-être aussi parce qu’il sait prendre son temps et laisser le réel s’installer à l’écran, sans recourir pour autant au moindre artifice. Son nouveau film est ainsi indissociable de son personnage principal avec qui la caméra en arrive à ne faire qu’un, à un ...