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Affichage des articles associés au libellé Colombie

“Los reyes del mundo” de Laura Mora

Film colombo-norvégo-luxembourgo-mexico-français de Laura Mora (2022), avec Carlos Andrés Castañeda, Davison Florez, Brahian Acevedo, Cristian Campaña, Cristian David Duque, Jacqueline Duque, Luis Eduardo Benjumes, Violeta Zabala, Esteher Posada Arias, Maria Adela Villa… 1h51. Sortie le 29 mars 2023. Cinq enfants livrés à eux-mêmes dans les rues de Medellin voient leur avenir s’éclairer lorsque l’un d’eux se découvre bénéficiaire d’une mesure gouvernementale qui permet à des familles de faire valoir leurs droits sur les terres dont elles ont été chassées par les paramilitaires. Ils entreprennent de se mettre en quête de cet eldorado avec la perspective d’une vie meilleure… Derrière son titre d’une ironie dérisoire, Los reyes del mundo s’attache à une utopie qui a le mérite de redonner un sens à la vie de ces gamins condamnés à la misère et à tous les dégâts collatéraux qu’elle implique. Laura Mora décrit sans la moindre complaisance une société rongée par la misère et la violence où l

“Un varón” de Fabián Hernández

Film colombo-franco-hollando-allemand de Fabián Hernández (2022), avec Dilan Felipe Ramirez Espitia, Juanita Carrillo Orti, Diego Alexander Mayorga, Jesús Alberto Cuer, Jhonathan Steven Rodriguez… 1h22. Sortie le 15 mars 2023. Dilan Felipe Ramirez Espitia La délinquance juvénile constitue une source d’inspiration inépuisable pour le cinéma qui en a fait l’un de ses sujets de prédilection, de Jean Vigo (Zéro de conduite) à François Truffaut (Les quatre cents coups), en passant par Luis Buñuel (Los Olvidados) ou Alan Clarke (Scum) . Avec souvent cette idée corrélative que l’âge des possibles est aussi celui qui expose à tous les dangers, notamment quand la cellule familiale se trouve réduite à sa plus simple expression sinon à ses manques. Les sociétés les plus violentes sont aussi celles qui exposent sans états d’âme leurs enfants à sortir du droit chemin, en ignorant les repères les plus élémentaires. C’est même parfois une question de survie pure et simple. L’univers que décrit le

“Memoria” d’Apichatpong Weerasethakul

Film colombo-thaïlando-britanno-mexico-français d’Apichatpong Weerasethakul (2021), avec Tilda Swinton, Elkin Diaz, Jeanne Balibar, Juan Pablo Urrego, Daniel Giménez Cacho, Agnes Brekke… 2h16. Sortie le 17 novembre 2021. Un matin, au cœur de Bogota, une femme étrangère perçoit une sorte d’explosion d’origine inconnue. Mais quand elle s’enquiert de son origine, personne ne semble en mesure de lui apporter une réponse satisfaisante. Alors elle va consulter un ingénieur du son qui réussit à reconstituer le bruit à partir des indications qu’elle lui fournit. En se promenant dans la ville et sa région, elle assiste à plusieurs événements étranges dont elle semble être la seule à se préoccuper. Pour le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, le cinéma est l’art des cinq sens par excellence et il ne se lasse pas d’explorer ses frontières les plus extrêmes. Avec Memoria , Prix du jury à Cannes, il accorde la primauté au son, ce parent pauvre du cinéma qui offre pourtant des ressourc

“L’oubli que nous serons” de Fernando Trueba

El olvido que seremos Film colombien de Fernando Trueba (2020), avec Javier Cámara, Nicolas Reyes, Juan Pablo Urrego, Patricia Tamayo, Maria Teresa Barreto, Laura Londoño, Aida Morales… 2h16. Sortie le 9 juin 2021. Patricia Tamayo Fernando Trueba est décidément l’un des cinéastes espagnols les plus atypiques. De Belle Époque (1992) à L’artiste et son modèle (2012), chacun de ses films constitue pour lui une sorte de jeu de l’oie dont il est le seul à connaître la règle. Cette curiosité insatiable lui a valu de s’essayer à tous les genres et d’aller tourner dans des pays différents grâce à une capacité d’adaptation remarquable. C’est ainsi qu’il est allé tourner en Colombie l’adaptation du roman d’Héctor Abad Faciolince L’oubli que nous serons paru en 2006. Il y raconte l’histoire véridique du père de l’auteur, un médecin qui s’est battu dans les années 80 pour conjurer la malédiction de la misère qui planait sur les habitants de Medellin et l’a payé de sa vie pour avoir perturbé le

Juan Andrés Arango : Jusqu’au bout du monde

Juan Andrés Arango © DR Le réalisateur colombien Juan Andrés Arango est né en 1976. Il possède à son actif un long métrage, La Playa (2012), primé au festival du cinéma latino de Lima et sélectionné à Cannes dans le cadre de la section Un Certain Regard. Il a également officié en tant que chef opérateur sur trois autres films : les documentaires Astro 12, the Collection (2010) et Esperanza P.Q. (2012), et le téléfilm Top 5 : Canada (2012). Dans quelles conditions La Playa a-t-il été produit et tourné ? Juan Andrés Arango La Playa  a été tourné avec un budget modeste et une petite équipe technique. Notre objectif était de “passer inaperçu” dans les décors naturels de la ville de Bogota pour mettre à profit leur force visuelle et leur vitalité. L’équipe technique était composée de jeunes professionnels très passionnés par le projet et qui ont accepté de travailler dans des conditions de tournage assez extrêmes dans les rues des quartiers les plus dangereux