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Affichage des articles associés au libellé Maroc

“Reines” de Yasmine Benkiran

Film franco-maroco-belgo-néerlandais de Yasmine Benkiran (2022), avec Nisrin Erradi, Jalila Talemsi, Nisrine Benchara, Rayhan Guaran, Jalila Talemsi, Hamid Nider, Younès Chara, Abderrahim Tamimi, Salima Benmoumen, Hassan Badida, Ghassan El Hakim… 1h23. Sortie le 15 mai 2024. Nisrin Erradi et  Nisrine Benchara La maturité d’un cinéma se mesure souvent à sa propension à se hasarder sur ces registres que les pays producteurs dominants ont fini par s’accaparer. Un phénomène aujourd’hui accentué par les plateformes de streaming et leur besoin exponentiel de répondre à la demande de leurs abonnés. Reines est ainsi un film de genre marocain qui assume une ambition rassurante à partir d’un postulat au fond assez élémentaire. Une femme s’évade de prison pour sauver sa fille d’une mise en tutelle et prend en otage une camionneuse. S’engage alors une course poursuite spectaculaire à travers les confins de l’Atlas. De ce point de départ au fond assez banal, la réalisatrice Yasmine Benkiran tire u

Asmae El Moudir : Donner une réalité au réel

Asmae El Moudir © DR Lauréate de l’Œil d’or, ex æquo avec Les filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, mais aussi du prix de la mise en scène de la section Un certain regard au Festival de Cannes (un comble pour un documentaire !) et l’Étoile d’or du festival de Marrakech (une consécration inédite pour un film marocain), Asmae El Moudir, née en 1990, fait partie de ces documentaristes qui réinventent le genre pour cerner la vérité au plus près, en reconstituant des images inexistantes ou détruites par les censeurs. Une démarche de résilience collective où elle a assigné un rôle précis à chacun des membres de sa famille afin de faire éclater une vérité trop longtemps enfouie sous des simulacres alternatifs. T itulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat et passée par l’université d’été de la Fémis dans le cadre de laquelle elle a réalisé Mémoires anachroniques ou le couscous du vendredi midi (2013) p

“La mère de tous les mensonges” d’Asmae El Moudir

Kadib Abyad Documentaire maroco-égypto-saoudo-quatarien d’Asmae El Moudir (2023), avec Zahra Jeddaoui, Mohamed El Moudir, Ouardia Zorkani, Abdallah EZ Zouid, Zaid Masrour, Asmae El Moudir… 1h36. Sortie le 28 février 2024. Un nouveau langage Le documentaire est aujourd’hui devenu un véritable laboratoire qui ne cesse de se réinventer. Rithy Panh a révolutionné ce genre avec L’image manquante où, face à l’absence totale d’archives filmées de la mainmise des Khmers rouges sur le Cambodge, il a reconstitué des scènes de la vie quotidienne à l’aide de figurines pour donner à voir ce que les oppresseurs avaient entrepris d’effacer scrupuleusement. Ce qu’on fait également depuis des films d’animation consacrés à des pays aussi fermés que l’Afghanistan ou l’Iran. Un heureux hasard a voulu que les deux films lauréats de l’Œil d’or au dernier Festival de Cannes se soient inspirés de cette démarche. La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a ainsi compensé l’absence de trois des Filles d’O

“Animalia” de Sofia Alaoui

Film qataro-franco-marocain de Sofia Alaoui (2023), avec Oumaïma Barid, Mehdi Dehbi, Fouad Oughaou, Souad Khouyi, Mohamed Lahbib… 1h30. Sortie le 9 août 2023. Oumaïma Barid Les réalisateurs du Maghreb affichent depuis quelque temps une audace dynamique, en s’attelant à des sujets qu’on croyait réservés aux cinématographies les plus puissantes, comme ont pu l’attester récemment deux productions algériennes atypiques : La dernière reine d’Adil Bendimerad et Damien Ounouri, ambitieuse réécriture du film de cape et d’épée, et Omar la fraise d’Elias Belkeddar, relecture narquoise du polar. C’est sur un tout autre terrain que s’aventure la cinéaste marocaine Sofia Alaoui à qui Animalia a valu le très prestigieux prix spécial du jury au festival de Sundance dans la section fiction du cinéma du monde. Une consécration qui couronne l’ambition de cette œuvre dans laquelle une femme enceinte se trouve confrontée à des événements surnaturels tels qu’on en croise plus volontiers dans le cinéma h

“Le bleu du caftan” de Maryam Touzani

Film franco-maroco-belgo-danois de Maryam Touzani (2022), avec Lubna Azabal, Saleh Bakri, Ayoub Missioui, Mounia Lamkimel, Abdelhamid Zoughi, Zakaria Atifi, Fatima Hilal, Mariam Lalouaz… 2h02. Sortie le 22 mars 2023. Lubna Azabal et Saleh Bakri C’est une histoire simple, mais pourtant infiniment compliquée. Celle d’un couple qui tient un magasin de caftans au cœur de la médina de Salé, au Maroc, et partage une complicité que la durée de leur mariage n’a fait que renforcer. Au point de dissimuler un secret qui aurait pu briser leur union en d’autres circonstances : Halim refoule son homosexualité aux yeux d’une société qui ne saurait la tolérer et Mina est la première à le protéger. Jusqu’au moment où se présente un jeune apprenti qui va mettre en péril cet équilibre précaire… Révélée par son premier film, Adam , après avoir collaboré aux scénarios de Much Loved (2015), Razzia (2017) et Haut et fort (2021) qu’a réalisés son mari, Nabil Ayouch, Maryam Touzani aborde un sujet infinimen

“Mica” d’Ismaël Ferroukhi

Film maroco-français d’Ismaël Ferroukhi (2019), avec Zakaria Inan, Sabrina Ouazani, Azelarab Kaghat, Rachid Fekkak, Mustapha Rachidi, Nabil Elboukhari, Laila Haddadi, Moumen Mekouar… 1h43. Sortie le 22 décembre 2021. Originaire d’un bidonville, Mica se fait engager comme apprenti dans un club de tennis fréquenté par la jeunesse dorée de Casablanca. Jusqu’au moment où une ex-championne remarque qu’il possède une véritable appétence pour ce sport et décide de lui prodiguer des cours… À travers ce conte oriental qui aurait pu donner lieu à un Feel Good Movie pétri de bons sentiments mais quelque peu désincarné, Ismaël Ferroukhi se livre en fait à une charge sociale virulente dans le cadre d’un royaume chérifien en proie à une fracture sociale béante. Il s’appuie pour cela sur un scénario extrêmement habile qui s’interdit tous les lieux communs et un gamin qui a perdu ses illusions au point de refuser d’entrer dans un système dont l’expérience lui a démontré qu’il le broierait après l’avoi