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Affichage des articles associés au libellé Maroc

“Sirāt” d’Óliver Laxe

Film hispano-français d’Óliver Laxe (2025), avec Sergi López, Bruno Núñez Arjona, Jade Oukid, Tonin Janvier, Stefania Gadda, Joshua Liam Herderson, Richard “Bigui” Bellamy, Ahmed Abbou, Abdellilah Madrari, Mohamed Madrari… 1h55. Sortie le 10 septembre 2025. Bruno Núñez Arjona et  Sergi López Le cinéma est devenu au fil du temps un art soumis à des règles strictes et à des procédures rigoureuses dont les modes de financement ont imposé un soin primordial au stade de l’écriture, plus déterminant que jamais. Pour la simple raison que c’est le scénario qui sert à déclencher les aides, subventions et autres subsides. Les auteurs savent donc mieux que personne combien il est important de trouver les mots justes et d’établir un subtil équilibre afin d’obtenir les financements nécessaires et suffisants. Quitte à favoriser un cinéma convenu et peu enclin à l’audace. Pourtant, comme dans beaucoup de domaines, ce sont les exceptions qui confirment la règle. En l’occurrence, des œuvres atypiqu...

“Everybody Loves Touda” de Nabil Ayouch

Film franco-marocain de Nabil Ayouch (2024), avec Nisrin Erradi, Joud Chamihy, Jalila Tlemsi, El Moustafa Boutankite, Lahcen Razzougui, Abdellatif Chaouki, Mouad Lasmak, Khalil Oubaaqa… 1h42. Sortie le 18 décembre 2024. Nisrin Erradi Nabil Ayouch incarne depuis ses débuts le renouveau d’un cinéma marocain ambitieux qui traite de l’intolérance et de l’évolution des mœurs, sans jamais perdre de vue son sens du spectacle. Une audace qui a présidé à des succès comme Ali Zaoua, prince de la rue (2000), Les chevaux de Dieu (2012) ou Razzia (2017), avec une prédilection pour les portraits de femmes d’aujourd’hui qui passe par des œuvres aussi engagées que Mektoub (1997), Much Loved (2015) et aujourd’hui Everybody Loves Touda . Pour la troisième fois de sa carrière, il aborde en outre un domaine qui ne cesse de le fasciner, la libération de la femme à travers une émancipation artistique qui vient du corps. Après la danse dans Whatever Lola Wants (2007) et le hip-hop dans Haut et fort (2...

“Reines” de Yasmine Benkiran

Film franco-maroco-belgo-néerlandais de Yasmine Benkiran (2022), avec Nisrin Erradi, Jalila Talemsi, Nisrine Benchara, Rayhan Guaran, Jalila Talemsi, Hamid Nider, Younès Chara, Abderrahim Tamimi, Salima Benmoumen, Hassan Badida, Ghassan El Hakim… 1h23. Sortie le 15 mai 2024. Nisrin Erradi et  Nisrine Benchara La maturité d’un cinéma se mesure souvent à sa propension à se hasarder sur ces registres que les pays producteurs dominants ont fini par s’accaparer. Un phénomène aujourd’hui accentué par les plateformes de streaming et leur besoin exponentiel de répondre à la demande de leurs abonnés. Reines est ainsi un film de genre marocain qui assume une ambition rassurante à partir d’un postulat au fond assez élémentaire. Une femme s’évade de prison pour sauver sa fille d’une mise en tutelle et prend en otage une camionneuse. S’engage alors une course poursuite spectaculaire à travers les confins de l’Atlas. De ce point de départ au fond assez banal, la réalisatrice Yasmine Benkiran ti...

Asmae El Moudir : Donner une réalité au réel

Asmae El Moudir © DR Lauréate de l’Œil d’or, ex æquo avec Les filles d’Olfa de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, mais aussi du prix de la mise en scène de la section Un certain regard au Festival de Cannes (un comble pour un documentaire !) et l’Étoile d’or du festival de Marrakech (une consécration inédite pour un film marocain), Asmae El Moudir, née en 1990, fait partie de ces documentaristes qui réinventent le genre pour cerner la vérité au plus près, en reconstituant des images inexistantes ou détruites par les censeurs. Une démarche de résilience collective où elle a assigné un rôle précis à chacun des membres de sa famille afin de faire éclater une vérité trop longtemps enfouie sous des simulacres alternatifs. T itulaire d’un master en production de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat et passée par l’université d’été de la Fémis dans le cadre de laquelle elle a réalisé Mémoires anachroniques ou le couscous du vendredi midi (201...

“La mère de tous les mensonges” d’Asmae El Moudir

Kadib Abyad Documentaire maroco-égypto-saoudo-quatarien d’Asmae El Moudir (2023), avec Zahra Jeddaoui, Mohamed El Moudir, Ouardia Zorkani, Abdallah EZ Zouid, Zaid Masrour, Asmae El Moudir… 1h36. Sortie le 28 février 2024. Un nouveau langage Le documentaire est aujourd’hui devenu un véritable laboratoire qui ne cesse de se réinventer. Rithy Panh a révolutionné ce genre avec L’image manquante où, face à l’absence totale d’archives filmées de la mainmise des Khmers rouges sur le Cambodge, il a reconstitué des scènes de la vie quotidienne à l’aide de figurines pour donner à voir ce que les oppresseurs avaient entrepris d’effacer scrupuleusement. Ce qu’on fait également depuis des films d’animation consacrés à des pays aussi fermés que l’Afghanistan ou l’Iran. Un heureux hasard a voulu que les deux films lauréats de l’Œil d’or au dernier Festival de Cannes se soient inspirés de cette démarche. La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a ainsi compensé l’absence de trois des Filles d’O...