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Affichage des articles associés au libellé Inde

“All We Imagine as Light” de Payal Kapadia

Film franco-indo-luxembourgo-néerlandais de Payal Kapadia (2024), avec Kani Kusruti, Divya Prabha, Chhaya Kadam, Hridhu Haroon, Azees Nedumangad… 1h58. Sortie le 2 octobre 2024. Divya Prabha Derrière le Grand prix qui lui a été décerné au dernier Festival de Cannes, le premier long métrage de fiction de Payal Kapadia ressemble sous bien des aspects à l’hirondelle qui annoncerait le printemps du cinéma indien longtemps réduit aux fresques musicales de Bollywood, d’un côté, et à des films d’auteur austère, de l’autre. Comme Girls Will Be Girls de Shuchi Talati et Santosh de Sandhya Suri sortis cet été, All We Imagine as Light s’attache à la condition féminine à travers le regard d’une réalisatrice en prise avec son époque qui choisit pour porte-parole une infirmière de Mumbai condamnée à l’abstinence sentimentale et sexuelle par l’absence prolongée de son époux, tandis que sa jeune colocataire entretient quant à elle une liaison sentimentale clandestine avec un Musulman. Deux destins ...

“Girls Will Be Girls” de Shuchi Talati

Film indo-franco-américano-norvégien de Shuchi Talati (2023), avec Preeti Panigrahi, Kani Kusruti, Kesav Binoy Kiron, Jitin Gulati, Kajol Chugh, Nandini Verma, Devika Shahani, Akash Pramanik, Aman Desai, Sumit Sharma, Pratap Singh, Pradeep Kapoor, Neeraj Varma, Ved Amrita, Ahana Malla, Megha Aggarwal, Chiraag Behl, Jatin Sehgal… 1h58. Sortie le 21 août 2024. Preeti Panigrahi Un souffle novateur semble agiter le cinéma indien. La seule alternative locale à Bollywood a longtemps été constituée par les héritiers de Bimal Roy, Satyajit Ray et Ritwik Ghatak, des auteurs purs et durs qui payaient leur indépendance de conditions de production souvent spartiates, mais reflétaient les contrastes et les paradoxes de leur société. Au lendemain de leur émancipation de l’empire britannique. Affleure aujourd’hui une nouvelle génération composée de réalisatrices à l’écoute du monde en général et de leur pays en particulier. Deux d’entre elles figuraient en bonne place parmi la sélection officielle ca...

“Santosh” de Sandhya Suri

Film indien de Sandhya Suri (2024), avec Shahana Goswami, Sunita Rajwar, Nawal Shukla, Sanjay Bishnoi, Shashi Beniwal, Arbaz Khan… 2h08. Sortie le 17 juillet 2024. Sunita Rajwar et  Shahana Goswami En Inde, les conjoints des fonctionnaires morts sont habilités légalement à hériter de leur emploi. C’est le cas de Santosh, une jeune femme qui décide de reprendre la charge de son défunt mari et se trouve immergée ainsi dans le monde la police donc propulsée parmi les turpitudes les moins glorieuses de l’humanité où crimes et délits reflètent la misère parfois vertigineuse de la condition humaine. Chargée d’enquêter sur le meurtre d’une jeune fille issue d’une caste inférieure, elle découvre un aspect inconnu de la société sous les ordres et la protection de sa supérieure hiérarchique, aussi expérimentée que désabusée. Venue du documentaire, Sandhya Suri s’inscrit délibérément dans une nouvelle tendance du cinéma indien qui se démarque de la tradition de Bollywood au profit d’un réalis...

“La tresse” de Laetitia Colombani

Film franco-italo-canado-belge de Laetitia Colombani (2023), avec Kim Raver, Fotini Peluso, Mia Maelzer, Sajda Pathan, Avi Nash, Manuela Ventura, Sarah Abbott, Francesco Marinelli, Adrian Doroslovac, Dorian Doroslavoc… 1h59. Sortie le 29 novembre 2023. Sajda Pathan et  Mia Maelzer Curieuse trajectoire que celle de Laetitia Colombani qui a réalisé deux longs métrages, À la folie... pas du tout (2002) et Mes stars et moi (2008), avant de remporter un succès considérable avec son premier livre, La tresse (Grasset, 2017), qui s’attache à trois femmes dont les destins vont finir par se conjuguer symboliquement : une Indienne de la caste des intouchables qui se bat pour que sa fille étudie et échappe à sa condition maudite, l’héritière d’un perruquier sicilien confrontée à ses responsabilités et une avocate canadienne qui a tout sacrifié à sa carrière et à son ambition. Une aventure qui trouve aujourd’hui son aboutissement dans l’adaptation cinématographique qu’en signe elle-même...

“Le tigre blanc” de Ramin Bahrani

The White Tiger Film indo-américain de Ramin Bahrani (2020), avec Adarsh Gourav, Rajkummar Rao, Priyanka Chopra, Mahesh Manjrekar, Vijay Maurya, Nalneesh, Vedant Sinha… 2h05. Mise en ligne sur Netflix le 22 janvier 2021. Adarsh Gourav, Priyanka Chopra et  Rajkummar Rao En se déployant à travers toute la planète, Netflix s’est donné la capacité d’offrir à ses abonnés une immense fenêtre sur le monde dont aucune chaîne de télévision n’a à ce jour été capable. Au point de pratiquer des métissages artistiques fertiles en brassant les cultures et en accumulant les talents. Ramin Bahrani en devient aujourd’hui le nouveau symbole. De ce réalisateur prolifique dont très peu de films ont à ce jour été distribués en France, pas même 99 Homes (2014), chronique de la misère entraînée par la crise des subprimes qui lui a valu le Grand Prix spécial à Deauville, mais n’est sorti qu’en vidéo, on sait qu’il est né en Caroline du Nord dans une famille d’immigrés iraniens. Son œuvre est néanmoins ...

“Black Hole” d’Emmanuel Grimaud et Arnaud Deshayes

Black Hole. Pourquoi je n’ai jamais été une rose Documentaire français d’Emmanuel Grimaud et Arnaud Deshayes (2019) 1h10. 39 e Festival international Jean Rouch cinéma et anthropologie Une rumeur devenue une légende tenace affirme que le 20 juillet 1756, 143 soldats britanniques périrent d’étouffement après avoir été condamnés à la détention par le Nawab du Bengale dans une petite prison de Calcutta nommée le Trou Noir. En représailles de quoi l’Inde fut soumise à deux siècles de colonisation… Aujourd’hui encore, des gens sont assaillis de pensées dont ils ignorent si elles proviennent du passé, du présent voire de l’avenir. Des thérapeutes les aident à surmonter cette épreuve mentale parfois insoutenable qui les empêche de vivre normalement en venant perturber leurs songes. Telle est l’origine de ce film étrange qui sonde les âmes pour esquisser un portrait de groupe avec drames, à travers une tentative audacieuse de psychanalyse collective. Leurs sensations sont répertoriées, leurs...

Murali Nair : Indien vaut mieux que deux… tu l’auras

Murali Nair © DR Murali Nair est né en 1966 dans l’état indien du Kerala. Après le court métrage Tragedy of an Indian Farmer (1993), il en signe un autre,  Un long voyage (1996), qui est présenté en compétition à Cannes, puis se fait connaître sur le plan international avec son premier long,  Le trône de la mort (1999), qui obtient plusieurs récompenses dont la prestigieuse Caméra d'or. Attiré par un fantastique nourri de traditions séculaires parfois métaphysiques, il réalise par la suite Le chien du rajah (2000), Arimpara (2003), Unni (2007), le sketch The Crossing  dans le cadre du film collectif Histoires de droits de l’homme (2008) et La chèvre stérile (2009). Dans quelles conditions avez-vous tourné Arimpara  ? Il y avait longtemps que je pensais à ce film. J’ai été enthousiasmé par cette histoire depuis le jour où je l’ai lue pour la première fois. Elle a été imaginée en 1977 par le grand écrivain de la littérature malayalam O....