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Articles

Affichage des articles du janvier, 2024

“La zone d’intérêt” de Jonathan Glazer

The Zone of Interest Film américano-britanno-polonais de Jonathan Glazer (2023), avec Christian Friedel, Sandra Hüller, Johann Karthaus, Luis Noah Witte, Nele Ahrensmeier , Lilli Falk, Anastazja Drobniak, Cecylia Pękala, Kalman Wilson, Julia Polaczek, Imogen Kogge, Medusa Knopf, Stephanie Petrowitz, Maximilian Beck … 1h46. Sortie le 31 janvier 2024. De l’art de cultiver son jardin On a déjà beaucoup glosé sur ce film. Il convient toutefois de remonter huit mois en arrière, le jour de la projection officielle de La zone d’intérêt au Festival de Cannes d’où il est reparti avec le Grand Prix, à défaut d’une Palme espérée par beaucoup. Le moment où l’on figure parmi les premiers à découvrir un film est unique. En l’occurrence, l’ouverture de celui-ci est inoubliable. La salle s’éteint et les premiers accords d’une partition musicale oppressante se font entendre pendant quelques dizaines de seconde. Comme pour nous enfermer dans une bulle. Ce n’est qu’ensuite qu’apparaissent les premières

“They Shot the Piano Player” de FernandoTrueba et Javier Mariscal

Film d’animation hispano-franco-portugo-péruvio-néerlandais de Fernando Trueba et Javier Mariscal (2023), avec (voix) Jeff Goldblum, Roberta Wallach, Tony Ramos, Abel Ayala, Ângela Rabelo, Stephen Hughes, Alejandra Flechner, Malena Barretto, Raymundo Bittencourt… 1h43. Sortie le 31 janvier 2024. Le cinéma d’animation est parfois l’occasion pour certains réalisateurs de s’aventurer hors de leur zone de confort, dans des univers plus oniriques ou dont la reconstitution s’avèrerait hors de prix. De plus en plus s’y essaient ponctuellement pour des raisons diverses, de Patrice Leconte avec Le magasin des suicides (2012) à Zabou Breitman (et Eléa Gobbé-Mévellec) avec Les hirondelles de Kaboul (2019), en passant par Pablo Berger avec Mon ami robot et Michel Hazanavicius avec La plus précieuse des marchandises. Le cinéaste espagnol Fernando Trueba poursuit quant à lui son association avec le dessinateur Javier Mariscal sous le signe de la musique après Chico & Rita (2011). Aux rythme

“La ferme des Bertrand” de Gilles Perret

Documentaire français de Gilles Perret (2023), avec Joseph Bertrand, André Bertrand, Jean Bertrand, Hélène Bertrand, Patrick Bertrand, Marc Bertrand, Alex Bertrand, Élodie Bertrand, Cécile Bertrand… 1h29. Sortie le 31 janvier 2024. Le monde agricole n’apparaît plus qu’en pointillés dans le cinéma français, que ce soit récemment dans Petit paysan (2017) d’Hubert Charuel,  Au nom de la terre (2019) d’Édouard Bergeon, La nuée (2020) de Just Philippot ou en filigrane de La voie royale de Frédéric Mermoud voire des Algues vertes de Pierre Jolivet. La ferme des Bertrand dresse une sorte d’état des lieux sur le registre documentaire d’une famille d’éleveurs savoyards que son réalisateur, Gilles Perret, avait déjà filmée à ses débuts, dans Trois frères pour une vie (1997), après avoir découvert un reportage réalisé par Marcel Trillat un quart de siècle plus tôt pour France 3. Il se livre cette fois à un exercice qui renvoie à un autre : les deux films en miroir tournés par son illustre

“Ma part de Gaulois” de Malik Chibane

Film français de Malik Chibane (2023), avec Adila Bendimerad, Abdallah Charki, Lyes Salem, Cif-Eddine Garda, Marwan Amesker, Adda Senani, Régis Lux, Rayan Feghoul … 1h31. Sortie le 31 janvier 2024. Adila Bendimerad Avant de devenir un film, Ma part de Gaulois fut le troisième livre signé Magyd Cherfi dans lequel le leader du groupe Zebda ponctuait le récit de sa jeunesse de détails imaginaires. Malik Chibane a trouvé un sujet qui lui parle dans cette évocation d’une jeunesse française dans une cité peuplée d’immigrés où son jeune héros deviendra le premier à passer son bac grâce aux sacrifices de sa mère. Cet éloge du mérite républicain est l’œuvre d’un raconteur d’histoires qui se concentre sur les relations de cet élève méritant, mais pas toujours récompensé de ses efforts, avec des parents qui ne se projettent pas exactement de la même façon sur la réussite scolaire de leur fils. Là où le père voit son avenir à travers le filtre de sa modeste condition de conducteur de grue, la mèr

“L’étoile filante” de Dominique Abel et Fiona Gordon

Film franco-belge de Dominique Abel et Fiona Gordon (2023), avec Dominique Abel, Fiona Gordon, Kaori Ito, Philippe Martz, Bruno Romy… 1h38. Sortie le 31 janvier 2024. Fiona Gordon et  Dominique Abel Fiona Gordon et Dominique Abel font partie de ces cinéastes marginaux qui poursuivent tant bien que mal leur œuvre à l’écart des sentiers battus. Acteurs et réalisateurs, ils sont aussi chorégraphes et danseurs. Chez eux la comédie flirte avec le burlesque sinon l’absurde et le ton relève de la poésie pince-sans-rire. Film après film, ils ont fédéré autour d’eux une véritable communauté à laquelle ils essaient tant bien que mal de donner régulièrement des nouvelles de leur imaginaire foisonnant. Résultat : quatre spectacles sous l’égide de leur compagnie belge Courage mon amour et cinq longs métrages depuis L’iceberg (2005), coréalisé avec Bruno Romy comme les deux suivants, Rumba (2007) et La fée (2011). Six ans après Paris pieds nus , ils reviennent aujourd’hui avec un objet cinématogr

“May December” de Todd Haynes

Film américain de Todd Haynes (2023), avec Natalie Portman, Julianne Moore, Charles Melton, Cory Michael Smith, Piper Curda, Kelvin Han Yee, Drew Scheid, Jocelyn Shelfo, Elizabeth Yu, Andrea Frankle, Allie McCulloch, Hans Obma, Hailey Wist… 1h57. Sortie le 24 janvier 2024. Natalie Portman et Julianne Moore Directeur d’actrices de renom, Todd Haynes réunit dans son nouveau film deux des meilleures comédiennes de leur génération : Julianne Moore, son interprète fétiche qu’il fut l’un des premiers à révéler dans Safe (1995) et à qui il a offert l’un de ses plus beaux rôles dans Loin du paradis (2002), et la trop rare Natalie Portman qu’il dirige pour la première fois. Un duo inédit pour un portrait en miroir dans lequel une jeune actrice se rapproche de la femme dont elle doit interpréter le rôle à l’écran afin de mieux s’identifier à elle. Un sujet qui évoque évidemment le cinéma d’Ingmar Bergman et plus particulièrement deux de ses films réalisés à une décennie de distance : Persona