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Affichage des articles associés au libellé Syrie

“Nezouh” de Soudade Kaadan

Film syrio-britanno-français de Soudade Kaadan (2022), avec Jinda Aloush, Hala Zein, Samir Almasri, Nizar Alani, Darina Aljoundi, Nabil Abousalih, Samer Seyyid Ali… 1h43. Sortie le 21 juin 2023. Hala Zein et  Jinda Aloush La capacité de résilience de certains artistes s’avère parfois déconcertante. Quelques documentaires ont réussi à rendre compte de la vie quotidienne dans la Syrie martyrisée. En revanche, très peu de fictions se sont jusqu’à présent hasardées sur ce front dévasté. Avec Nezouh , la réalisatrice Soudade Kaadan a tenté de parer d’un soupçon d’humanité une situation a priori désespérée. Dans un immeuble de Damas vidé de ses occupants, une famille s’accroche coûte que coûte à cet espace vital qui lui reste, alors même que tous les autres habitants ont pris la fuite. L’état de délabrement du quartier constitue en fait la meilleure assurance que chaque jour qui passe ne pourra pas se révéler pire que ceux qui l’ont précédé pour cette tribu si attachée à son toit, aussi endo

“Demain, je traverse” de Sepideh Farsi

Avrio pernao apenanti Film franco-gréco-luxembourgo-néerlandais de Sepideh Farsi (2019), avec Marisha Triantafyllidou, Hanaa M. Issa, Vassilis Koukalani, Lydia Fotopoulou, Alexandros Vardaxoglou, Vaia Kathiotou… 1h21. Sortie le 15 juin 2022. Hanaa M. Issa Mutée d’Athènes à Lesbos, une policière grecque se trouve confrontée à la détresse des migrants en transit vers d’autres destinations. Malgré son sens du devoir, elle ne peut taire ses états d’âme. C’est dans ce contexte qu’elle croise la route de Yussof, un jeune Syrien dont la famille a été massacrée. Ensemble, ils vont retrouver un sens à leur vie dans une Grèce en proie à une crise endémique qui n’a plus beaucoup de perspectives à offrir aux voyageurs de passage. Remarquée pour Red Rose (2014), la réalisatrice iranienne en exil Sepideh Farsi est une citoyenne du monde qui signe là son sixième long métrage de fiction depuis Le voyage de Maryam (2003). Elle s’y attache une fois de plus à des personnages déracinés aux prises avec

“Little Palestine, journal d’un siège” d’Abdallah Al-Khatib

Little Palestine (Diary of a Siege) Film libano-franco-qatarien d’Abdallah Al-Khatib (2020) 1h29. Sortie le 12 janvier 2022. Certaines situations échappent totalement à la vigilance des médias traditionnels, aussi puissants soient-ils. La profusion des réseaux sociaux et des moyens de communication n’empêche pourtant pas certains régimes de faire régner un silence assourdissant, de la Chine à l’Iran en passant par à peu près tous les champs de bataille de la planète. C’est là où le cinéma conserve toute sa puissance, comme ont pu en témoigner des documentaires à la première personne du singulier tels qu’ Homeland : Irak année zéro (2015) d’Abbas Fahdel ou Pour Sama de Waad al-Kateab et Edward Watts, Œil d’or à Cannes en 2019. Little Palestine est un nouvel exemple de ces initiatives individuelles qui réussissent parfois à outrepasser ce silence imposé. Il s’attache à l’un des dégâts collatéraux les plus méconnus de la révolution syrienne : le siège de Yarmouk, le plus grand camp de

“Le traducteur” de Rana Kazkaz et Anas Khalaf

The Translator Film syrio-franco-helvético-belgo-quatari de Rana Kazkaz et Anas Khalaf (2020), avec Ziad Bakri, Yumna Marwan, David Field, Sawsan Arsheed, Miranda Tapsell, Fares Helou, Reem Ali, Rami Farah… 1h45. Sortie le 13 octobre 2021. Yumna Marwan et  Ziad Bakri Engagé comme interprète par l’équipe olympique syrienne aux Jeux de Sydney 2000, Sami a commis un lapsus qui l’a contraint à l’exil. Alors, quand onze ans plus tard la révolution gronde dans son pays et que son frère est arrêté, il entreprend de partir à sa rescousse. Élevés entre la France et les États-Unis, le couple de réalisateurs syriens formé par Rana Kazkaz et Anas Khalaf a voulu contribuer avec ce film à une cause dont il est resté davantage témoin qu’acteur, avant d’émigrer pour l’Australie, mais pas en même temps. Le traducteur adopte la facture d’un genre codifié, le thriller, pour se livrer à une réflexion subtile sur les principales composantes de l’identité nationale. En abordant ce sujet une décennie après

“9 jours à Raqqa” de Xavier de Lauzanne

Documentaire franco-syrien de Xavier de Lauzanne (2020), avec Leïla Mustapha, Marine de Tilly, Gulistan… 1h30. Sortie le 8 septembre 2021. Certains personnages forcent le respect. Tel est le cas de Leïla Mustapha, élue maire de la ville syrienne de Raqqa à l’âge de 30 ans, en avril 2017. Un triple défi en raison de sa jeunesse, de son sexe et de son appartenance à la communauté kurde, qui plus est sous un régime dictatorial. C’est en décidant d’accompagner sur place la journaliste Marine de Tilly dans le cadre d’un livre consacré à cette personnalité politique atypique que le réalisateur Xavier de Lauzanne a signé le premier volet d’une trilogie en devenir, intitulée La vie après Daech . Tout est à refaire dans l’ex-capitale autoproclamée de l’état islamique devenue un champ de ruines. Une reconstruction à laquelle s’est attelée dès son élection cette ingénieure en génie civil musulmane et célibataire qui n’aurait pu rêver chantier plus ambitieux pour apporter sa contribution personne

"Purple Sea" d’Amel Alzakout et Khaled Abdulwahed

La mort en direct Purple Sea d’ Amel Alzakout et Khaled Abdulwahed Diffusion sur Mubi à partir du 25 août 2021 Dans Pour Sama , la Syrienne Waad Al-Kateab tenait la chronique quotidienne de son enfermement à Alep afin de montrer plus tard à la petite fille dont elle était enceinte qu’elle était une rescapée de l’enfer. Des images de survie dans un champ de ruines assemblées ensuite à distance par le reporter britannique Edward Watts . Résultat : un Œil d’or mérité au festival de Cannes 2019 pour ce journal intime sur fond d’apocalypse comme en ont tenu avant elle plusieurs artisans du réel. À commencer par le témoignage fleuve du cinéaste Abbas Fahdel : Homeland : Irak année zéro (2015). Face à une barbarie au ressources infinies, la mort en direct n’est plus un leurre, mais un autre visage hideux de la vérité. Avec Purple Sea d’ Amel Alzakout et Khaled Abdulwahed , le cinéma atteint sans doute ses limites les plus extrêmes dans ce qui aurait pu être qualifié d