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Articles

Affichage des articles du mars, 2024

“Pas de vagues” de Teddy Lussi-Modeste

Film français de Teddy Lussi-Modeste (2023), avec François Civil, Shaïn Boumedine, Bakary Kebe, Toscane Duquesne, Luna Ho Poumey, Marianna Ehouman, Mallory Wanecque, Emma Boumali, Mohamed Fadiga, Jawed Atik, Estevan Marchenoir, Agnès Hurstel, Myriam Djeljeli, Emilie Incerti Formentini… 1h32. Sortie le 27 mars 2024. François Civil Les risques du métier Voici un film qui catalyse dans un même scénario au moins deux problématiques récurrentes de notre époque : la crise de l’école et le harcèlement, à travers un personnage de prof idéaliste dont la bienveillance particulière accordée à certains élèves est mal interprétée par les autres. Un malentendu qui s’envenime et entraîne une réaction en chaîne aux conséquences incalculables parmi la communauté scolaire. Avec ce mot d’ordre de la hiérarchie : Pas de vagues ! Une doctrine pour le moins controversée à la lumière de certains faits divers récents. Le troisième long métrage de Teddy Lussi-Modeste (Jimmy Rivière) coécrit avec Audrey Diwan

“Le jeu de la reine” de Karim Aïnouz

Firebrand Film américano-britannique de Karim Aïnouz (2023), avec Alicia Vikander, Jude Law, Simon Russell Beale, Sam Riley, Eddie Marsan, Erin Doherty, Ruby Bentall, Bryony Hannah, Maia Jemmett, Patsy Ferran, Junia Rees, Anna Mawn, Amr Waked, Mia Threapleton, Paul Tinto, Edward Harrison… 2h. Sortie le 27 mars 2024. Jude Law et  Alicia Vikander La dernière femme d’Henry VIII À l’origine de ce film, il y a comme bien souvent un livre. En l’occurrence, un best-seller historique d’Elizabeth Fremantle qui s’attache à la dernière des femmes d’Henry VIII, Katherine Parr, la seule à avoir survécu à ce bourreau des cœurs qu’immortalisa naguère à l’écran Charles Laughton dans La vie privée d’Henry VIII (1933) d’Alexander Korda, mais aussi, et c’est moins connu, dans La reine vierge (1953) de George Sidney, avec pour partenaires respectives Everley Gregg et Deborah Kerr. Le jeu de la reine adopte le point de vue opposé dans une tentative singulière de réécrire l’histoire en faisant fi de l’i

“Paternel” de Ronan Tronchot

Film français de Ronan Tronchot (2023), avec Grégory Gadebois, Géraldine Nakache, Lyes Salem, Anton Alluin, Sarah Pachoud, Noam Morgensztern, Jacques Boudet, Françoise Lebrun… 1h32. Sortie le 27 mars 2024. Grégory Gadebois Père et fils Il y a des sujets auxquels le cinéma n’ose pas se frotter pour de mauvaises raisons, quitte à passer à côté de l’évolution des mœurs et laisser la société évoluer naturellement. Dans une France qui revendique sa laïcité, mais le paie parfois au prix fort, l’Église fait encore partie de ces citadelles préservées, sinon quand il s’agit de témoigner de ses turpitudes une fois qu’elles ont fait la une des médias. François Ozon en a témoigné à chaud dans Grâce à Dieu (2018) comme les Américains l’avaient fait avec Spotlight (2015) de Tom McCarthy. Rares sont en revanche les films à s’être vraiment intéressés au mariage des prêtres et à leurs enfants cachés. C’est pourtant la thématique qu’a choisi d’aborder Ronan Tronchot, jusqu'alors réputé comme monte

“La promesse verte” d’Édouard Bergeon

Film franco-belge d’Édouard Bergeon (2024), avec Alexandra Lamy, Félix Moati, Sofian Khammes, Julie Chen, Antoine Bertrand, David Chin, Adam Fitzgerald, Philippe Torreton… 2h04. Sortie le 27 mars 2024. Félix Moati (à droite) Les pilleurs de la terre Après des débuts fracassants avec Au nom de la terre , on attendait au tournant Édouard Bergeon qui partage avec Hubert Charuel (Petit paysan) la particularité d’être issu du monde agricole. Il élève considérablement le niveau de ses ambitions avec La promesse verte qui évoque un problème inhérent aux ravages de la mondialisation : la déforestation massive de certains territoires due à l’exploitation de l’huile de palme qui menace à terme un équilibre écologique déjà fragile. Il adopte pour cela le point de vue d’un militant européen emprisonné arbitrairement en Indonésie pour avoir assisté à des manifestations réprimées violemment par une milice clandestine agissant pour le compte du lobby industriel et des multinationales dont il a iden

“O Corno, une histoire de femmes” de Jaione Camborda

O Corno Film hispano-portugo-belge de Jaione Camborda (2023), avec Janet Novás, Julia Gómez, Nuria Lestegás, Diego Anido, Nuno Preto, Carla Rivas, Siobhan Fernandes, María Lado, Daniela Hernán Marchán, José Navarro… 1h45. Sortie le 27 mars 2024. Janet Novás et Julia Gómez La loi des hommes Il aura fallu un demi-siècle pour que le cinéma “mainstream” témoigne du calvaire qu’ont enduré les femmes au cours de la période post-soixante-huitarde. Hormis L’une chante, l’autre pas (1977) d’Agnès Varda et quelques œuvres militantes dont le documentaire de Charles Belmont et Marielle Issartel Histoires d’A (1973), ce n’est qu’a posteriori que le cinéma s’est emparé de ce sujet de société qui a abouti en France à la fameuse loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse. Des films comme Never Rarely Sometimes Always (2020), L’événement (2021) d’Audrey Diwan, Annie colère (2022) de Blandine Lenoir ont évoqué très récemment ces pratiques clandestines en élargissant leur spectre sp

“Los delincuentes” de Rodrigo Moreno

Film argentino-chilo-brasilo-luxembourgeois de Rodrigo Moreno (2023), avec Daniel Elías, Esteban Bigliardi, Margarita Molfino, Germán de Silva, Laura Paredes, Mariana Chaud, Cecilia Rainero, Gabriela   Saidon, Lalo Rotaveria, Iair Said, Fabian Casas, Adriana Aizemberg… 3h10. Sortie le 27 mars 2024. Daniel Elías et Margarita Molfino L’argent de la banque C’est un pic, c’est un roc, que dis-je, c’est une péninsule ! Avec ses plus de trois heures et ses récits gigognes, Los delincuentes se présente comme une fresque cinématographique atypique dont le titre ne renseigne que superficiellement sur sa nature cachée. Au premier degré, il s’agit du braquage perpétré dans une banque par deux ronds de cuir dépourvus du moindre charisme. Des hommes dans la foule qui caressent des rêves inaccessibles sans avoir le courage de les réaliser, même une fois devenus riches. Le propos de Rodrigo Moreno se situe pourtant ailleurs. Dans ce lieu reculé où va se réfugier l’un, tandis que son complice purge l