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Affichage des articles associés au libellé santé

Sébastien Lifshitz : Humain, très humain

Sébastien Lifshitz © Jean-Philippe Guerand Avec Madame Hofmann , le réalisateur d’ Adolescentes (2019) et de Petite fille (2020) dresse le portrait d’une infirmière cheffe de l’Hôpital Nord de Marseille qui a consacré toute sa vie aux autres. À travers cette femme hors du commun et son équipe, il célèbre aussi le dévouement du personnel soignant qui est parvenu à résister à la pandémie de Covid en empêchant notre système de santé de s’effondrer. Un projet qui est passé par des tours et détours comme Sébastien Lifshitz s’y est accoutumé, lui qui réussit à établir une telle empathie avec ses sujets qu’il insuffle dans ses documentaires une vérité que ne réussirait sans doute à atteindre aucun film de fiction, pas même les siens. Peut-être aussi parce qu’il sait prendre son temps et laisser le réel s’installer à l’écran, sans recourir pour autant au moindre artifice. Son nouveau film est ainsi indissociable de son personnage principal avec qui la caméra en arrive à ne faire qu’un, à un

“Madame Hofmann” de Sébastien Lifshitz

  Documentaire français de Sébastien Lifshitz (2024), avec Sylvie Hofmann… 1h44. Sortie le 10 avril 2024.   Sylvie Hofmann (à droite) et sa mère Après un début de carrière partagé entre fiction et documentaire, Sébastien Lifshitz s’est concentré sur le cinéma du réel à travers des films consacrés à des personnages porteurs d’un destin particulier auxquels il a parfois consacré beaucoup de son temps et une attention de tous les instants. Au point de s’en rapprocher de plus en plus pour nous donner à partager ce à quoi on n’accède que rarement à l’écran : une intimité extrême. De la délicatesse, il lui en a fallu autant que de la patience pour s’immiscer dans Adolescences (2020) au cœur d’une amitié, mais aussi pour montrer la même année dans Petite fille le combat d’une famille unie pour soutenir la dysphorie de genre de l’inoubliable Sasha qui a valu au réalisateur une audience vertigineuse de plus de trois millions de téléspectateurs lors de la diffusion de son film sur Arte. L’hum

“H6, l’hôpital du peuple” de Ye Ye

Documentaire franco-chinois de Ye Ye (2021) 1h57. Sortie le 2 février 2022. C’est un hôpital qui ressemble à une ville. Un aérogare de la souffrance qui voit passer les gens de la naissance au trépas et a pour vocation de sauver des vies pour flatter les courbes statistiques et le renom de l’établissement. Précision préliminaire : H6 a été tourné avant la pandémie de Covid-19 à Shanghai. Et si l’on y croise des gens masqués, c’est parce que c’est parfois l’usage dans les pays asiatiques, souvent pour des raisons liées à la pollution de l’air qui atteint des sommets en Chine. Ne pas y voir toutefois la chronique sulfureuse d’un pays malade, mais plutôt la description d’un état qui soigne en associant les pratiques ancestrales les plus primaires avec des techniques à la pointe de la modernité. Naturalisée française, Ye Ye observe ce monde avec le regard d’une étrangère croisé avec la connivence d’une autochtone. Son portrait de groupe avec drames s’appuie sur des individualités marquant