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“Les affluents” de Jessé Miceli

Coalesce Film cambodgo-français de Jessé Miceli (2021), avec Songsa Sek, Phearum Eang, Rithy Rom, Lek Vann, Nicól Bear, Alexandre Barthélémy, Douglas Shakels… 1h22. Sortie le 16 février 2022. Présenté l’an dernier au festival Visions du réel, le premier long métrage de Jessé Miceli cultive à dessein sa double appartenance au documentaire et à la fiction. Une sorte de métissage formel qui consiste à s’emparer d’un sujet (ici la jeunesse cambodgienne) et de l’organiser avec la rigueur d’une œuvre dramatique, de façon à entretenir une ambiguïté délibérée. Les affluents s’attache ainsi à trois garçons d’aujourd’hui qui portent les aspirations de leur génération, mais aussi des quêtes identitaires fortes qui passent par leur sexualité et même la notion de genre, dans un pays en pleine ébullition où le traumatisme infligé par la dictature des Khmers rouges appartient à un passé déjà lointain dont le déjà vétéran Rithy Panh assume le devoir de mémoire. Le pays foisonnant que filme José Mice

“White Building” de Neang Kavich

Bodeng sar Film cambodgo-franco-sino-quatarien de Neang Kavich (2020), avec Chhun Piseth, Soem Chinnaro, Sovann Tho, Jany Min, Hout Sithorn, Ok Sokha… 1h30. Sortie le 22 décembre 2021. Chhun Piseth Longtemps réduit à la personnalité écrasante de Rithy Panh, qui en constitue la mémoire vivante à travers une œuvre magistrale, le cinéma cambodgien a vu affluer depuis quelques années de jeunes talents souvent issus des multiples diasporas que la dictature des Khmers Rouges a essaimés à travers le monde. Il connaît désormais une poussée autochtone prometteuse dont Neang Kavich, 34 ans, est l’un des artisans les plus prometteurs. Après quatre courts métrages et deux documentaires, sa transition vers la fiction passe par un sujet aussi personnel qu’universel qui avait déjà inspiré son film précédent, Last Night I Saw You Smiling (2019), consacré aux derniers jours d’une barre d’immeuble endommagée abritant près de cinq cents familles de Phnom Penh (dont celle du réalisateur) et promise à la

Rithy Panh : Devoirs de mémoire

Rithy Panh © Jean-Philippe Guerand Né en 1964, le cinéaste cambodgien Rithy Panh  s’est fait remarquer dès son premier long métrage,  Les gens de la rizière (1994), une incursion dans la fiction suivie d’ Un soir après la guerre  (1998), Que la barque se brise, que la jonque s’entrouvre (2001), Un barrage contre le Pacifique  (2008), d’après le roman  de Marguerite Duras, et Gibier d’élevage (2011). Il s'est imposé simultanément en tant que documentariste et a ajouté avec   L’image manquante (2013), Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes,  un nouveau chapitre à un ensemble mémoriel monumental dédié au génocide de deux millions de personnes dont a été victime son peuple entre 1975 et 1979. Ce réalisateur hanté par la résilience a déjà consacré à ce thème plusieurs longs métrages parmi lesquels La terre des âmes errantes (2000), Prix du Cinéma du réel,  S-21, la machine de mort Khmère rouge (2003), Prix François Chalais à Cannes et Prix Albert Londres,  Le