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Affichage des articles associés au libellé Adilkhan Yerzhanov

“Assaut” d’Adilkhan Yerzhanov

Shturm Film kazakho-russe d’Adilkhan Yerzhanov (2022), avec Nurbek Mukushev, Azamat Nigmanov, Aleksandra Revenko, Berik Aitzhanov, Yerken Gubashev, Nurlan Batyrov, Daniyar Alshinov… 1h30. Sortie le 12 juillet 2023. Le cinéaste kazakh Adilkhan Yerzhanov se caractérise par son penchant pour le cinéma de genre qui lui a permis de transposer à la mode de chez lui les conventions du film noir et du thriller, tout en les situant dans un cadre pour le moins inhabituel. C’était déjà le cas dans La tendre indifférence du monde (2018), où un couple aux abois se retrouvait aux prises avec la pègre, et A Dark, Dark Man (2019), dans lequel un flic chargé d’étouffer un meurtre par une hiérarchie corrompue voyait sa mission entravée par une journaliste d’investigation un peu trop curieuse. C’est dans la lignée de ces deux opus coécrits avec le Néerlandais Roelof-Jan Minneboo que s’inscrit Assaut dont le titre lapidaire souligne la filiation avec le classique homonyme de John Carpenter. Dans un ca

“L’éducation d‘Ademoka” d’Adilkhan Yerzhanov

Ademoka’s Education Film kazakho-français d’Adilkhan Yerzhanov (2022), avec Adema Yerzhanova, Daniyar Alshinov, Assel Sadvakassova, Bolat Kalymbetov, Sanjar Madi… 1h29. Sortie le 12 juillet 2023. Adema Yerzhanova Issue d’une communauté marginale de tsiganes d’Asie centrale, les Lyuli, Ademoka est promise à la mendicité, alors qu’elle rêve d’étudier pour pouvoir échapper à sa condition. Jusqu’au moment où elle croise la route d’un écrivain déchu qui vient lui-même d’être renvoyé de l’école dans laquelle il enseignait. Cette rencontre en évoque d’autres dont celle du fameux Pygmalion de George Bernard Shaw qui a lui-même inspiré à l’écran la comédie musicale My Fair Lady (1964) de George Cukor voire un autre succès britannique de la scène et de l’écran : L’éducation de Rita (1983) de Willy Russell filmé par Lewis Gilbert. Sa saveur naît pour une bonne part du contraste qui sépare ses deux protagonistes et va en fait les rapprocher. Des personnages pittoresques qui prêtent le flanc au

Festival Reims Polar (26-30 mai 2021)

Le film noir est sans doute le genre qui possède la plus grande multiplicité de facettes. En atteste la sélection du festival Reims Polar, la première dans cette cité de Champagne mais la trente-huitième sur cette thématique qui est passée au fil de son histoire par Cognac (de 1982 à 2007), puis Beaune (de 2009 à 2019), des lieux également associés à de précieux nectars. Un festival en ligne ne permet pas de partager toutes les émotions que recèle un film. Le plaisir collectif se réduit individuellement et édulcore ainsi des frissons et des émotions destinés à être partagés. La richesse de cette 38 e édition doit beaucoup à sa diversité géographique, le polar se déclinant à peu près sur tous les registres et servant traditionnellement à prendre le pouls de la société qui l’engendre. Ce genre à géométrie variable s’attachant à la face obscure de la civilisation, libre à lui d’en emprunter les chemins de traverse les plus inattendus et d’adopter des partis-pris parfois extrêmes mais tou

"A Dark, Dark Man" d’Adilkhan Yerzhanov

Film kazakho-français d’Adilkhan Yerzhanov (2019), avec Daniar Ashinov, Dinara Baktybaeva, Teoman Khos… 1h50. Sortie le 14 octobre 2020. Daniar Ashinov Un policier désabusé par la corruption généralisée est chargé d’étouffer une sombre affaire de pédophilie au fin fond de la steppe kazakhe, lorsque ses certitudes sont mises à mal par une journaliste inquisitrice nullement décidée à tolérer ces compromissions. Il y a tout juste deux ans, La tendre indifférence du monde révélait en Adilkhan Yerzhanov un trentenaire prometteur qui se démarquait par son ton pince-sans-rire et sa verve des quelques réalisateurs d’Asie centrale à s’être frayé un chemin jusqu’aux plus grands festivals internationaux en exaltant des traditions séculaires et des paysages exotiques. On retrouve ce même esprit narquois dans A Dark, Dark Man (son septième long métrage !) qui aurait plutôt tendance à s’inscrire dans la veine d’un genre universel, le film noir, en lui appliquant un traitement de choc. Chaque plan