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Articles

“After Yang” de Kogonada

Film américain de Kogonada (2021), avec Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Malea Emma Tjandrawidjaja, Justin H. Min, Orlagh Cassidy, Ritchie Coster, Sarita Choudhury, Clifton Collins Jr., Ava de Mary… 1h36. Sortie le 6 juillet 2022. Colin Farrell,  Emma Tjandrawidjaja Jodie Turner-Smith et  Justin H. Min L’époque est décidément aux robots. Après I’m Your Man de Maria Schrader et L’homme parfait de Xavier Durringer qui s’attachaient à usage d’un être de synthèse pour colmater artificiellement des failles béantes de la nature humaine, avec une implication plus ou moins grande, After Yang prend en quelque sorte le contre-pied de ce postulat. Situé dans un proche avenir indéterminé, le film de Kogonada s’attache en effet à l’absence et au manque qu’engendre la défaillance soudaine d’un auxiliaire de vie devenu le membre à part entière d’une famille unie. Intrusion de l’affect vis à vis d’un androïde a priori dépourvu de conscience qui a réussi à s’intégrer parmi des humains au point d’i

“Crescendo” de Dror Zahavi

Crescendo - #Makemusicnotwar Film germano-italo-autrichien de Dror Zahavi (2019), avec Peter Simonischek, Bibiana Beglau, Daniel Donskoy, Sabrina Amali, Mehdi Meskar, Götz Otto… 1h51. Sortie le 6 juillet 2022. Daniel Donskoy, Sabrina Amali et  Bibiana Beglau C’est devenu l’une des rengaines du Feel Good Movie, ce “film qui fait du bien” auquel certains attribuent le pouvoir magique de séduire le public en espérant faire recette. Des êtres originaires de communautés antagonistes communient malgré eux dans l’exercice d’un art ou d’une discipline qui se révèle plus fédérateurs que tous les traités de paix et multiples accords diplomatiques. Dans Crescendo , l’enjeu consiste pour un chef d’orchestre de renommée mondiale à diriger une formation de jeunes Israéliens issus des multiples groupes ethniques qui composent ce pays d’accueil déchiré depuis sa naissance. Un pari artistique qui consiste pour l’instigateur diplomate à faire taire les divergences, les antagonismes et la zizanie affére

“Zahorí” de Marí Alessandrini

Film helvéto-argentino-chilo-français de Marí Alessandrini (2021), avec Lara Tortosa, Santos Curapil, Cirilo Wesley, Sabine Timoteo, Pablo Limarzi, Federico Luque, Colo Susini, Carol Jones, Francisca Castillo, Michael Silva… 1h45. Sortie le 6 juillet 2022. Santos Curapil et  Lara Tortosa Au fin fond de la steppe patagonienne, Mora est une fille de 13 ans égarée parmi des garçons qui l’excluent systématiquement de leurs jeux et de leurs activités. Dans ce monde franchement machiste, elle rêve pourtant en secret de pratiquer un métier d’homme : gaucho ou plutôt… gaucha. Un véritable défi dans ce monde clos où ont entrepris de s’installer ses parents, des écolos suisses italiens dont les rêves d’un monde qui se refuserait à “manger des animaux morts” se sont fracassés contre des coutumes ancestrales rétrogrades et qui envisagent de retourner en Europe. Jusqu’au jour où la gamine va prendre sur elle d’accompagner un vieux gaucho Mapuche en quête de son cheval disparu. Le charme du premier

“Peter Von Kant” de François Ozon

Film français de François Ozon (2022), avec Denis Ménochet, Isabelle Adjani, Khalil Ben Gharbia, Hanna Schygulla, Stefan Crepon, Aminthe Audiard… 1h25. Sortie le 6 juillet 2022. Denis Ménochet et Khalil Ben Gharbia François Ozon est un cinéaste métronomique dont chaque film sort alors même que le précédent est déjà en production voire terminé. Il poursuit toutefois alternativement des projets de facture et d’ambition très différentes, mais toujours avec la même constance. Avec Peter von Kant, il porte à l’écran Les larmes amères de Petra von Kant pièce de Rainer Werner Fassbinder déjà à l’origine du film homonyme, cinéaste stakhanoviste allemand dont la première pièce lui avait déjà inspiré Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000). Deux films en miroir qui assument leur théâtralité et s’inscrivent dans le contexte tapageur des années 70. Le cinéaste qu’incarne aujourd’hui Denis Ménochet ressemble à s’y méprendre d’ailleurs à une résurrection vieillie de Fassbinder en personne (il

“Minions 2 : Il était une fois Gru” de Kyle Balda, Brad Ableson et Jonathan Del Val

Minions : The Rise of Gru Film d'animation américain de Kyle Balda, Brad Ableson et Jonathan Del Val (2020), avec Steve Carell / Gad Elmaleh, Pierre Coffin, Taraji P. Henson / Claudia Tagbo, Jean-Claude Van Damme / Bastian Baker, Russell Brand / Jonathan Cohen, Julie Andrews / Frédérique Cantrel, Alan Arkin / Gérard Darmon… 1h28. Sortie le 6 juillet 2022. Le domaine de l’animation est décidément celui qui fait le plus bouger les lignes du cinéma traditionnel en investissant des espaces encore vierges et en dénuant de son sens l’adjectif “impossible”. Toujours à la pointe dans ce domaine, le studio parisien Illumination ne cesse d’élever la barre de ses ambitions, sans jamais se reposer véritablement sur ses lauriers. C’est le succès de la trilogie Moi, moche et méchant (2010-2017) qui a engendré son spin-off Les Minions (2015), succès planétaire aujourd’hui suivi de son… prequel. L’occasion pour les grands manitous d’accomplir un retour canon en plein Flower Power pour nous cont

“Ennio” de Giuseppe Tornatore

Ennio, il maestro Documentaire italien de Giuseppe Tornatore (2022), avec Ennio Morricone,  Giuseppe Tornatore,  Bernardo Bertolucci, Giuliano Montaldo, Marco Bellocchio, Dario Argento, Paolo Taviani, Vittorio Taviani, Carlo Verdone, Barry Levinson, Roland Joffé… 2h36. Sortie le 6 juillet 2022. Ennio Morricone Voici un film totalement atypique dans lequel un réalisateur célèbre un artiste dont il a croisé la route et auquel il rend ce que son aîné lui a donné alors que lui-même débutait dans sa carrière. Entre le réalisateur Giuseppe Tornatore et le compositeur Ennio Morricone, tout a commencé par Cinema Paradiso (1988), une célébration majuscule du cinéma en tant qu’objet amoureux. Il aura tout de même fallu attendre Les moissons du Ciel de Terrence Malick pour que le maestro italien soit reconnu par Hollywood et nommé pour la première fois à l’Oscar… en 1979. Quant à la sacro-sainte statuette, il ne pourra l’étreindre qu’en 2007 en recevant un Oscar d’honneur pour l’ensemble de so

“L’équipier” de Kieron J. Walsh

The Racer Film irlando-luxembourgo-belgique de Kieron J. Walsh (2019), avec Louis Talpe, Matteo Simoni, Tara Lee, Iain Glen, Karel Roden, Paul Robert, Molly McCann, Lalor Roddy… 1h35. Sortie le 29 juin 2022. Louis Talpe Le cyclisme a longtemps pâti d’un déficit de représentation au cinéma. Au pays de la petite reine, de Paris-Roubaix et du Tour de France, cette exception constituait une étrange anomalie qu’a encore accentuée un projet longtemps évoqué mais jamais mené à son terme : The Yellow Jersey qu’aurait dû réaliser Michael Cimino à une époque où le cinéma américain avait produit La bande des quatre (1979) de Peter Yates et Le prix de l’exploit (1985) de John Badham. Les forçats du deux-roues n’avaient guère brillé jusqu’alors que dans quelques tentatives sporadiques rarement couronnées d’estime voire de succès, du Roi de la pédale (1925) et Hardi les gars ! (1931) de Maurice Champreux aux Rivaux de la piste (1932) de Serge de Poligny, Pour le maillot jaune (1939) et Cinq

“Entre la vie et la mort” de Giordano Gederlini

Film belgo-franco-espagnol de Giordano Gederlini (2021), avec Antonio de La Torre, Marine Vacth, Olivier Gourmet, Fabrice Adde, Nessbeal, Tibo Vandenborre, Marie Papillon, Noé Englebert, Wim Willaert… 1h35. Sortie le 29 juin 2022. Olivier Gourmet et  Marine Vacth Lorsqu’un conducteur de métro voit son fils se jeter sous sa rame, il se trouve confronté au passé nébuleux du disparu avec lequel il avait perdu tout contact. Le point de départ d’ Entre la vie et la mort ressemble à celui d’un drame psychologique. Il donne en fait la tonalité d’un film noir d’un classicisme éprouvé dont les protagonistes ne sont jamais exactement ceux qu’on croit. D’origine chilienne, le réalisateur Giordano Gederlini, qui a notamment coécrit Les misérables pour Ladj Ly, choisit pour protagoniste principal un déraciné qui se trouve confronté malgré lui à ses responsabilités de père, face à des personnages dénués de scrupules et passablement paumés pour certains d’entre eux, avec dans un bel effet miroir c

“Irréductible” de Jérôme Commandeur

Film français de Jérôme Commandeur (2022), avec Jérôme Commandeur, Laetitia Dosch, Pascale Arbillot, Gérard Darmon, Christian Clavier, Nicole Calfan, Jean-Marie Winling, Eva Darlan, Estéban, Valérie Lemercier, Gérard Depardieu, Malik Bentalha… 1h25. Sortie le 29 juin 2022. Jérôme Commandeur et Christian Clavier Lorsque les pouvoirs publics décident de diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires, l’un deux refuse de se plier à ce qu’il considère comme une injustice flagrante et va se battre pour conserver son précieux statut par tous les moyens, quitte à subir pour cela les pires brimades et à endurer des affectations qui ressemblent à autant d’épreuves de vérité destinées à le dégoûter de sa fonction. L’opposition de principe que manifeste ce simple quidam hermétique aux vexations et humiliations devient peu à peu un combat singulier avec une fonctionnaire de Bercy bien décidée quant à elle à remplir sa mission et à mater cet irréductible Gaulois réfractaire qui menace sa réputa

“En roue libre” de Didier Barcelo

Film français de Didier Barcelo (2022), avec Marina Foïs, Benjamin Voisin, Jean-Charles Clichet, Albert Delpy, Jean-Pierre Martins, Candice Bouchet, Ariane Mourier, Émilie Arthapignet… 1h29. Sortie le 29 juin 2022. Benjamin Voisin Une infirmière un peu fragile se retrouve malgré elle prisonnière de sa voiture dont une crise de panique l’empêche irrépressiblement de sortir pour continuer à vaquer à ses obligations quotidiennes. Condamnée dès lors à rouler jusqu’à la panne d’essence ou à se garer pour prendre son mal en patience et attendre que son inquiétude s’apaise. Manque de chance, c’est le moment que choisit un jeune homme pour voler le véhicule… avec sa propriétaire à bord. Commence alors un Road Movie traditionnel dans lequel ces deux éclopés de la vie entreprennent de faire connaissance et de se rasséréner l’un l’autre. Pour so premier long métrage, Didier Barcelo a choisi une figure imposée du cinéma contemporain qui a le mérite de déployer des moyens modestes donc d’assurer un