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“Sauvages” de Claude Barras

Film d’animation belgo-franco-suisse de Claude Barras (2024), avec (voix) Babette de Coster, Martin Verset, Laetitia Dosch, Benoît Poelvoorde, Pierre-Isaïe Duc, Michel Vuillermoz, Gaël Faye, Sailyvia Paysan, Nelly Tungang, Komeok Joe… 1h27. Sortie le 16 octobre 2024. Révélé par le succès de son premier long métrage, Ma vie de Courgette , le réalisateur suisse Claude Barras met à profit les ressources à peu près illimitées de l’animation pour aborder dans son nouveau film le problème crucial de la déforestation et des menaces qu’elle fait planer sur l’humanité tout entière. Il va toutefois bien au-delà de cet enjeu écologique à travers l’histoire d’une gamine qui recueille un bébé orang-outan et s’aventure dans la jungle de Bornéo pour le rendre à sa famille. Sachant que son propre père travaille dans une plantation, le propos du film s’inscrit dans le cadre d’une dénonciation de nos mauvaises manières et de l’impact de notre consommation d’huile de palme sur la survie de la planète. Da...

“Barbès, little Algérie” d’Hassan Guerrar

Film français d’Hassan Guerrar (2024), avec Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Khaled Benaissa, Eye Haïdara, Adila Bendimerad, Clotilde Courau, Nedjim Bouizzou, Djouhra Lacroix, Soolking, Tariq Bettahar, Hafida Chimlil, Laura Resinger… 1h33. Sortie le 16 octobre 2024. Sofiane Zermani et Khalil Gharbia Le quartier de Barbès-Rochechouart pendant le confinement. Fraîchement débarqué d’Algérie, Malek prend ses marques parmi la communauté algérienne de Paris et découvre la solidarité et l’entraide en période de crise. Pour son premier film en tant que réalisateur, Hassan Guerrar, attaché de presse de cinéma depuis quatre décennies, a décidé de parler de ce qu’il connaît le mieux sous le signe de la binationalité qui est la sienne. En l’occurrence du quartier où il a grandi et vécu enfermé à ciel ouvert à l’occasion de la pandémie de Covid-19. Une contrainte sanitaire qui l’a poussé à passer à l’acte et à ouvrir les yeux sur ce paysage urbain soudain figé dans une partie absurde d’un, deux, tr...

“Miséricorde” d’Alain Guiraudie

Film franco-hispano-portugais d’Alain Guiraudie (2024), avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jean-Baptiste Durand, Jacques Develay, David Ayala, Serge Richard, Tatiana Spivakova, Elio Lunetta, Sébastien Faglain, Salomé Lopes… 1h43. Sortie le 16 octobre 2024. Félix Kysyl et Jean-Baptiste Durand De retour dans le village des Cévennes où il a débuté pour assister aux obsèques du boulanger qui lui a mis la main à la pâte, un jeune homme (Félix Kysyl) s’attarde, au point de nouer d’étranges relations avec certains autochtones. Un point de départ minimaliste pour une comédie de caractères comme les affectionne le réalisateur facétieux de L’inconnu du lac (2013). Son personnage principal est une fois de plus celui par qui le scandale arrive, en l’occurrence un héritier assez énigmatique du Terence Stamp de Théorème (1968) de Pier Paolo Pasolini qui excelle dans l’art délicat de profiter des points faibles des autres, sans jamais se laisser dicter sa conduite ni même apprivoiser. Que ce soit pa...

“Niki” de Céline Sallette

Film français de Céline Sallette (2024), avec Charlotte Le Bon, John Robinson, Damien Bonnard, Judith Chemla, Alain Fromager, Virgile Bramly, Grégoire Monsaingeon, Nora Arnezeder, John Fou, Quentin Dolmaire, Hugo Brunswick, Éric Pucheu, Xavier de Guillebon, Romain Sandère… 1h38. Sortie le 9 octobre 2024. Charlotte Le Bon et John Robinson Belle idée que de célébrer une artiste volontiers réduite à un document d’actualité célèbre qui la montre tirant au revolver sur des poches de peinture disposées le long d’une toile pour créer en laissant libre cours au hasard. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Céline Sallette n’a pas choisi de compenser une frustration de comédienne, comme tant de ses collègues, mais d’esquisser le portrait d’une rebelle qui a sans doute eu le tort de se tromper d’époque : trop tard pour bénéficier de la liberté insouciante des surréalistes, mais aussi trop tôt pour surfer sur l’émergence du mouvement punk. Soucieuse de conserver sa liberté par rappo...

“Un amor” d’Isabel Coixet

Film espagnol d’Isabel Coixet (2023), avec Laia Costa, Hovik Keuchkerian, Luis Bermejo, Hugo Silva, Ingrid Garcia-Jonsson, Francesco Carril, Tamara Berbès, Violeta Rodriguez… 2h09. Sortie le 9 octobre 2024. Laia Costa Une citadine au bord de la crise de nerfs décide de se réfugier dans un village isolé où elle a quelque mal à se faire accepter des autochtones méfiants, quand ils ne se montrent pas carrément hostiles. L’argument d’ Un amor, inspiré du roman de Sara Mesa Un amour (Grasset, 2022) évoque celui d’un autre film espagnol récent, As bestas de Rodrigo Sorogoyen. On y retrouve cet antagonisme endémique qui a creusé génération après génération un fossé abyssal entre le peuple des villes et celui des champs. Isabel Coixet a trouvé dans ce texte des correspondances avec ses thématiques de prédilection et en la personne de cette femme à la trentaine une sorte d’alter ego plus jeune qui reflète les contradictions de sa génération, en refusant notamment de se soumettre à un patriar...

“Lee Miller” d’Ellen Kuras

Lee Film britannique d’Ellen Kuras (2023), avec Kate Winslet, Andy Samberg, Alexander Skarsgård, Marion Cotillard, Josh O’Connor, Andrea Riseborough, Noémie Merlant, Vincent Colombe, James Murray, Samuel Barnett, Enrique Arce, Zita Hanrot, Arinzé Kene, Patrick Mille, Riley Neldam… 1h52. Sortie le 9 octobre 2024. Marion Cotillard et  Kate Winslet Tout biopic qui se respecte a besoin d’une incarnation pour dépasser le simple stade de la reconstitution, aussi soignée puisse-t-elle être. Ellen Kuras a trouvé en Kate Winslet l’interprète idéale de Lee Miller. Cette égérie des surréalistes devenue photographe et confrontée à ses responsabilités en étant l’une des premières à pénétrer dans les camps de concentration de Dachau et Buchenwald a vécu une existence pour le moins hors du commun dont ce premier film ambitieux relate les multiples enjeux. D’abord parce qu’elle est parvenue à passer du statut de modèle à celui d’artiste. Ensuite parce qu’elle a su s’imposer en tant que femme dans...