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Articles

Affichage des articles du novembre, 2024

“Finalement” de Claude Lelouch

Film français de Claude Lelouch (2024), avec Kad Merad, Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Sandrine Bonnaire, Barbara Pravi, Françoise Gillard, Marianne Denicourt, François Morel, Raphaël Mezrahi, Clémentine Célarié, Lionel Abelanski, Dominique Pinon, Julie Ferrier, Françoise Fabian, Xavier Inbona, Ludivine de Chastenet, Ibrahim Maalouf… 2h07. Sortie le 13 novembre 2024. Françoise Gillard Un avocat lassé de mentir décide de prendre la poudre d’escampette et de se resourcer au contact de ses rencontres et d’assouvir sa passion pour la musique. L’occasion pour lui de croiser le meilleur et le pire de l’humanité, tout en conviant des souvenirs qui l’obsèdent. Ce résumé sommaire pourrait être de celui de pas mal de films de Claude Lelouch, incorrigible fabricant de rêves obsédé par le hasard et les coïncidences, bref tout ce qui donne du sens à nos vies, à commencer par l’amour qu’il a si souvent exalté. Comme son titre laconique semble vouloir l’indiquer, Finalement ressemble par bien de

“Retour à la raison” de Man Ray

Return to Reason Films français de Man Ray (1923-1928), avec Kiki de Montparnasse, Man Ray, Georges Auric, Marie-Laure de Noailles, Lily Pastré, Jacques-André Boiffard, Robert Desnos… 1h10. Sortie le 13 novembre 2024. Kiki de Montparnasse Un siècle pile après Le retour à la raison (1923), premier film improvisé par l’artiste et photographe surréaliste américain Man Ray (1890-1976) et projeté dès le lendemain de sa réalisation avant une représentation de la pièce de théâtre de Tristan Tzara “Le cœur à gaz”, Jim Jarmusch s’est associé avec son compère Carter Logan, sous l’égide du duo Sqürl, primitivement dénommé Bad Rabbit, pour mettre en musique ce premier court métrage en l’imbriquant étroitement avec les trois suivants : le ciné-poème Emak Bakia (1926), L’étoile de mer (1928) et Les mystères du château de Dé (1929). Une expérience cinématographique unique qui démontre la modernité intemporelle de ces images et déborde de symboles puissants. La bande originale n’essaie jamais de

“Le royaume” de Julien Colonna

Film français de Julien Colonna (2024), avec Ghjuvanna Benedetti, Saveriu Santucci, Anthony Morganti, Andrea Cossu, Frédéric Poggi, Régis Gomez, Éric Ettori, Thomas Bronzini de Caraffa, Pascale Mariani, Marie Murcia, Attilius Ceccaldi, Ghjuvanni Biancucci, Joseph Pietri, Alexandre Joannides, Toussaint Martinetti… 1h48. Sortie le 13 novembre 2024. Ghjuvanna Benedetti (au centre) En quelques années, le cinéma corse a acquis une véritable légitimité sous l’égide de quelques fortes personnalités parmi lesquelles figure en bonne place Thierry de Peretti, le premier à avoir levé un coin du voile dans Les Apaches (2013) et Une vie violente (2017), en mettant son art de la mise en scène éprouvé au théâtre au service d’une immersion jamais artificielle dans ces zones d’ombre de l’Île de Beauté que le cinéma traditionnel s’était refusé à visiter, à l’exception d’Orso Miret dans Le silence (2004) et de la série Mafiosa (2006). Cet automne marque une nouvelle étape déterminante dans l’épanouis

“Une part manquante” de Guillaume Senez

Film belgo-franco-japonais de Guillaume Senez (2024), avec Romain Duris, Judith Chemla, Mei Cirne-Masuki, Yumi Narita, Shungiku Uchida, Patrick Descamps, Shinnosuke Abe… 1h38. Sortie le 13 novembre 2024. Romain Duris  (à gauche) Un Français sillonne Tokyo à bord de son taxi. Immédiatement affleure le souvenir de  Perfect Days  de Wim Wenders. La teneur du film du réalisateur franco-belge Guillaume Senez est pourtant toute autre. Son protagoniste est en fait guidé par une obsession qui hante ses jours et ses nuits : renouer le contact avec la fille unique née de sa liaison avec une autochtone dont il s’est séparé. Une situation invivable au Japon où la loi favorise systématiquement les citoyens de son pays par rapport aux concubins étrangers contraints de pourvoir aux besoins de leurs enfants mais déchus de leurs droits parentaux. Un abus inhumain de la préférence nationale qui sous-tend le scénario de ce film porté par Romain Duris qui livre une composition impressionnante mais jamais

“Gladiator II” de Ridley Scott

Film américano-britannique de Ridley Scott (2024), avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen, Denzel Washington, Joseph Quinn, Fred Hechinger, Lior Raz, Derek Jacobi, Rory McCann, Tim McInnerny, Alec Utgoff, Alexander Karim, Chi Lewis-Parry, Riana Duce, Alfie Tempest, Hadrian Howard, Lee Charles, May Calamawy, Peter Mensah, Matt Lucas… 2h30. Sortie le 13 novembre 2024. Pedro Pascal Le péplum est depuis toujours une constituante à part entière du cinéma qui y a trouvé maints sujets d’inspiration, mais n’y revient plus aujourd’hui que par rebonds à travers des sagas uchroniques irriguées par une imagerie mythologique qui va de Dune à Rollerball en passant par la série Game of Thrones . Ridley Scott a rendu ses lettres de noblesse au genre et remis à la mode les jeux du cirque avec Gladiator (2000) dont il livre un quart de siècle plus tard une suite qui met en scène… la génération suivante. Son héros est un jeune rebelle avec cause qui se retrouve dans les geôles romaines et s’af

“Blitz” de Steve McQueen

Film britanno-américain de Steve McQueen (2024), avec Saoirse Ronan, Elliott Heffernan, Harris Dickinson, Benjamin Clementine, Paul Weller, Stephen Graham, Kathy Burke, Erin Kellyman, John MacKay, Adam Somner, Liam Smith, Sue Maund, Steve Paget, Sally Messham, Tom Crowley, Hayley Squires, Joshua McGuire, Jonathon Kemp… 2h. Sortie les 9 et 10 novembre 2024. Elliott Heffernan et  Saoirse Ronan Jamais tout à fait où on l’attend, Steve McQueen ne considère le cinéma que comme une composante de son art parmi d’autres. Et encore cet artiste polyvalent se refuse-t-il à suivre une trajectoire rectiligne malgré une virtuosité reconnue. Film après film, il semble construire, déconstruire et reconstruire la très haute idée qu’il se fait du cinéma, sans jamais se répéter, mais en brassant des thèmes obsessionnels qui constituent sa singularité. Au printemps dernier sortait Occupied City , véritable épuisement d’un lieu, en l’occurrence Amsterdam, dans lequel il évoquait la ville hollandaise pendan