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Articles

“Louise Violet” d’Éric Besnard

Film franco-belge d’Éric Besnard (2024), avec Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kircher, Ernest Mourier, Jérémy Lopez, Patrick Pineau, Annie Mercier, Manon Maindivide, Julie Moulier, Géraldine Martineau, Grégoire Tachnakian, Pauline Serieys… 1h48. Sortie le 6 novembre 2024. Alexandra Lamy Au moment où le système éducatif malmené de toutes parts inspire à jet continu des comédies, des tragédies en fiction comme en documentaire, Éric Besnard a choisi d’accomplir un bond en arrière. Non pas pour nous plonger au cœur de la fameuse instruction laïque et obligatoire chère à Jules Ferry, mais encore plus loin dans l’histoire de la République française, en 1889. À cette époque où les instituteurs battaient la campagne pour convaincre les paysans et les ouvriers de laisser leurs enfants d’aller étudier afin de leur assurer un meilleur avenir. Affectée dans un village isolé du monde, Louise Violet se heurte à un problème majeur : avoir des élèves à qui enseigner les fameuses humanités. La

“Au boulot !” de Gilles Perret et François Ruffin

Documentaire français de Gilles Perret et François Ruffin (2024), avec Sarah Saldmann, François Ruffin, Louisa Hareb,   Sylvain Dupuis, Amine Boubaker, Mohammed Bouteldha, Illies Azougagh, Pierre Corrue, Ked Makaya Elfie, Jessy Magnier, Enès Morel, Haroon Safi, Nathalie Ricordeau, Nicolas Richard… 1h24. Sortie le 6 novembre 2024. Sarah Saldmann et François Ruffin Citoyen tout-terrain, François Ruffin s’est converti au cinéma pour parfaire sa panoplie de défense des opprimés. Son premier long métrage, Merci patron ! (2016), tourné dans la foulée du mouvement Nuit Debout, lui a même valu d’entrée de jeu le César du meilleur film documentaire. Élu député en 2017, il soutient l’action des Gilets jaunes et s’associe avec le réalisateur Gilles Perret pour en témoigner dans J’veux du soleil (2019) que suit Debout les femmes ! (2021) dans lequel il entraîne son collègue Bruno Bonnell à la rencontre des métiers du lien dans le cadre d’un projet de loi dont la nécessité les a rapprochés. Ruff

“L’ombre du commandant” de Daniela Völker

The Commandant’s Shadow Documentaire américano-israélo-polono-britanno-allemand de Daniela Völker (2024), avec Anita Lasker-Wallfisch, Brigitte Höss, Hans-Jürgen Höss, Ingebirgitt Höss, Kai-Uwe Höss, Maya Lasker-Wallfisch, Rainer Höss… 1h47. Sortie le 6 novembre 2024. Hans-Jürgen Höss Voici un documentaire produit par la chaîne HBO qui n’aurait sans doute jamais trouvé le chemin des salles obscures sans le retentissement de La zone d’intérêt de Jonathan Glazer. Il s’attache en effet à la personnalité mystérieuse du fameux commandant d’Auschwitz, Rudof Höss, exécuté par pendaison en 1947 dans le camp qu’il a dirigé, à travers le témoignage d’un de ses cinq enfants, un fils aux allures de grand-père qui a grandi dans cette maison mitoyenne du camp, mais n’a que peu de souvenirs de ce voisinage caché avec l’enfer. Une famille dont le nom reste entaché par l’ignominie d’un militaire zélé et dépourvu de scrupules auquel on impute quelques centaines de milliers de victimes. Simultanément,

“The Substance” de Coralie Fargeat

Film américano-britanno-français de Coralie Fargeat (2024), avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid, Hugo Diego Garcia, Gore Abrams, Matthew Géczy, Phillip Schurer, Olivier Raynal, Tiffany Hofstetter, Tom Morton, Jiselle Henderkott, Axel Baille, Daniel Knight, Vincent Colombe, Oscar Lesage, Louis Greggory, Robin Greer… 2h21. Sortie le 6 novembre 2024. Margaret Qualley Le cinéma français vit actuellement une mutation en profondeur qui lui vaut d’investir des domaines qui lui semblaient jusqu’alors interdits. Julia Ducournau a ouvert la voie en remportant la Palme d’or à Cannes avec Titane (2021), une fable futuriste sous l’influence de l’écrivain de science-fiction américain Philip K. Dick et du réalisateur canadien David Cronenberg. C’est aujourd’hui au tour d’une autre réalisatrice française, Coralie Fargeat, remarquée pour Revenge (2017), de passer la beauté éternelle au filtre d’une variation autour du fameux concept de Docteur Jekyll et Mister Hyde dans laquelle une quin

“L’affaire Nevenka” d’Icíar Bollaín

Soy Nevenka Film hispano-italien d’Icíar Bollaín (2024), avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez, Carlos Serrano, Lucía Veiga, Javier Gálego, Mercedes del Castillo, Luis Moreno, Font García, David Blanka… 1h57. Sortie le 6 novembre 2024. Urko Olazabal et  Mireia Oriol Il est des sujets qui n’en auraient pas été il y a une ou deux décennies. Parce que ni le harcèlement de rue ni le droit de cuissage n’étaient encore des délits reconnus par la société civile. Il faut donc s’imprégner de l’état d’esprit qui régnait à la fin du deuxième millénaire pour apprécier le nouveau film de la cinéaste espagnole Icíar Bollaín, réputée pour ses œuvres engagées dont certaines écrites avec son mari Paul Laverty, le scénariste de Ken Loach. Elle relate cette fois l’histoire presque banale d’une jeune conseillère municipale qui tombe sous la coupe d’un maire machiste et dominateur, au point de devenir sa soumise à tous les sens du terme, sous peine de perdre son emploi et sans doute bien plus en

“Trois amies” d’Emmanuel Mouret

Film français d’Emmanuel Mouret (2024), avec India Hair,  Camille Cottin, Sara Forestier,  Damien Bonnard, Grégoire Ludig, Vincent Macaigne, Éric Caravaca, Mathieu Métral, Louise Vallas, Hanaé Alves, Philippe Chareyron, Laurent Roth, Laurent Crozet, Brice Fournier, Louis Seguin, Pauline Andriot, Audrey Gomis, Jimmy Delourneaux… 1h57. Sortie le 6 novembre 2024. Sara Forestier et  Camille Cottin Emmanuel Mouret persiste et signe une de ces études de mœurs comme il les affectionne. Scénario en béton armé, rôles chevillés au corps, dialogue fusants et rebondissants pour des interprètes inspirés. La formule a naguère produit des comédies virevoltantes qui n’avaient qu’un défaut : on les oubliait instantanément, tant l’intimité de l’enjeu était minuscule. Affleurait le bonheur qu’avait le metteur en scène à diriger des comédiens dont il a longtemps été le partenaire. Du coup, on est allé jusqu’à comparer ce Marseillais à Sacha Guitry plutôt qu’à Marcel Pagnol pour son goût du verbe, référenc