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“Drive-Away Dolls” d’Ethan Coen

  Film américain d’Ethan Coen (2023), avec Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Joey Slotnick, C. J. Wilson, Colman Domingo, Pedro Pascal, Bill Camp, Matt Damon, Connie Jackson, Annie Gonzalez, Gordon MacDonald, Sam Vartholomeos, John Menchion, Miley Cyrus, Phil Nardozzi, Terri Middleton… 1h24. Sortie le 3 avril 2024. Geraldine Viswanathan Aujourd’hui séparé de son frère aîné Joel qui a fait quant à lui cavalier seul avec une relecture sombre de Macbeth (2021), Ethan Coen marche sur les traces de leur œuvre commune au sein de laquelle il se concentrait plus particulièrement sur l’écriture et la production. Il se lance avec Drive-Away Dolls dans une trilogie placée sous le signe de la série B et du lesbianisme conçue cette fois en compagnie de son épouse Tricia Cooke, monteuse de formation, qui sera suivie d’un deuxième opus intitulé Honey Don’t ! On y retrouve le goût des frères Coen pour les personnages décalés, les situations baroques et aussi ces cadres fam

“Le vieil homme et l’enfant” de Ninna Pálmadóttir

Einvera Film islando-slovaquo-français de Ninna Pálmadóttir (2023), avec Þhröstur Leó Gunnarsson, Hermann Samúelsson, Anna Gunndís Guðmundsdóttir, Hjörtur Jóhann Jónsson, Jóel Sæmundsson … 1h15. Sortie le 3 avril 2024. Hermann Samúelsson Ne surtout pas se laisser abuser par le titre français de ce film islandais. Il n’a absolument rien à voir avec le classique de Claude Berri. C’est l’histoire très simple d’un agriculteur exproprié de sa ferme qui quitte la campagne pour la ville où ses jours et ses nuits lui semblent dépourvus de tout intérêt. Jusqu’au jour où il fait la connaissance du jeune fils de sa voisine. Un gamin renfermé, en quête de tendresse et d’un peu de fantaisie à qui il entreprend de donner confiance en lui, alors même qu’il souffre en silence du divorce de ses parents. Une véritable complicité se développe entre eux, le vieil homme devenant en quelque sorte le grand-père de cœur de ce petit livreur de journaux qui fait l’objet de toutes ses attentions. Probablement a

“Yurt” de Nehír Tuna

  Film turco-germano-français de Nehír Tuna (2023), avec Doga Karakas, Can Bartu Aslan, Ozan Çelik, Tansu Biçer, Didem Ellialti, Orhan Güner, Isilti Su Alyanak, Ozan Bilen, Emrullah Erbay, Ercan Erdil, Miraç Kaya, Erdi Kökerer, Fatih Berk Sahin, Tolga T. Talay… 1h56. Sortie le 3 avril 2024. Doga Karakas et Can Bartu Aslan Du cinéma turc, on ne connaît guère que la frange auteuriste dominée par la figure tutélaire de Nuri Bilge Ceylan, champion ès festivals qui a lui-même succédé au trop oublié Yilmaz Güney. Et puis, de temps à autre, nous parviennent des films épars qui reflètent d’autres talents. Tel est le cas de Yurt , le premier long métrage de Nehír Tuna après plusieurs courts remarqués dans les festivals. Reprenant à son compte une tradition solidement établie, il opte pour la chronique d’apprentissage à travers le personnage d’un adolescent qui passe ses journées dans une école laïque et ses nuits dans un internat religieux où a décidé de l’envoyer son père fraîchement converti

“Quelques jours pas plus” de Julie Navarro

  Film français de Julie Navarro (2024), avec Benjamin Biolay,  Camille Cottin,  Amrullah Safi, Makita Samba, Saadia Bentaïeb, Loula Bartilla Besse, Olivier Charasson, Andranic Manet, Hippolyte Girardot, Alicia Bader… 1h43. Sortie le 3 avril 2024. Benjamin Biolay Parmi les thématiques dans l’air du temps, les migrants figurent dans le peloton de tête, le cinéma s’intéressant autant au parcours du combattant qui les mène de leur pays natal à celui de leurs rêves qu’à leur difficile intégration. Avec à toutes les étapes des hommes de bonne volonté et d’autres nettement moins accueillants. Des composantes immuables qui nourrissent l’imagination des romanciers et des scénaristes, tout en inspirant les journalistes et les documentaristes. En décembre dernier, dans Ma France à moi de Benoît Cohen, Fanny Ardant incarnait une veuve de Saint-Germain-des-Prés qui hébergeait à son domicile un réfugié afghan désireux d’intégrer Sciences-Po. Une sorte de conte de Noël qui brandissait son authentic

“Pas de vagues” de Teddy Lussi-Modeste

Film français de Teddy Lussi-Modeste (2023), avec François Civil, Shaïn Boumedine, Bakary Kebe, Toscane Duquesne, Luna Ho Poumey, Marianna Ehouman, Mallory Wanecque, Emma Boumali, Mohamed Fadiga, Jawed Atik, Estevan Marchenoir, Agnès Hurstel, Myriam Djeljeli, Emilie Incerti Formentini… 1h32. Sortie le 27 mars 2024. François Civil Les risques du métier Voici un film qui catalyse dans un même scénario au moins deux problématiques récurrentes de notre époque : la crise de l’école et le harcèlement, à travers un personnage de prof idéaliste dont la bienveillance particulière accordée à certains élèves est mal interprétée par les autres. Un malentendu qui s’envenime et entraîne une réaction en chaîne aux conséquences incalculables parmi la communauté scolaire. Avec ce mot d’ordre de la hiérarchie : Pas de vagues ! Une doctrine pour le moins controversée à la lumière de certains faits divers récents. Le troisième long métrage de Teddy Lussi-Modeste (Jimmy Rivière) coécrit avec Audrey Diwan

“Le jeu de la reine” de Karim Aïnouz

Firebrand Film américano-britannique de Karim Aïnouz (2023), avec Alicia Vikander, Jude Law, Simon Russell Beale, Sam Riley, Eddie Marsan, Erin Doherty, Ruby Bentall, Bryony Hannah, Maia Jemmett, Patsy Ferran, Junia Rees, Anna Mawn, Amr Waked, Mia Threapleton, Paul Tinto, Edward Harrison… 2h. Sortie le 27 mars 2024. Jude Law et  Alicia Vikander La dernière femme d’Henry VIII À l’origine de ce film, il y a comme bien souvent un livre. En l’occurrence, un best-seller historique d’Elizabeth Fremantle qui s’attache à la dernière des femmes d’Henry VIII, Katherine Parr, la seule à avoir survécu à ce bourreau des cœurs qu’immortalisa naguère à l’écran Charles Laughton dans La vie privée d’Henry VIII (1933) d’Alexander Korda, mais aussi, et c’est moins connu, dans La reine vierge (1953) de George Sidney, avec pour partenaires respectives Everley Gregg et Deborah Kerr. Le jeu de la reine adopte le point de vue opposé dans une tentative singulière de réécrire l’histoire en faisant fi de l’i