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Articles

“Sans cœur” de Nara Normande et Tião

  Sem Coração Film brésilo-franco-italien de Nara Normande et Tião (2023), avec Maya de Vicq, Eduarda Samara, Alaylson Emanuel, Maeve Jinkings, Erom Cordeiro… 1h31. Sortie le 10 avril 2024.   Maya de Vicq Du cinéma brésilien contemporain, on ne connaît guère que les films montrés dans les festivals et deux auteurs majeurs : Karim Aïnouz, dont deux films sortent consécutivement ce printemps, Le jeu de la reine tourné sous pavillon britannique et le documentaire Marin des montagnes qu’il a consacré à ses origines algériennes, et Kleber Monça Filho soutenu par le producteur français Saïd Ben Saïd sur ses deux films les plus célèbres, Aquarius (2016) et Bacurau (2019). On retrouve aujourd’hui les noms de ce dernier et de son associée Émilie Lesclaux au générique de Sans cœur, le premier long métrage de Nara Normande et Tião inspiré lui-même de leur court homonyme tourné en 2014. Un film délicat empreint de nostalgie qui utilise le cadre de la chronique d’apprentissage adolescente po

“Madame Hofmann” de Sébastien Lifshitz

  Documentaire français de Sébastien Lifshitz (2024), avec Sylvie Hofmann… 1h44. Sortie le 10 avril 2024.   Sylvie Hofmann (à droite) et sa mère Après un début de carrière partagé entre fiction et documentaire, Sébastien Lifshitz s’est concentré sur le cinéma du réel à travers des films consacrés à des personnages porteurs d’un destin particulier auxquels il a parfois consacré beaucoup de son temps et une attention de tous les instants. Au point de s’en rapprocher de plus en plus pour nous donner à partager ce à quoi on n’accède que rarement à l’écran : une intimité extrême. De la délicatesse, il lui en a fallu autant que de la patience pour s’immiscer dans Adolescences (2020) au cœur d’une amitié, mais aussi pour montrer la même année dans Petite fille le combat d’une famille unie pour soutenir la dysphorie de genre de l’inoubliable Sasha qui a valu au réalisateur une audience vertigineuse de plus de trois millions de téléspectateurs lors de la diffusion de son film sur Arte. L’hum

“Le mal n’existe pas” de Ryūsuke Hamaguchi

Aku wa sonzai shinai Film japonais de Ryūsuke Hamaguchi (2023), avec Hitoshi Omika, Ryô Nishikawa, Ayaka Shibutani, Ryûji Kosaka, Hazuki Kikuchi, Hiroyuki Miura, Yoshinori Miyata, Taijirô Tamura, Yûto Torii… 1h47. Sortie le 10 avril 2024. Hitoshi Omika et Ryô Nishikawa Installés dans un village situé à deux cents kilomètres de Tokyo, un père et sa fille vivent au contact direct de la nature dont ils respectent l’harmonie naturelle. Le quotidien de ce havre de paix régi par des valeurs nobles et altruistes est rythmé par un rapport quasiment fusionnel avec les éléments qui ressemble au bonheur. Jusqu’au moment où des promoteurs qui ont entendu parler de ce havre de paix décident d’y édifier un site de “glamping”, expression marketing forgée à partir des termes “camping” et “glamour”. Reste à convaincre les autochtones que ce projet n’aura aucune conséquence néfaste sur leur havre de paix. Mais c’est là où le bât blesse. En effet, l’accroissement brutal de la population menacerait l’équ

“Nous, les Leroy” de Florent Bernard

  Film français de Florent Bernard (2024), avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé, Louisa Baruk, Lyes Salem, Luis Rego, Sébastien Chassagne, Jérôme Niel, Mariamne Merlo, Adrien Ménielle, Benjamin Tranié, Simon Astier, Justine Le Pottier, Taïdir Ouazine, Sophie-Marie Larrouy, Baptiste Lecaplain, Vincent Tirel, Kevin Ké… 1h43. Sortie le 10 avril 2024. Hadrien Heaulmé,  Charlotte Gainsbourg et Lily Aubry Chez les Leroy, l’atmosphère n’est pas vraiment au beau fixe. C’est au moment où le couple parental se trouve au bord de la crise de nerfs et d’un divorce inéluctable, sans amant ni maîtresse en guise d’alibi, que le mari hâbleur a l’idée saugrenue d’organiser un pèlerinage sur les lieux mémorables qui ont jalonné leur bonheur familial. Son épouse se montre pour le moins dubitative. Quant à leurs deux enfants, ils se sentent quant à eux en quelque sorte pris en otages de cette tentative sordide de recoller les morceaux du couple en lambeaux. On passera sur le

“Rosalie” de Stéphanie di Giusto

  Film franco-belge de Stéphanie di Giusto (2023), avec Nadia Tereszkiewicz, Benoît Magimel, Benjamin Biolay, Guillaume Gouix, Gustave Kervern, Juliette Arlmanet, Anna Biolay, Lucas Englander, Eugène Marcuse, Serge Bozon… 1h55. Sortie le 10 avril 2024. Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel Dans la France tout juste convalescente de la guerre de 1870, un cafetier endetté épouse une jeune femme pour sa dot sans savoir que la nature l’a dotée d’une caractéristique pour le moins insolite : une pilosité qu’elle dissimule en se rasant. Alors en se mariant à cet homme qu’elle aime, elle décide de ne plus se cacher et se trouve tiraillée entre son époux qui apprécie sa féminité et tous ces inconnus qui la considèrent comme une femme à barbe destinée à être exhibée comme une attraction de fête foraine. Stéphanie di Giusto est une réalisatrice qui a de la suite dans les idées. Dans son premier long métrage, La danseuse (2016), elle s’attachait au destin de Loïe Fuller qui a révolutionné l’art

“Drive-Away Dolls” d’Ethan Coen

  Film américain d’Ethan Coen (2023), avec Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Joey Slotnick, C. J. Wilson, Colman Domingo, Pedro Pascal, Bill Camp, Matt Damon, Connie Jackson, Annie Gonzalez, Gordon MacDonald, Sam Vartholomeos, John Menchion, Miley Cyrus, Phil Nardozzi, Terri Middleton… 1h24. Sortie le 3 avril 2024. Geraldine Viswanathan Aujourd’hui séparé de son frère aîné Joel qui a fait quant à lui cavalier seul avec une relecture sombre de Macbeth (2021), Ethan Coen marche sur les traces de leur œuvre commune au sein de laquelle il se concentrait plus particulièrement sur l’écriture et la production. Il se lance avec Drive-Away Dolls dans une trilogie placée sous le signe de la série B et du lesbianisme conçue cette fois en compagnie de son épouse Tricia Cooke, monteuse de formation, qui sera suivie d’un deuxième opus intitulé Honey Don’t ! On y retrouve le goût des frères Coen pour les personnages décalés, les situations baroques et aussi ces cadres fam