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Affichage des articles associés au libellé Japon

“Aristocrats” de Yukiko Sode

Anoko wa kizoku Film japonais de Yukiko Sode (2020), avec Guin Poon Chaw, Kei Ishibashi, Shizuka Ishibashi, Mugi Kadowaki, Kiko Mizuhara, Kengo Kôra, Ryôka Minamide… 2h05. Sortie le 30 mars 2022. Jugée avec moins de bienveillance que de suspicion par sa famille de grands bourgeois pétris de préjugés de classe parce qu’elle est toujours célibataire à près de 30 ans, Hanako redoute surtout de commettre une erreur de jugement irrémédiable en se précipitant dans les bras du premier venu. Alors quand elle découvre que l’homme sur lequel elle a cru bon de jeter son dévolu entretient des relations ambiguës avec une étudiante d’origine modeste venue de province, elle décide d’en avoir le cœur net et entreprend de nouer des liens avec cette rivale dont tout semble la séparer. Inspiré du roman de Mariko Yamauchi “Anoko wa Kizoku” , Aristocrats est une plongée dans un Japon encore régi par des conventions héritées du régime féodal dont le personnage masculin semble porter tout le poids. Yukiko

“Le soupir des vagues” de Kôji Fukada

Umi wo kakeru Film japonais de Kôji Fukada (2018), avec Dean Fujioka, Mayu Tsuruta, Taiga, Junko Abe… 1h29. Sortie le 4 août 2021. En visite dans sa famille japonaise installée sur l’île de Sumatra, encore convalescente du tsunami qui a dévasté une partie de l’Indonésie en 2004, Sachiko y rencontre un jeune homme affable surgi comme un spectre de l’océan pour rejoindre le monde des vivants, sans que personne ne sache vraiment qui il est, ni d’où il peut bien venir. Un inconnu souriant qui va rayonner auprès des personnes qu’il croise, en leur apportant gaieté et insouciance. Sans jamais prononcer un mot, mais en comprenant visiblement plusieurs langues. Par la seule puissance de sa présence discrète. Seule Sachiko semble capable de communiquer avec lui. Certains tombent sous son charme irrésistible, d’autres l’observent avec une défiance teintée d’une certaine suspicion. Comme si le simple fait d’être heureux était déjà louche en soi. Kôji Fukada est décidément un cinéaste atypique au

“True Mothers” de Naomi Kawase

Asa ga Kuru Film japonais de Naomi Kawase (2020), avec Arata Iura, Hiromi Nagasaku, Aju Makita, Taketo Tanaka, Miyoko Asada, Reo Sato… 2h20. Sortie le 28 juillet 2021. Arata Iura, Reo Sato et Hiromi Nagasaku Le cinéma de Naomi Kawase se caractérise avant tout par sa douceur qu’on qualifiera de féminine, à défaut de trouver un dénominateur plus satisfaisant. La réalisatrice japonaise entretient en outre un flirt poussé entre la fiction et le documentaire qui l’incite à aborder des thèmes solidement ancrés dans le quotidien. True Mothers traite d’un sujet universel : l’adoption, à travers le destin d’une collégienne enceinte qui a décidé d’abandonner son bébé à naître en le confiant à un couple trop heureux d’accueillir ce fils providentiel après avoir épuisé toutes les solutions alternatives à sa disposition. Tout se déroulerait idéalement dans le meilleur des mondes si, lorsque le petit garçon a 6 ans, sa mère biologique devenue adulte ne venait à reprendre contact avec sa famille ad

“Les sorcières de l’Orient” de Julien Faraut

Documentaire français de Julien Faraut (2021), avec Hirofumi Daimatsu, Yuko Fujimoto, Yuriko Handa, Sata Isobe, Masae Kasai, Maseko Kondo… 1h44. Sortie le 28 juillet 2021. Retour sur une équipe de volley-ball féminin qui fut pionnière au point de devenir mythique au sein d’un sport japonais toujours prompt à mythifier ses athlètes. Déjà à l’origine de L’empire de la perfection (2018), un incroyable documentaire consacré aux performances tennistiques de John McEnroe, à travers la finale de Roland-Garros qu’il a disputée en 1984 contre Ivan Lendl, Julien Faraut a pour lui un regard qui fait toute la différence. Pas question pour lui de consacrer des Success Stories à des champions comme les aiment les médias. Ce qu’il apprécie par-dessus tout, ce sont les performances hors du commun. Il célèbre cette fois des femmes puissantes tout droit sorties d’une époque reculée. Des ouvrières d’une usine textile qui ont constitué une équipe devenue championne olympique aux Jeux de Tokyo en 1964 et

“Onoda - 10 000 nuits dans la jungle” d’Arthur Harari

Onoda Film franco-germano-belgo-italo-japonais d’Arthur Harari (2021), avec Yûya Endô, Yuya Matsuura, Shinsuke Kato, Tetsuya Chiba, Kai Inowaki, Kanji Tsuda… 2h47. Sortie le 21 juillet 2021. Arthur Harari s’est fait remarquer avec Diamant noir , un polar d’atmosphère situé dans le milieu des diamantaires et nommé au César du meilleur premier film en 2017. « Le cinéma est une manière de vivre avec une réalité que je ne supporterais pas sans lui », affirme ce réalisateur audacieux qui s’est aventuré avec son deuxième long métrage dans un défi très singulier qui ne cadre pas vraiment avec les standards habituels du cinéma français contemporain et sort pour le moins de sa zone de confort par sa singularité extrême. Onoda - 10 000 nuits dans la jungle est en effet un projet atypique qui prend pour cadre une île des Philippines où quelques soldats de l’armée japonaise abandonnés par leur hiérarchie à la fin de la Seconde Guerre mondiale ont continué à combattre un ennemi invisible, jusqu’à

“Tokyo Shaking (Tout va très bien)” d’Olivier Peyon

Film français d’Olivier Peyon (2020), avec Karin Viard, Stéphane Bak, Yumi Narita, Philippe Uchan, Jean-François Cayrey, Émilie Gavois-Kahn, Charlie Dupont, Nola Blossom, Simon Ayache, Kentaro… 1h41. Sortie le 23 juin 2021. Tout va très bien, madame la marquise… Cette ritournelle populaire d’Avant-Guerre interprétée par un chœur de Japonais donne d’emblée le ton ironique et faussement badin de “Tokyo Shaking” dont le sous-titre narquois est d’ailleurs… “Tout va très bien”. Son cadre est celui d’une banque française installée à Tokyo où débarque un beau matin un jeune ambitieux aux dents longues. Au moment même où sa tutrice apprend que la dernière consigne de la direction est une compression de personnel qui empêche de fait toute nouvelle embauche. Un dilemme économique qui va se télescoper aux conséquences d’une catastrophe naturelle ô combien plus préoccupante. En effet, au même moment, un tremblement de terre se fait ressentir dont les médias ne tardent pas à annoncer qu’il a déclen

Berlinale Jour 5 - Vendredi 5 mars 2021

Albatros de Xavier Beauvois (Compétition) Avec Jérémie Rénier, Marie-Julie Maille, Madeleine Beauvois… 1h55 Officier de gendarmerie dans le Pays de Caux, Laurent est confronté quotidiennement aux pires turpitudes, qu’il s’agisse d’un suicide du haut de la falaise d’Étretat ou d’accusations de viol sur mineure voire d’inceste. Son uniforme ne lui permet toutefois pas de se substituer aux services sociaux et d’assumer toute la misère du monde, malgré son empathie spontanée. Alors quand un agriculteur désespéré menace de mettre fin à ses jours, ce sont toutes ces certitudes qui volent en éclats. Avec ce huitième film en trente ans, le réalisateur de Des hommes et des dieux témoigne du monde qui l’entoure et prend pour cadre une région où il a choisi d’habiter, loin du fracas de la vie parisienne. Il confie les rôles de la compagne et de la fille de son personnage principal à celles qui partagent son existence au quotidien et célèbre le dévouement de ces femmes et de ces hommes en unifor

“Lupin III : The First” de Takashi Yamazaki

Rupan sansei : The First Film japonais de Takashi Yamazaki (2019), avec les voix de Maxime Donnay, Adeline Chetail, Rémi Barbier… 1h33. Sortie le 7 octobre 2020. De deux choses l’une : soit vous êtes amateur de mangas et vous êtes familier de l’œuvre culte du regretté Monkey Punch qui a déjà inspiré plus d’une trentaine de films en 2D, soit vous êtes un profane pour qui le nom de Lupin évoque spontanément le célèbre héros de Maurice Leblanc. Lupin III est présenté comme le petit-fils du fameux gentleman cambrioleur. Cet aventurier qui défraie la chronique parisienne a sur son aïeul l’avantage d’avoir réussi à mettre la main sur le journal d’un certain Bresson (un hommage au cinéaste ?) qui recèle le sésame d’une véritable caverne d’Ali Baba d’outre-tombe. Une fois n’est pas coutume, il est sans doute préférable de voir ce film dans sa version française que dans sa v.o. japonaise, ses principaux protagonistes s’exprimant d'autant plus naturellement dans la langue de Molière qu'