Documentaire français de Julien Faraut (2021), avec Hirofumi Daimatsu, Yuko Fujimoto, Yuriko Handa, Sata Isobe, Masae Kasai, Maseko Kondo… 1h44. Sortie le 28 juillet 2021.
Retour sur une équipe de volley-ball féminin qui fut pionnière au point de devenir mythique au sein d’un sport japonais toujours prompt à mythifier ses athlètes. Déjà à l’origine de L’empire de la perfection (2018), un incroyable documentaire consacré aux performances tennistiques de John McEnroe, à travers la finale de Roland-Garros qu’il a disputée en 1984 contre Ivan Lendl, Julien Faraut a pour lui un regard qui fait toute la différence. Pas question pour lui de consacrer des Success Stories à des champions comme les aiment les médias. Ce qu’il apprécie par-dessus tout, ce sont les performances hors du commun. Il célèbre cette fois des femmes puissantes tout droit sorties d’une époque reculée. Des ouvrières d’une usine textile qui ont constitué une équipe devenue championne olympique aux Jeux de Tokyo en 1964 et sont entrées ainsi dans la légende nationale en devenant des héroïnes de mangas et des icônes de la Pop Culture. Des femmes malicieuses dont la complicité ne se limite pas à leurs exploits sportifs, mais se trouve cimentée par un esprit d’équipe à toute épreuve.
Julien Faraut nous présente ces “sorcières de l’Orient” comme des femmes modernes qui ont aujourd’hui l’âge d’être grands-mères et portent sur le monde qui les entoure et a tant changé un regard pétri de sagesse. Ces championnes devenues malgré elles des héroïnes de dessin animé pour les générations qui leur ont succédées ne sont ni des féministes militantes ni des donneuses de leçons. Juste des Japonaises discrètes drapées dans leur réserve naturelle qui pouffent de se retrouver pour évoquer leurs souvenirs partagés, même si certaines manquent cruellement à l’appel, comme on peut le vérifier sur les images d’archive. C’est la parole de ces survivantes d’un âge d’or révolu qui baigne cette évocation atypique d’une épopée collective placée sous le signe de l’unité et de l’effort où la formule “une pour tous, tous pour une” prend plus que jamais pleinement son sens. Au-delà de la célébration de l’effort, ce bel hommage célèbre cette union qui fit la force d’une équipe japonaise de volley féminin à l’unisson comme jamais.
Jean-Philippe Guerand
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