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Affichage des articles associés au libellé Critique

“C’est pas moi” de Leos Carax

Film français de Leos Carax (2024), avec Denis Lavant, Kateryna Yuspina, Nastya Golubeva Carax, Loreta Juodkaite, Anna-Isabel Siefken, Petr Anevskii, Bianca Maddaluno,  Leos Carax … 40mn. Sortie le 12 juin 2024. Leos Carax À l’origine de ce moyen métrage, il y a une collection initiée par le Centre Georges Pompidou qui invite régulièrement des cinéastes auxquels elle consacre une rétrospective à répondre à une question simple : “ Où en êtes-vous ? ” La réponse est aussi multiple que celles et ceux à qui s’adresse cette interrogation formulée dans un intervalle entre deux films. Bertrand Bonello, Jean-Marie Straub, Jafar Panahi, João Pedro Rodrigues, Barbet Schroeder, Teresa Villaverde et Isaki Lacuesta se sont prêtés à cet exercice entre 2014 et 2019. L’exercice a été proposé à Leos Carax qui se l’est approprié au point d’en faire exploser les règles et d’en doubler la durée, alors même que l’exposition dans le cadre de laquelle il devait s’inscrire a purement et simplement été annulée

“Les premiers jours” de Stéphane Breton

Documentaire français de Stéphane Breton (2023) 1h14. Sortie le 12 juin 2024. Voici une expérience immersive et sensorielle comme le cinéma n’en propose que très rarement. Une histoire sans paroles où les images confinent parfois à l’abstraction pure et simple et où les bruits résonnent souvent comme de la musique. Sur la côte nord désertique du Chili, des hommes ramassent des algues aux formes biscornues qu’on jurerait déposées par des extra-terrestres. Labeur quotidien dont on ne saisit pas véritablement le sens, mais que ces travailleurs de la mer abrités dans des cabanes de fortune répètent comme un sacerdoce ponctué de temps à autre par des tâches tout aussi énigmatiques qui consistent pour l’essentiel à ramasser les objets épars que charrient les flots sur la grève, puis à les utiliser à des fins tout aussi mystérieuses. Ils redonnent ainsi parfois un semblant de vie à des carcasses rouillées qu’ils bricolent à l’aide d’éléments de récupération, réussissant parfois à reconstituer

“Love Lies Bleeding” de Rose Glass

Film britanno-américain de Rose Glass (2023), avec Kristen Stewart, Katy O’Brian, Jena Malone, Anna Baryshnikov, Dave Franco, Ed Harris, Keith Jardine, David DeLao, Jerry G. Angelo, Catherine Haun, Gonzalo Robles, Matthew Blood-Smyth, Orion Carrington… 1h44. Sortie le 12 juin 2024. Katy O’Brian et  Kristen Stewart La féminisation à marche forcée du cinéma anglo-saxon suscite une sorte de mouvement de tectonique des plaques très intéressant qui semblent en passe de faire bouger les lignes à l’aune de #MeToo. Davantage que les récits proprement dits, ce sont les personnages qui voient leurs définitions évoluer. La réalisatrice britannique Rose Glass incarne cette nouvelle génération. Elle avait effectué des débuts remarqués en renouvelant le cinéma d’horreur dans Saint Maud (2019) qu’on pouvait considérer comme un exercice de style très personnel où une infirmière littéralement habitée concentrait ses efforts pour sauver l’âme d’une danseuse atteinte d’une maladie incurable. Love Lies B

“Juliette au printemps” de Blandine Lenoir

Film français de Blandine Lenoir (2024), avec Izïa Higelin, Jean-Pierre Darroussin, Sophie Guillemin, Noémie Lvovsky, Eric Caravaca, Salif Cissé, Thomas de Pourquery, Liliane Rovère, Leny Morand… 1h36. Sortie le 12 juin 2024. Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky Sophie Guillemin  et  Izïa Higelin Quoi de plus risqué qu’un pèlerinage dans son passé pour émerger d’une dépression ? La réalisatrice d’ Annie colère signe un portrait de groupe avec névroses et secrets de famille bien gardés où les apparences sont souvent trompeuses mais où les acteurs ont des rôles passionnants à défendre. Ce joli monde tourne autour de la trop rare Izïa Higelin, avec pour sœur la papillonnante Sophie Guillemin qui accomplit ces temps-ci un retour spectaculaire au premier plan, pour parents hautement perchés Jean-Pierre Darroussin et Noémie Lvovsky, séparés depuis des lustres mais toujours complices face à l’adversité, et pour grand-mère indigne l’exquise Liliane Rovère, peut-être la plus heureuse en amou

“Excursion” d’Una Gunjak

Ekskurzija Film bosno-croato-norvégo-serbe d’Una Gunjak (2023), avec Asja Zara Lagumd ž ija, Nada Spaho, Maja Izetbegovic, Mediha Musliovic, Izudin Bajrovic… 1h34. Sortie le 12 juin 2024. Asja Zara Lagumd ž ija L’adolescence ressemble moins à un jardin de roses qu’à une épreuve de vérité souvent redoutable. C’est l’expérience que traverse une adolescente de Sarajevo qui confie à ses camarades au cours du jeu action ou vérité qu’elle a fait l’amour pour la première fois. Une confession spontanée qui va se refermer sur elle comme un piège. Si ses copines les plus proches l’entourent de leur affection, certains autres élèves moins bien intentionnés entreprennent de la stigmatiser et de la harceler en mettant en cause sa responsabilité, alors même qu’elle manifeste des symptômes qui pourraient être ceux d’une grossesse non désirée et que se prépare un voyage scolaire qui attise déjà en soi les passions en suscitant de nouvelles interrogations quant à la confrontation des jeunes gens à des

“En attendant la nuit” de Céline Rouzet

Film belgo-français de Céline Rouzet (2023), avec Mathias Legoût Hammond, Céleste Brunnquell, Élodie Bouchez, Jean-Charles Clichet, Anne Benoît, Louis Peres, Angèle Metzger… 1h44. Sortie le 5 juin 2024. Mathias Legoût Hammond Le fantastique étant désormais une constituante non négligeable du cinéma français, notamment à travers des réalisatrices telles que Julia Ducournau (Grave) ou Coralie Fargeat (The Substance) , Céline Rouzet choisit à son tour de s’illustrer sur ce registre et plus particulièrement dans ce sous-genre anglo-saxon et asiatique que constitue le film de vampires. Elle aborde toutefois ce mythe sous l’angle d’une malédiction au sein d’une famille traditionnelle dont le fils s’est manifesté dès sa venue au monde en mordant le sein de sa mère, au point d’en faire jaillir du sang plutôt que du lait. Soucieuse de protéger la chair de sa chair, la mère décide de s’installer avec les siens dans une banlieue pavillonnaire anonyme pour éloigner son fils de la tentation, là où

“La petite vadrouille” de Bruno Podalydès

Film français de Bruno Podalydès (2024), avec Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès, Bruno Podalydès, Dimitri Doré, Isabelle Candelier, Michel Cremades… 1h36. Sortie le 5 juin 2024. Sandrine Kiberlain et Denis Podalydès Bruno Podalydès fait partie de ces auteurs français qui ont toujours réussi à passer entre les mailles des grands festivals ou presque, à l’image d’un Claude Sautet demeuré à bien des titres une exception française. Peut-être parce qu’il a toujours privilégié le registre de la comédie et ambitionne davantage de distraire que de donner à réfléchir. Et pourtant… Ses distributions ressemblent souvent à des carnets de bal prestigieux et il excelle dans l’art délicat du film choral. Bilan : une douzaine de films en trente ans qui n’ambitionnent pour la plupart que de procurer un plaisir dépourvu d’arrière-pensée, sans chercher à refaire le monde comme bon nombre de ses confrères. D’où peut-être son attachement à une certaine tradition qu’Alain Resnais fut sans