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Affichage des articles associés au libellé Corée du Sud

“Les bonnes étoiles” de Hirokazu Kore-eda

Beurokeo Film sud-coréen de Hirokazu Kore-eda (2022), avec Song Kang-ho, Gang Dong-won, Doona Bae, Lee Ji-eun, Lee Joo-young, Kang Gil-woo, Park Hae-joon, Im Seung-soo, Kim Sae-byuk, Ryu Kyung-soo… 2h09. Sortie le 7 décembre 2022. Lee Ji-eun La famille nourrit l’œuvre du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda dont elle constitue le centre de gravité. Après une incursion en France pour La vérité (2019), c’est en Corée du Sud qu’il situe son nouvel opus. Parce que ce qui reste une exception au pays du Soleil levant constitue une pratique courante au pays du Matin calme. Les mères désireuses d’abandonner leurs nouveaux-nés disposent à cet effet de boîtes à bébés qui garantissent à la fois l’intégrité physique des poupons et l’anonymat de celles qui se voient contraintes de procéder à cet ultime sacrifice. Une pratique qui inspire au cinéaste nippon une chronique pour le moins singulière dans laquelle des malfrats dérobent l’un de ces précieux colis humain pour en tirer profit. Mais c’est

“Decision to Leave” de Park Chan-wook

Haeojil Gyeolsim Film sud-coréen de Park Chan-wook (2022), avec Tang Wei, Park Hae-il, Go Kyung-pyo, Park Yong-woo, Jung-hyun Lee… 2h18. Sortie le 29 juin 2022. Tang Wei et  Park Hae-il Le cinéaste sud-coréen Park Chan-wook demeure indissociable du film qui lui a valu une gloire planétaire et a même suscité un remake homonyme de la part de Spike Lee : Old Boy (2003), l’histoire d’un otage qui s’évade de sa geôle coupée du monde afin d’essayer de comprendre pourquoi et par qui il a bien pu être séquestré pendant vingt ans sans que quiconque ait semblé s’en émouvoir. Avec Decision to Leave , il s’offre une coquetterie : un hommage au film noir tel qu’il se pratiquait dans les années 40 et 50 qui lui a valu un très légitime Prix de la mise en scène au festival de Cannes. Son noyau central est une confrontation entre une mystérieuse Chinoise soupçonnée d’être liée à la mort suspecte de son mari, qui est tombé du sommet d’une montagne, et le policier chargé de faire toute la lumière sur c

“Introduction” de Hong Sang-soo

Inteurodeoksyeon Film sud-coréen de Hong Sang-soo (2021), avec Shin Seokho, Mi-so Park, Kim Young-Ho, Ki Joo-bong, Young-hwa Seo, Kim Min-Hee, Yunhee Cho, Ji-won Ye… 1h06. Sortie le 2 février 2022. Young-hwa Seo et  Mi-so Park Hong Sang-soo est un miniaturiste du cinéma. Un esprit libre qui a réussi à se faire une place à part au sein d’une industrie coréenne louée dans le monde entier pour sa qualité et une expertise qui n’a que peu à envier à Hollywood. Avec le regretté Kim Ki-duk, il a réussi à s’imposer grâce au soutien des festivals internationaux où il porte haut les couleurs de son pays. Au rythme de trois films tous les deux ans, il continue à aller de l’avant en s’attachant à sonder les cœurs et les âmes des personnages le plus ordinaires qui soient, parfois en proie à des sentiments qui les dépassent, mais des êtres profondément humains. Cet inconditionnel des nouvelles vagues européennes a peu à peu épuré son art, ce qui lui assure une liberté et une indépendance inestimabl

“Blue Bayou” de Justin Chon

Film américain de Justin Chon (2020), avec Justin Chon, Alicia Vikander, Mark O’Brien, Linh-Dan Pham, Sydney Kowalske, Vondie Curtis-Hall, Emory Cohen, Geraldine Singer… 1h58. Sortie le 15 septembre 2021. Justin Chon Adopté à la naissance par une famille américaine qui l’a élevé avec amour et respect, Antonio LeBlanc vit paisiblement au fin fond de la Louisiane en compagnie de son épouse et de la fille de celle-ci qu’ils élèvent comme la leur. Jusqu’au moment où un malheureux enchaînement de circonstances va contraindre cet homme tranquille à rendre compte de ses origines sud-coréenne aux autorités, avec à la clé le risque de se voir expulsé en tant qu’étranger et envoyé dans un pays où il n’a jamais vécu. Ce film délibérément romanesque aborde la situation administrative aberrante réservée par les autorités américaines à celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de naître sur leur sol et se sont crus naturalisés de droit pour avoir grandi sur cette terre promise. Un statut surprenant

“Minari” de Lee Isaac Chung

Film américain de Lee Isaac Chung (2020), avec Steven Yeun, Han Ye-ri, Alan S. Kim, Noel Kate Cho, Youn Yuh-jung, Scott Haze, Will Patton… 1h56. Sortie le 23 juin 2021. Le cinéma américain a souvent célébré les pionniers et les vagues successives de migrants qui ont nourri la richesse de son melting-pot. Minari est en quelque sorte une chronique de l’intérieur. Lui-même issu de la communauté coréenne, l’une des plus discrètes des États-Unis, Lee Isaac Chung y relate l’installation d’une famille unie qui comprend les parents, la grand-mère et deux enfants au fin fond de l’Arkansas où le père envisage de devenir fermier. Lauréat du Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, Minari doit son titre à une espèce particulière de cresson de fontaine considérée comme une plante fétiche par les immigrants, car elle meurt la première année avant de refleurir ensuite. Ce film a valu plusieurs récompenses à la comédienne Youn Yuh-jung qui incarne l’aïeule facétieuse avec laquelle son pet

“L’homme du président” de Woo Min-ho

Namsanui bujangdeul Film coréen de Woo Min-ho (2020), avec Lee Byung-Hun, Lee Sung-min, Kwak Do-won, Lee Hee-joon… 1h54. Mise en ligne sur   Filmo TV, Orange VOD, Canal VOD et UniversCiné le 4 novembre 2020. Chronique des dernières semaines du dictateur sud-coréen Park Chung-hee arrivé au pouvoir en 1961 et éliminé dix-huit ans plus tard à l’intérieur de son refuge sécurisé par la KCIA, elle-même mise sur écoute par… la CIA quand les Américains ont senti leur échapper l’homme qu’ils avaient plus ou moins placé au pouvoir à l’issue de cette Guerre de Corée jamais conclue par un traité de paix. Comme pour rétablir une hiérarchie. Son service de renseignements à la pointe du progrès, ce despote paranoïaque l’avait utilisé pour asseoir son pouvoir absolu en allant jusqu’à faire espionner son propre gouvernement et même sa garde rapprochée. C’est son directeur en personne, Park Yong-gak, qui a révélé en détail ses agissements devant la justice américaine après avoir fait défection et dem

"Lucky Strike" de Kim Yong-hoon

Beasts That Cling to the Straw Film sud-coréen de Kim Yong-hoon (2020), avec Jeon Do-yeon, Jung Woo-sung, Bae Seong-woo… 1h48. Sortie le 8 juillet 2020. Du cinéma coréen, on connaît à la fois l’œuvre d’auteurs aussi respectés qu’Hong Sang-soo, Kim Ki-duk et évidemment Bong Joon-ho, et des films de genre qui n’ont rien à envier aux productions occidentales du même ordre. Lucky Strike relève de la seconde catégorie. Inspiré d’un roman japonais écrit par Keisuke Sone, le premier film de Kim Yong-hoon est un pur thriller animé par un personnage féminin d’une perversité jubilatoire dont le scénario repose sur le principe de la théorie des dominos. Le lien entre les huit personnages principaux de ce ballet de dupes est constitué par un sac Vuitton (placement de produit exemplaire !) rempli de billets de banque qui passe de main en main et représente pour chacun d’eux la promesse éphémère d’une nouvelle vie. À ce détail près que les cadavres s’amoncellent et que ce jeu

Na Hong-jin : Noir, c’est noir

Na Hong-jin © Haut et Court Na Hong-jin est né en 1974. Après deux courts métrages, Wanbyeoghan domiyoli (2005) et Han (2007), ce réalisateur sud-coréen a signé deux longs : The Chaser (2008), lauréat du Grand Prix Action Asia au festival du cinéma asiatique de Deauville, et The Murderer (2010), des thrillers spectaculaires sélectionnés l’un et l’autre au Festival de Cannes qui renouvellent l’art du film noir en mêlant ambiances crapoteuses et séquences spectaculaires. The Chaser est un film noir. Quels sont les réalisateurs qui vous ont influencé ? Ils sont trop nombreux pour être cités. Quant au genre, il s’est en fait imposé surtout de lui-même à travers l’écriture du scénario. Pourquoi dressez-vous un portrait aussi négatif de la police sud-coréenne ? Ce que je voulais montrer, c’était surtout une réaction en chaîne. En l’occurrence, le comportement limite de la police n'est que la conséquence d'une hiérarchie corrompue et plus largement d'un

July Jung : Folie de femmes

July Jung © DR Née en 1980, la réalisatrice coréenne July Jung signe avec  A Girl at My Door son premier long métrage après deux courts : A Man Under the Influenza (2007) , qui s’est vu distingué au festival international de Pusan,  et A Dog Came into My Flash (2010). Elle a bénéficié pour ses débuts du parrainage prestigieux du réalisateur et ex-ministre de la Culture  Lee Chang Dong qui a produit son film, sélectionné au Festival de Cannes dans la section officielle Un Certain Regard. La rencontre d’une policière affectée dans un port de pêche avec une adolescente livrée à elle-même et victime de mauvais traitements. Un film primé à Stockholm. Dans quelles conditions A Girl at My Door a-t-il été tourné ? July Jung  Dès la première version du scénario et jusqu’à la dernière étape de la post-production, nous étions en petit groupe. En plus, comme il n’y a pas beaucoup de personnages dans le film, nous pouvions rester  la plupart du temps  en comp