Film américain de Jon Watts (2024), avec Brad Pitt, George Clooney, Amy Ryan, Austin Abrams, Frances McDormand (voix), Poorna Jagannathan, Irina Dubova, Zlatko Buric, Richard Kind, Wael Alroyly, Linda Carola, Rob Riddell, Hassani Rizzo, David Sargsyan… 1h48. Mise en ligne sur Apple TV+ le 27 septembre 2024.
Pendant des ébats amoureux dans un hôtel, une femme mûre voit son amant d’un soir se fracasser le crâne contre une table en verre. Affolée à la perspective de se voir mêlée à un scandale, une correspondante anonyme lui envoie presque instantanément un homme chargé de nettoyer la scène de crime, puis un autre appelé dans le même but. Dès lors, ses deux anges gardiens entrent en concurrence, tout en accomplissant leur mission délicate qui consiste à exfiltrer le cadavre encombrant. Commence un incroyable périple qui s’avère beaucoup plus compliqué que prévu. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Wolfs n’existe que par et pour la complicité de longue date entre ses deux interprètes principaux, Brad Pitt et George Clooney, narquois et pince-sans-rire à toute épreuve dans une course-poursuite qui repose pour une bonne part sur leurs rapports, mais aussi sur un outsider imprévu. Dès lors, la mise en scène fonctionnelle de Jon Watts se contente de compter les points entre eux sur une lancée plutôt efficace. Le scénario n’est évidemment qu’un prétexte à un numéro de duettistes consommé où la jubilation des comédiens est supposée être communicative, même si cette belle machine tourne parfois un peu à vide faute de carburant pour l’alimenter.
Brad Pitt et George Clooney
Présenté hors compétition à la Mostra de Venise et prévu initialement pour une sortie en salle, Wolfs appartient à ce qu’on pourrait appeler l’aristocratie des films de plateforme par le soin apporté à sa réalisation, et notamment au tournage des scènes nocturnes en extérieur, grâce à la contribution du chef opérateur d’Everything Everywhere All at Once, Larkin Seiple. Reste que l’argument de cette alternative à la saga Ocean’s 11 reste assez mince et que malgré le talent de ses deux interprètes principaux en loups solitaires aux réactions de sales gosses, on évolue en terrain balisé. À l’instar de la bande originale truffée de tubes vintage qui joue aussi la carte de la facilité, histoire d’ajouter un tempo musical efficace et séduisant à l’action proprement dite. Au point d’en venir à regretter que ces vieux complices ne se retrouvent pas pour un projet plus ambitieux que ce Buddy Movie qui finit par tourner en boucle, malgré un rebondissement opportun. Ils le doivent au moins à leur public qui risque de rester sur sa faim, quel que puisse être leur charme indéniable. L’affaire se résume surtout à un bon coup marketing auquel son diffuseur assurera un retentissement maximum sans rien ajouter à la gloire de ses protagonistes et coproducteurs avisés. Mais tout est affaire d’exigence et certains se satisferont sans doute de ce plaisir simple.
Jean-Philippe Guerand
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