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Gustaf Molander (1888-1973)

Gustaf Molander
© D.R.



Les adeptes du streaming manifestent une fâcheuse tendance à se comporter comme des moutons de panurge en se laissant guider aveuglément par les ténébreux algorithmes supposés constituer le secret magnifique de ces plateformes. Netflix illustre ce phénomène qui met en avant ses champions en ne contribuant ainsi qu’à renforcer encore leur audience dans une ronde infernale où le succès ne fait qu’en appeler un plus fort encore, souvent sans le moindre critère qualitatif pour le justifier. Derrière un rubriquage sommaire qui varie lui-même en fonction du profil des streamers en les confortant dans leurs goûts supposés, il y a pourtant une épaisse forêt qui ne demande qu’à être explorée. Il faut pour cela remonter les niveaux de chaque catégorie et ne surtout pas s’en tenir aux propositions du site. En effet, les plateformes possèdent des droits, mais aussi des devoirs strictement encadrés, notamment en matière de quotas. Même si les productions anglo-saxonnes et asiatiques sont les mieux mises en valeur, les autres territoires ne sont pas réduits à la portion congrue, loin de là. Des séries espagnoles ou turques et des longs métrages européens voire des antipodes se frayent régulièrement un chemin vers les sommets et deviennent dès lors visibles pour le commun des internautes donc assurées d’une audience encore plus vaste.


Dans les entrailles des plateformes gisent d’authentiques trésors trop souvent ignorés, faute d’être mis en avant. C’est ainsi que pour remplir ses obligations légales Netflix a acquis il y a quelques années des lots de films dont tout le monde ou presque ignore l’existence, notamment des dramédies musicales italiennes des années 60, pour la plupart jamais parvenues jusqu’aux écrans français, et des œuvres du patrimoine suédois restaurées avec soin par le Svenska Filminstitutet. On peut ainsi y découvrir des grands classiques dans des versions bien meilleures que celles projetées dans la plupart des cinémathèques, notamment des chefs d’œuvre du muet présentés avec ou sans musique, mais dans des copies le plus souvent somptueuses en termes de grain et de contraste. Et puis aussi d’autres cinéastes méconnus ou oubliés. Parmi ceux-ci, Gustaf Molander (1888-1973) qui a attiré notre attention et n’a vu que trop peu de ses œuvres diffusées en France, alors même qu’il y a dirigé des interprètes vus chez ses confrères plus prestigieux, à commencer par Ingmar Bergman et l’un de ses acteurs fétiches, Gunnar Björnstrand, exploité pour sa veine comique, mais aussi la chavirante Eva Dahlbeck. Contrairement à ses prestigieux contemporains Victor Sjöström (qui a été son producteur) et Mauritz Stiller (dont il a été coscénariste à ses débuts), qui ont émigré à Hollywood, Molander est demeuré en Scandinavie où il a eu parmi ses élèves à l’Académie royale d’art dramatique la jeune Greta Garbo. Sa carrière de cinéaste se déploie sur près d’un demi-siècle et accompagne la plupart des grandes révolutions techniques et esthétiques du septième art, du sonore à la couleur. Avec toujours une primauté absolue accordée au scénario et aux acteurs.



Gustaf Molander
© D.R.



Netflix propose plusieurs films de Gustaf Molander qui couvrent des moments très différents de sa longue carrière et méritent qu’on s’attarde sur leur intérêt, alors même que leurs interprètes nous sont pour la plupart inconnus et qu’ils puisent dans des veines diverses. Avec toujours une efficacité à toute épreuve et un sens du public aigu, sinon parfois une véritable audace qui reflète les mœurs de l’époque. Remarquable directeur d’actrices, le réalisateur joue ainsi un rôle capital dans la reconnaissance d’Ingrid Bergman qu’il dirige à six reprises entre 1935 et 1939 dont Intermezzo qui lui vaudra un passeport pour Hollywood où elle se fait une place au soleil dans le remake américain de Gregory Ratoff. C’est dire combien Molander est peu opportuniste. Son cinéma a sans doute été négligé en raison de son humilité même. Il témoigne d’une époque où la mise en scène s’efforçait d’offrir au public un moment d’insouciance, sans chercher le moins du monde à marquer son époque, ce qui n’était le fait que d’une infime minorité de créateurs qui voyaient un peu plus loin. Certains de ces artisans réalisateurs soucieux du travail bien fait ont pourtant marqué leur époque, sans que leur nom réussisse toujours à lui survivre. Molander est assurément du nombre, comme le prouve le riche échantillonnage de son œuvre proposé par Netflix.



Terje Vigen (1917) de Victor Sjöström



Avant de devenir lui-même réalisateur, Gustaf Molander a accompli ses premières armes comme coscénariste, notamment du film Terje Vigen (1917) de Victor Sjöström (1879-1960),  inspiré d’un poème du dramaturge norvégien Henrik Ibsen. Cette deuxième contribution recensée s’attache à la destinée d’un marin intrépide au début du XIXe siècle dans le Jutland sous occupation britannique. C’est le réalisateur lui-même qui en tient le rôle principal, un père de famille méritant dont une longue peine de prison détruit la jeunesse et la joie de vivre. Le film possède déjà les caractéristiques qui contribueront à la renommée de son réalisateur par sa confrontation lyrique entre le destin d’un être humain condamné à la solitude et la nature tourmentée qui l’entoure, en l’occurrence ici la mer qui a inspiré tant de poètes romantiques.



Le chant de la fleur écarlate (1919) de Mauritz Stiller



C’est avec un autre géant du cinéma scandinave que Molander poursuit son apprentissage en tant que scénariste : Mauritz Stiller (1883-1928). Le découvreur de Greta Garbo n‘ayant pas survécu au muet, on peut se perdre en conjectures quant à la capacité d’adaptation au sonore puis au parlant qui aurait été la sienne, même si son cinéma reste d’une étonnante modernité, à la fois par son sens du romanesque hérité des grands écrivains du siècle précédent et une esthétique souvent déconcertante d’audace et de perfection. Des qualités qu’il transmettra notamment à Gustaf Molander avec lequel il collabore ici pour la troisième fois. Tiré d’un roman de l’écrivain finlandais Johannes Linnankoski, Le chant de la fleur écarlate (1919) offre à Lars Hanson un rôle de jouisseur pris à son tour au piège de la séduction.



Le trésor d’Arne (1919) de Mauritz Stiller



Leur collaboration suivante, Le trésor d’Arne (1919), s’inspire du roman homonyme de Selma Lagerlöf présenté dès le générique comme une “ballade d'hiver en cinq actes”. Une pratique courante à l’époque du muet dont Abel Gance a été l’un des chantres à travers quelques fresques fleuves qui reprenaient le principe des romans-feuilletons et ont en fait préfiguré de façon lointaine les séries par leur construction ponctuée de climax. Mauritz Stiller a perfectionné ce concept à travers une série de films épiques profondément ancrés dans la nature. Le trésor d’Arne se déroule dans le Danemark du XVIe siècle où des mercenaires écossais se livrent à des turpitudes qui leur valent d’être pris en chasse par une vaillante rescapée amoureuse de l’assassin de sa famille. Avec une scène finale qui a inspiré Sergueï Eisenstein dans Ivan le Terrible.



L’entrée de service (1932)



Sous les dehors d’une pure comédie sentimentale, L’entrée de service (1932) décrit la société de l’Entre-Deux Guerres frappée par les conséquences de la Crise de 29 comme une époque partagée entre un désir d’insouciance et la perpétuation d’une société de classes. Mise au défi par un soupirant qui lui a promis un bijou si elle réussit à s’acquitter d’une mission qu’il considère impossible, une jeune fille de bonne famille se fait engager comme domestique au service d’un industriel chez qui elle se sent comme un poisson dans l’eau, partagée entre son amitié avec la cuisinière et le charme du chauffeur, par ailleurs champion de moto. Le film repose pour une bonne part sur le jeu plutôt expressif de Tutta Berntzen, de son vrai nom Rolf, toute en minauderies et en clins d’œil malicieux, quelque part entre ses contemporaines Louis Brooks (Loulou) pour le charme et Janie Marèze (La chienne) pour la gouaille. C’est un pur jeu de rôles à la Pirandello qui sonne en quelque sorte le glas de la décennie qui a permis à l’Europe de cicatriser de la Grande Guerre pour se trouver confronter à un nouveau marasme, économique celui-là. Avec une savoureuse séquence d’anthologie au cours de laquelle la petite bonne chargée d’assurer l’intérim de la cuisinière ajoute de l’huile de ricin à la mayonnaise et se voit félicitée de sa recette secrète par la maîtresse des lieux.



Chère famille (1933)



On retrouve la sémillante Tutta Berntzen-Rolf dans Chère famille (1933), cette fois face à l’interprète fétiche du réalisateur, Gösta Ekman, l’inoubliable Faust de Murnau, alors au sommet de sa trop brève carrière (il sera emporté par une pneumonie cinq ans plus tard à tout juste 47 ans) dans un rôle de papa poule complice et désopilant confronté à ses trois filles. Comme c’était souvent le cas au début du parlant, le film est l’adaptation d’une pièce de théâtre de 1892 du dramaturge danois Gustav Esmann qui lui assure des dialogues clés en main autour de ressorts éprouvés. Des jeunes filles de la bourgeoisie profitent d’un séjour aux sports d’hiver pour se disputer les faveurs de jeunes oisifs de l’aristocratie qui représentent autant de bons partis potentiels. Mais ce n’est le que le début d’une vaste opération de séduction, avec en contrepoint des intérêts économiques et des jeux d’influences souverains.



Les bonnes manières de Sara (1937)



Les bonnes manières de Sara (1937) donne une fois de plus la vedette à l’ineffable Tutta Rolf dans le rôle d’une domestique au service d’une famille d’aristocrates désargentés qu’un héritage providentiel rend plus riche que ses maîtres, avec la nouvelle donne qu’implique cette situation empruntée à un vaudeville du dramaturge norvégien Gösta Stevens. Le fils de la famille dont elle est amoureuse entreprend de parfaire son éducation pour la familiariser avec la vie en société dans une variation autour du thème exploité par George Bernard Shaw dans sa pièce “Pygmalion”, portée plus tard à l’écran en comédie musicale dans My Fair Lady de George Cukor. À cette nuance près que la soubrette met un point d’honneur à se débarrasser de sa soudaine fortune encombrante pour complaire à son soupirant. Une fois de plus, Molander s’y entend pour faire virevolter cette comédie des apparences où l’argent ne fait pas vraiment le bonheur.



Chevauchée nocturne (1942)



Chevauchée nocturne (1942) est une chronique médiévale, située à une époque qui évoque l’obscurantisme du Septième sceau, dans laquelle un couple promis au mariage voit ses projets bouleversés par une série de contrariétés imprévues, tandis qu’une communauté de fermiers se révolte contre le régime inique qui lui est imposé par son suzerain allemand et les seigneurs des manoirs environnants. Cette intrigue puisée dans un roman du polémiste Vilhelm Moberg adapté par son auteur est l’occasion pour Molander de dénoncer le totalitarisme nazi avec une réelle audace, à travers un hymne vibrant à la liberté. À l’instar des répliques « Seuls les hommes libres sont en paix » ou Ce qui est juste doit le rester pour l’éternité » et de cette étoile de David (renommée étoile du matin) enfouie puis déterrée comme une hache de guerre. La croyance et la superstition jouent en effet un rôle prépondérant dans ce tableau de mœurs hanté par le diable qui use visuellement de simples transparences pour évoquer la malédiction, la simple superposition d’un plan de mains sur l’image d’une vierge en blouse blanche accusée de sorcellerie suffisant à suggérer une atteinte irréversible à son intégrité. Molander filme en outre le visage expressif d’Eva Dahlbeck comme Griffith captait la photogénie de Lillian Gish, en la parant d’une grâce miraculeuse. Il suffit de voir la même actrice dirigée par Bergman dix ans plus tard pour mesurer son travail. Il offre en outre ici un rôle héroïque à Lars Hanson qui brilla au temps du muet sous la houlette de Stiller (La légende de Gôsta Berling, 1924) et Sjöström (La lettre écarlate, 1926) qui avait épousé vingt ans plus tôt en secondes noces l’ex-épouse du réalisateur, Karin Molander.



La parole (1943)



La parole
 (1943) est la première adaptation de la pièce homonyme de Kaj Munk créée en 1925 que rendra célèbre son adaptation par Carl Theodor Dreyer en 1954. Cette première version tournée pendant la Seconde Guerre mondiale est plus convenue. Molander en confie le rôle principal à son aîné Victor Sjöström, celui d’un Pater Familias tyrannique qui règne sur une famille comprenant ses deux fils et trois petits-enfants dont l’aîné sur le point de se faire ordonner prêtre est soudainement frappé de l’intime conviction que Dieu est mort, à travers ce cri du cœur : « Je veux qu’il existe mais je n’y crois pas. ». C’est évidemment cette tempête sous un crâne qui fera plus tard vibrer Dreyer. Molander, lui, aborde ce thème vertigineux à travers une crise de foi et le circonscrit dans un périmètre qu’il affectionne : l’étude de mœurs.



La femme sans visage (1947)



La femme sans visage (1947) a pour scénariste Ingmar Bergman en personne, dont c’est la deuxième contribution au cinéma d’un autre après Tourments (1944) d’Alf Sjöberg et alors qu’il vient lui-même d’enchaîner ses trois premières réalisations. Il y orchestre à la fin de la guerre l’emprise d’une créature plus désespérée que vraiment perverse (elle a été violée par son beau-père) sur un homme marié qui désertera et sabordera sa vie conjugale pour elle. Avec même une coquetterie de la part du réalisateur quand le couple va voir au cinéma Ordet dont Molander a lui-même tourné une version en 1943 et dont Carl Theodor Dreyer signera un célèbre remake en 1954. Une histoire d’amour tragique et sans issue qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère de certains drames de Marcel Carné par le trop-plein de symboles qu’elle charrie et qui finissent par la surcharger inutilement. On en retiendra l’irruption saugrenue d’un ramoneur musicien que la femme fatale frustrée (Gunn Wållgren) réduit à l’état d’objet sexuel au cours d’une scène de séduction plutôt cavalière, malgré une ellipse destinée prudemment à déjouer la censure.



Fiancée à louer (1950)



Fiancée à louer (1950) est une pure comédie sentimentale à l’intrigue vaudevillesque dans laquelle les employés d’une petite société désertée par son patron se voient contraints de faire contre bonne fortune bon cœur en proposant des services à la personne pour le moins singuliers afin d’échapper au chômage. Jusqu’au moment où se présente un client qui a besoin d’une femme pour servir ses desseins. On retrouve au générique l’auteur des Bonnes manières de Sara, Gösta Stevens, qui arrondit les angles pour faire rutiler cette belle mécanique de précision mise en scène avec efficacité par un expert en la matière dont la réputation mérite d’être réévaluée comme celle de tant de grands techniciens de l’ombre. Ces dix films échelonnés sur plus de trois décennies en donnent un aperçu assez saisissant. Reste maintenant à découvrir les autres pour être en mesure de juger Gustaf Molander en pleine connaissance de cause…

Jean-Philippe Guerand




Terje Vigen

Film suédois de Victor Sjöström (1917), avec Victor Sjöström, Edith Erastoff, August Falck, Bergliot Husberg, William Larsson, Gucken Cedeborg, Eric Abrahamsson, Hildur Carlberg, John Ekman, Nils Elffors… 53mn. En ligne sur Netflix.


Le chant de la fleur écarlate (Sången om den eldröda blomman)

Film suédois de Mauritz Stiller (1919), avec Lars Hanson, Greta Almroth, Lillebil Christensen, Louise Fahlman, Axel Hultman, John Ekman, Hjalmar Peters, Edith Erastoff, Nils Lundell, Ernst Brunman, Arvid Dahlberg… 1h40. En ligne sur Netflix.


Le trésor d’Arne (Herr Arnes pengar)

Film suédois de Mauritz Stiller (1919), avec Hjalmar Selander, Mary Johnson, Richard Lund, Bror Berger, Erik Stocklassa, Wanda Rothgardt, Axel Nilsson, Concordia Selander, Gösta Gustafson, Stina Berg, Gustav Aronson, Jenny Öhrström Ebbesen… 1h47. En ligne sur Netflix.


L’entrée de service
 (Vi som går köksvägen)
Film suédois de Gustaf Molander (1932), avec Tutta Berntzen, Bengt Djurberg, Carl Barcklind, Emma Meissner, Karin Swanström, Sigurd Wallén, Tollie Zellman, Renée Björling, Anne-Marie Brunius, Einar Fagstad… 1h37. En ligne sur Netflix.


Chère famille (Kära släkten)

Film suédois de Gustaf Molander (1933), avec Gösta Ekman, Tutta Berntzen-Rolf, Carl Barcklind, Thor Modéen, Edvin Adolphson, Dora Söderberg, Sickan Carlsson, Georg Rydeberg, Åke Jensen, Ruth Stevens… 1h32. En ligne sur Netflix.


Les bonnes manières de Sara (Sara lär sig folkvett)

Film suédois de Gustaf Molander (1937), avec Tutta Rolf, Emma Meissner, Aino Taube, Håkan Westergren, Kotti Chave, Wiktor Andersson, Jullan Jonsson, Olga Andersson, Mollan Bolander… 1h11. En ligne sur Netflix.


Chevauchée nocturne (Rid i natt !)

Film suédois de Gustaf Molander (1942), avec Lars Hanson, Oscar Ljung, Gerd Hagman, Eva Dahlbeck, Eric Berglund, Hilda Borgström, Nils Lundell, Erik Hell, Hugo Björne, Sven Bergvall, Carl Ström, Gunnar Sjöberg… 1h46. En ligne sur Netflix.


La parole (Ordet)

Film suédois de Gustaf Molander (1943), avec Victor Sjöström, Rune Lindström, Holger Löwenadler, Stig Olin, Wanda Rothgardt, Gunn Wållgren, Ludde Gentzel, Inga Landgré… 1h41. En ligne sur Netflix.


La femme sans visage (Kvinna utan ansikte)

Film suédois de Gustaf Molander (1947), avec Gunn Wållgren, Alf Kjellin, Anita Björk, Stig Olin, Olof Winnerstrand, Marianne Löfgren, Georg Funkquist, Åke Grönberg, Linnéa Hillberg, Sif Ruud… 1h43. En ligne sur Netflix.


Fiancée à louer (Fästmö uthyres) Film suédois de Gustaf Molander (1950), avec Olof Winnerstrand, Karl-Arne Holmsten, Eva Dahlbeck, Dagmar Ebbesen, Relsa Carlsson, Barbro Hiort af Ornäs, Jan Molander, Marianne Löfgren, Stig Järrel, Thor Modéen… 1h31. En ligne sur Netflix.



Fiancée à louer (1950)

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