Film français de Franck Dubosc (2021), avec Franck Dubosc, Louna Espinosa, Jean-Pierre Darroussin, Marie-Philomène Nga, Karina Marimon, Catherine Jacob, Michel Houellebecq, Marie Vincent, Constantin Vidal, Claire Bouanich… 1h43. Sortie le 24 août 2022.
Franck Dubosc et Louna Espinosa
Chauffeur d’autocar scolaire, Tony vit recroquevillé sur lui-même comme un vieux garçon secret et taciturne. Sans femme et avec peu d’amis. Jusqu’au jour où, alerté par un pépin de santé qui pourrait bien lui être fatal, il se met en devoir d’aller à la rencontre de la fille dont il a refusé d’assumer la naissance vingt ans plus tôt, laissant sa mère l’élever seule. Craignant d’être définitivement rejeté, il s’inscrit dans le cours de danse où elle enseigne afin de l’approcher à son insu. Avec son premier long métrage en tant que réalisateur, Tout le monde debout (2018), qui traitait avec délicatesse le problème ô combien délicat du handicap, Franck Dubosc avait surpris son public en misant autant sur l’émotion que sur l’humour. Il récidive avec Rumba la vie, en laissant libre cours à la tendresse qu’il manifeste envers ses personnages, sans se donner le moins du monde le beau rôle. Ce personnage de séducteur sur le retour incarne en quelque sorte le côté obscur du fameux Patrick Chirac de la trilogie Camping. Avec ses failles les plus béantes en bandoulière. Cette fois, le héros est fatigué et c’est l’homme fragile qui expose ses failles les plus intimes, quitte à ternir son image de fier macho, alors même qu’il s’initie à ces fameuses danses de salon chères aux dancings d’antan.
Franck Dubosc et Louna Espinosa
Rumba la vie est un film aussi simple que touchant qui s’articule autour des sentiments les plus quotidiens. Une chronique impressionniste portée par des comédiens impliqués dans leurs rôles, de Jean-Pierre Darroussin en collègue chaleureux à Louna Espinosa en fille rayonnante et Karina Marimon en mère complice, la trop rare Catherine Jacob et le plus improbable des médecins en la personne du toujours lunaire Michel Houellebecq que personne n’aurait osé imaginer dans un emploi aussi saugrenu que savoureux. Sans jamais tirer la couverture à lui, Dubosc confirme son empathie pour ses personnages sur le registre assumé du Feel Good Movie, mais sans une once de mièvrerie. On a coutume d’affirmer que les grands sentiments font rarement les bons films. Cette comédie sentimentale démontre brillamment que ce n’est pas une fatalité, mais qu’il convient juste d’être sincère vis-à-vis de son sujet et d’éviter de tricher avec les émotions. Et puis, quand la musique est bonne (elle est composée ici par Sylvain Goldberg et Matteo Locasciulli), c’est avec d’autant plus de plaisir qu’on répond à une telle invitation à la danse.
Jean-Philippe Guerand
Commentaires
Enregistrer un commentaire