Jurassic World : Dominion Film américain de Colin Trevorrow (2020), avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Sam Neill, Jeff Goldblum, DeWanda Wise, Mamoudou Athie, Isabella Sermon, Campbell Scott, Omar Sy… 2h26. Sortie le 8 juin 2022.
La boucle semble donc désormais bouclée. Le sixième opus de la saga inspirée par le best-seller de Michael Crichton marque une sorte de fusion entre ses deux cycles fondateurs : Jurassic Park et Jurassic World dont les protagonistes en viennent à se rencontrer dans un tour de passe-passe scénaristique comme Hollywood en a le secret. Voici donc venu le temps du “monde d’après”, cette chimère à laquelle la pandémie de Covid-19 a donné un semblant de crédibilité pour quelques doux rêveurs. Quatre ans après la destruction d’Isla Nubar, les humains cohabitent dans une harmonie illusoire avec les créatures préhistoriques. Mais c’est compter sans les recherches que mènent dans le plus grand secret des industriels pas toujours animés des meilleures intentions. Des apprentis sorciers guidés par l’appât du gain que vont devoir empêcher de nuire les héros de la première trilogie associés à ceux des deux derniers films. Une union providentielle qui prend l’allure d’une véritable croisade contre ceux qui croient pouvoir jouer impunément des codes de la génétique pour accoucher d’un univers dans lequel les créatures préhistoriques ressuscitées et rendues inoffensives seraient conditionnées pour devenir les nouveaux esclaves de l’humanité.
Laura Dern et Sam Neill
Ce sont surtout des raisons mercantiles qui ont motivé ce film dans lequel les progrès technologiques de ce dernier quart de siècle ont pour effet de banaliser la présence des monstres exhumés du passé. Alors même qu’on réussit à ne plus vraiment s’étonner de ce tour de force réalisé à grands renforts d’animatroniques dans une surenchère technologique banalisée, Jurassic World : Le monde d’après a la bonne idée de convier le ban et l’arrière-ban de ses interprètes survivants. À Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et très fugitivement Oma Sy, viennent donc se joindre Laura Dern, Sam Neill et Jeff Goldblum, avec en prime la jeune Isabella Sermon, la fringante casse-cou que campe DeWanda Wise, le petit malin campé par Mamoudou Athie et des méchants multiraciaux qu’on jurerait recrutés par Benetton pour respecter des quotas. L’affaire est rondement menée par Colin Trevorrow qui avait déjà lancé cette nouvelle trilogie avec Jurassic World (2015) et supervisé Jurassic World : Fallen Kingdom (2018) de Juan Antonio Bayona. Reste à savoir si le succès éventuel de cet opus six dont les ressorts dramatiques efficaces vont de pair avec une technologie impeccable réussira à faire taire définitivement les ambitions commerciales de ses entrepreneurs. Il est bien connu que le succès appelle irrémédiablement la surenchère à Hollywood où cette saga a engrangé trop de dollars pour que ses entrepreneurs n’en convoitent encore davantage, d’une façon ou d’une autre.
Jean-Philippe Guerand
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