Film américain de Joseph Kosinski (2022), avec Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly, Jon Hamm, Glen Powell, Lewis Pullman, Charles Parnell, Bashir Salahuddin, Monica Barbaro, Jay Ellis, Danny Ramirez, Val Kilmer, Ed Harris… 2h11. Sortie le 25 mai 2022.
Tom Cruise, Glen Powell, Miles Teller et Monica Barbaro
Tourné il y a deux ans, mais bloqué pour cause de pandémie Covid-19, Top Gun : Maverick a ainsi établi un record sans doute inégalé : celui de la suite cinématographique la plus tardive jamais entreprise… juste devant Blade Runner 2049 (2017) de Denis Villeneuve. Pas moins de trente-six ans séparent en effet le Top Gun (1986) de Tony Scott de celui de Joseph Kosinski qu’aurait d’ailleurs dû réaliser le metteur en scène de l’original, s’il n’était mort entre-temps, en… 2012 ! Le projet a en effet mis près d’une décennie à aboutir. On y retrouve Pete “Maverick” Mitchell reconverti comme instructeur d’une unité de pilotes d’essai chargés d’accomplir une mission à haut risque en territoire ennemi afin de détruire un site stratégique. Malgré le fossé des générations, cette tête brûlée a gardé son enthousiasme intact et se trouve confrontée à une nouvelle génération qui lui voue des sentiments mitigés. La première qualité du film est de miser raisonnablement sur les morceaux de bravoure technologiques qui avaient valu son succès à l’opus initial en un temps où simulateurs de vol et jeux vidéo n’en étaient encore qu’à leurs balbutiements. Du coup, c'est l'humanité des personnages qui s'en trouve singulièrement enrichie.
Monica Barbaro et Tom Cruise
La principale qualité du film de Joseph Kosinski réside dans le classicisme de son scénario qui se concentre sur la personnalité de son instructeur emblématique confronté à la fois à la nouvelle génération qu’il est chargé d’entraîner et aux fantômes du passé en la personne de son camarade Tom “Iceman” Kazansky quant à lui monté en grade pour bons et loyaux services, mais diminué physiquement. Le scénario exploite ici les atteintes physiques de son interprète, Val Kilmer, qu’on avait pu mesurer l’an dernier dans un documentaire présenté à Cannes. Top Gun : Maverick n’essaie jamais de tricher avec la vraisemblance, notamment par sa façon de traiter son histoire d’amour avec la patronne de bar qu’incarne Jennifer Connelly, tout de même la cadette de huit ans de Tom Cruise dans la réalité. Au moment de devenir sexagénaire (le 3 juillet prochain) l’acteur conserve toutefois un charisme intact qui fait merveille dans ce film où il doit dompter la fougue des élèves de vingt-cinq à trente ans ses cadets. Avec en guise de point d’orgue la fameuse mission suicide qui dépasse les jeux vidéo les plus sophistiqués par son réalisme, sans jamais chercher à s’imposer comme une performance technologique. Voici une suite comme on les aime : respectueuse de son cahier des charges, mais sans ostentation ni surenchère inutiles.
Jean-Philippe Guerand
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