Film français de François Uzan (2020), avec Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, Agnès Hurstel, Ludovik, Manos Gavras, Nicolas Politis, Mariella Savvides… 1h35. Sortie le 11 mai 2022.
Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly
et Agnès Hurstel
Insatiable nostalgique, Thierry vit dans le passé et consacre ses loisirs à classer ses photos, sans prêter attention au fait que son petit monde est sur le point de s’effondrer. Au moment où son épouse usée par la routine conjugale lui annonce sa décision de le quitter, il ne trouve rien de mieux que de convaincre sa petite famille de l’accompagner pendant une semaine en Grèce, en pèlerinage dans la station balnéaire paradisiaque où ils ont été si heureux vingt ans plus tôt. Mais ses deux enfants sont aujourd’hui des adultes qui n’ont plus vraiment l’âge de passer leurs vacances avec leurs parents. En essayant de reconstituer un passé évanoui à jamais avant d’entériner officiellement la séparation, il va mettre chacun devant ses responsabilités en tentant de dissuader son épouse de le quitter. Un tel sujet a ses limites qui ne sont transcendées ici que grâce à des interprètes impliqués dans leurs rôles, au point de colmater par leur abattage débridé les brèches d’un scénario parfois un peu approximatif.
Pascale Arbillot et Jacques Gamblin
Toujours impeccable en père de famille cramponné à une nostalgie inaccessible, au risque de ne jamais savourer l’instant présent, le trop rare Jacques Gamblin distille une poésie et une maladresse touchantes qui constitue plus que jamais son signe de reconnaissance, face à la pétillante Pascale Arbillot qui reste l’une des meilleures actrices françaises de comédie, mais réussit à passer naturellement du rire aux larmes en l’espace de quelques répliques bien senties. Avec aussi deux outsiders de choix en la personne des adultes immatures que campent Pablo Pauly, révélé naguère dans Patients (2016) de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, et Agnès Hurstel, une transfuge de la scène et du petit écran qu’on retrouvera prochainement dans le film d’ouverture du festival de Cannes, Coupez ! de Michel Hazanavicius. Tout ce joli monde contribue à donner un supplément d’âme à ce film comique teinté de nostalgie qui parvient à éviter à peu près tous les pièges du genre, en faisant souffler une sacrée bouffée d’émotion.
Jean-Philippe Guerand
Pablo Pauly, Agnès Hurstel, Pascale Arbillot
et Jacques Gamblin
Commentaires
Enregistrer un commentaire