Film français de Jean-Pierre Améris (2021), avec Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, Bérengère Krief, Moussa Maaskri, Guy Marchand… 1h49. Sortie le 11 mai 2022.
Un agriculteur du Cantal au bord de la faillite entreprend de sauver son exploitation agricole en y montant un cabaret campagnard dont les clients se verront proposer des produits gastronomiques de nature à relancer la production locale. Il recrute pour cela des artistes venus de tous les horizons que certaines personnes de son entourage voient débarquer avec perplexité, sinon une franche hostilité de la part de l’aïeul bougon. L’histoire semble trop belle pour être vraie… et pourtant elle est authentique, ainsi que l’attestent les images du générique de fin. C’est avec son empathie coutumière que le réalisateur souvent subtil et toujours généreux des Émotifs anonymes s’est attelé à raconter cette fable d’aujourd’hui en filigrane de laquelle affleure une véritable tragédie contemporaine : la situation désespérée du monde agricole évoquée par ailleurs sur un ton beaucoup plus dramatique dans des films tels que Petit paysan (2017) d’Hubert Charuel, Au nom de la terre (2019) d’Édouard Bergeon ou La nuée (2020) de Just Philippot.
Guy Marchand
Les folies fermières surfe sur un scénario traditionnel qui s’articule en deux mouvements. La première partie se concentre sur le recrutement des futurs artistes du cabaret : des bras cassés et des canards boiteux qui manquent moins de talent que de confiance en eux. La deuxième s’attache à la confection du spectacle. Leur employeur improvisé est quant à lui un brave type guidé par son enthousiasme qui ne connaît pas grand-chose au monde du music-hall, mais ne demande qu’à se laisser ébahir par les talents qu’il recrute, sans même se demander pourquoi ils sont disponibles. Ce brave type campé par le très populaire stakhanoviste Alban Ivanov (dont la plupart des films récents ont été des succès au box-office) va toutefois être aidé dans cette opération de recrutement par une authentique meneuse de revue qu’incarne avec son enthousiasme habituel la toujours volcanique Sabrina Ouazani, récemment dans le rôle-titre de Kung Fu Zohra. Des natures telles que Michèle Bernier, Bérengère Krief et Guy Marchand en paysan grincheux complètent cette distribution, sans même mentionner les interprètes des artistes qui constituent cette cour des miracles savoureuse aux vertus curatives et joyeuses.
Jean-Philippe Guerand
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