Film français d’Anaïs Volpé (2020), avec Souheila Yacoub, Déborah Lukumuena, Matthieu Longatte, Sveva Alviti, Angélique Kidjo, Sara Verhagen, Alexandre Desane, Julia Mugnier, Fabien-Mariano Ortiz, Marylou Vergne… 1h40. Sortie le 16 mars 2022.
Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub
C’est une amitié comme seule l’adolescence en a le secret : intense, fusionnelle et absolue. Margot et Alma rêvent de devenir comédiennes pour brûler les planches de leur désir ardent. Alors elles se prennent à s’enthousiasmer parfois plus que de raison pour se donner les moyens de leurs ambitions. Et qu’importe si l’une d’elles semble plus motivée que l’autre. Rien ne les séparera jamais… Entre les vagues traite d’une fusion absolue entre deux jeunes filles habitées par leur confiance qui ont décidé de tout partager. À la vie, à la mort ! Anaïs Volpé traite là d’un sujet qui a déjà inspiré bon nombre d’écrivains et de cinéastes. Avec cette évidence miraculeuse qui fait qu’elle n’a pas besoin de justifier cette complicité tissée par les ans au moyen des artifices scénaristiques les plus alambiqués. Dès les premières images, ses deux personnages féminins semblent liés par une fusion dont le temps seul possède le secret. C’est parce que la méthode de la cinéaste passe par un travail préalable dont l’effet rejaillit à l’écran et nous frappe comme une évidence. Avec pour corollaire la présence intense de deux natures exceptionnelles : Souheila Yacoub, révélée à la scène par Wajdi Mouawad et à l’écran par Gaspar Noé, et Déborah Lukumuena, déjà amie de cœur dans Divines (2015) et récemment face à Gérard Depardieu dans Robuste. Deux immenses actrices en devenir.
Déborah Lukumuena et Souheila Yacoub
Entre les vagues est un magnifique hymne à l’amitié absolue sur fond de désir d’avenir. Ses protagonistes y vampirisent l’écran sans retenue, avec ces battements de cœur, ces fous rires étouffés, ces cris et ces chuchotements qui caractérisent l’entrée dans l’âge adulte. Anaïs Volpé les filme avec une empathie qui les enveloppe et les élève, en nous introduisant au cœur de leur intimité la plus secrète. Sa caméra les caresse en les approchant au plus près. Comme une évidence. Avec cette impression d’être invité à partager les émois que peut susciter la lecture d’un journal intime de la part de quelqu’un qui le trouverait par hasard. Et puis aussi un cadre omniprésent : Paris, ville-lumière dans laquelle sont venus se brûler les ailes tant de papillons de nuit au fil de l’histoire du cinéma, de Rendez-vous de juillet de Jacques Becker à L’âge des possibles de Pascale Ferran. La magie de cette chronique chaleureuse repose sur une succession d’instants de vie qui nous enveloppent et nous submergent par leur enthousiasme et leur déraison. Une intimité à partager sans ménagement qui marque la naissance d’une réalisatrice à suivre…
Jean-Philippe Guerand
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