Film américain de Ruben Fleischer (2021), avec Tom Holland, Mark Wahlberg, Sophia Taylor Ali, Tati Gabrielle, Antonio Banderas, Patricia Meeden, Sarah Patrick… 1h55. Sortie le 16 février 2022.
Tom Holland et Mark Wahlberg
Au début de ce film apparaît un carton qui symbolise à lui seul un changement de paradigme : celui de PlayStation Productions. Les super-héros Marvel et DC Comics semblent avoir donné des ailes à l’industrie des jeux vidéo qui avance désormais à visage découvert dans l’univers du cinéma à but lucratif. Il y a déjà plusieurs décennies que ces mondes entretiennent des relations endogamiques qui ont vu triompher des franchises comme Tomb Raider ou Resident Evil. C’est au tour d’Uncharted de tenter sa chance en y mettant les grands moyens. La séquence d’ouverture du film donne le ton : un combat oppose des hommes cramponnés à un chapelet de containers qui s’échappent de la soute d’un avion-cargo à très haute altitude. Un morceau de bravoure qu’on reverra par la suite dans son contexte, mais filmé sous des angles différents. L’histoire est simple : un chasseur de trésors engage un jeune homme pour l’aider à retrouver les deux navires mythiques de l’explorateur Magellan dont son frère est parti chercher la cargaison d’or à l’autre bout du monde. Lorsqu’ils volent à un riche industriel la clé nécessaire pour localiser ce pactole, ce dernier lâche ses sbires à leurs trousses.
Uncharted est un film d’aventure classique qui ne retient du jeu dont il s’inspire que sa mécanique et s’appuie essentiellement sur deux séquences d’anthologie qu’on jurerait extraites d’un James Bond survitaminé. Le tandem formé par Tom Holland (la star du triomphal Spider-Man : No Way home) et Mark Wahlberg (l’acteur le mieux payé d’Hollywood il y a peu encore) possède le charisme nécessaire pour devenir récurrent. Reste que si franchise il y a, il faudra tout de même à ses entrepreneurs donner davantage d’épaisseur aux antagonistes et suivre l’antienne d’Alfred Hitchcock selon laquelle ce sont les méchants qui confèrent leur autorité naturelle aux héros en mettant en évidence leurs qualités. Il est probable que la destinée de cette saga en puissance reposera pour une bonne part sur l’accueil que réserveront au film les accro du jeu qui devraient logiquement constituer le noyau dur de son public captif. Reste peut-être aussi à resserrer certains boulons pour atteindre à l’évidence d’une saga telle que Pirates des Caraïbes, inspirée quant à elle par une attraction de parc à thèmes.
Jean-Philippe Guerand
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