Film français de Christopher Thompson (2020), avec Géraldine Pailhas, Arnaud Ducret, Alison Wheeler, Stéphane de Groodt, Jean-François Stévenin, Antoine Gouy, Elisa Ruschke, Anne Le Ny, Anthony Hickling, Gigi Ledron, Mahault Mollaret… 1h31. Sortie le 19 janvier 2022.
Géraldine Pailhas
Pas sûre que cette comédie-là soit écologiquement très correcte dans le contexte actuel où les viandards n’ont plus la cote. Trois mois seulement après Barbaque dans lequel Fabrice Éboué transgressait les codes de la comédie de meurtre traditionnelle à travers les pratiques sanglantes d’un couple de bouchers tueurs déterminé à tout pour sauver son petit commerce, le deuxième long métrage de Christopher Thompson s’attache à la romance compliquée d’une grande prêtresse de la mode que la mort de son père confronte à ses responsabilités : reprendre l’échoppe de quartier que lui a légué le disparu, avec la complicité de son dauphin désigné, un brave type un rien macho. Les élans du cœur vont en outre s’en mêler entre ce puriste qui se fait une très haute idée de sa profession de bouche et une femme qui a tout sacrifié à sa carrière de directrice de magazine, à commencer par ce qui comptait le plus pour elle dans son enfance…
Arnaud Ducret et Géraldine Pailhas
La comédie sentimentale possède des codes que le réalisateur du prometteur mais lointain Bus Palladium (2010) maîtrise sur le bout des doigts pour avoir souvent collaboré avec sa propre mère, Danièle Thompson, experte dans cet art délicat. Coécrit par l’auteur de boulevard Fabrice Roger-Lacan, Tendre et saignant en témoigne avec pour épicentre la figure familière du couple que tout oppose, mais qui se révèle inséparable. Le scénario ménage en prime quelques variations autour du fameux savoir-vivre à la française et de son refus des diktats imposés par les véganes et autres végétariens militants. Et puis aussi le couple plutôt surprenant formé par Géraldine Pailhas, décidément bien trop rare à l’écran, et l’acteur populaire de la série “Parents mode d’emploi”, Arnaud Ducret, dont la mue du petit au grand écran n’apparaît que comme une formalité. Leur alchimie est pour beaucoup dans le plaisir simple que distille cette comédie à la mécanique éprouvée dont il convient également de saluer les seconds rôles, d’Alison Wheeler en garce de compétition à Stéphane de Groodt en virtuose du fourneau et à Jean-François Stévenin dans ce qui restera l’une de ses dernières apparitions à l’écran. À déguster sans bouder son plaisir.
Jean-Philippe Guerand
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