Sing 2 Film américain de Garth Jennings (2021), avec (voix) Reese Witherspoon/Jenifer Bartoli, Scarlett Johansson/Élodie Martelet, Taron Egerton/Camille Combal, Bobby Cannavale/Damien Bonnard, Nick Kroll/Laurent Gerra, Bono/Gérard Lanvin… 1h50. Sortie le 22 décembre 2021.
Du culot, il en fallait pour oser rebaptiser en français Tous en scène une comédie musicale, y compris plus de soixante ans après le chef d’œuvre éternel de Vincente Minnelli. Les studios Illumination Entertainment ont osé avec un film d’animation devenu lui aussi un classique du genre. Cinq ans plus tard, la suite met la barre encore un peu plus haut, en accueillant parmi cette joyeuse troupe de drôles de petites et grosses bêtes une authentique star qui n’est autre que Bono, le chanteur de U2 (doublé en français par Gérard Lanvin), dans le rôle du seigneur de la jungle retiré Clay Calloway, sollicité pour effectuer son comeback avec nos joyeux drilles sur la scène de la légendaire Crystal Tower de Red Shore City. On retrouve dans cette suite l’improbable Arche de Noé où Gunther le cochon côtoie la mère de famille Rosita, Meena l’éléphante timorée, Ash la femelle porc-épic frénétique, sous la conduite de ce Buster dont l’enthousiasme est capable de déplacer des montagnes. Des animaux doués de déraison qui affichent des caractères pétris d’humanité propices à l’identification des jeunes spectateurs.
L’argument n’est évidemment qu’un prétexte à une succession de gags et de numéros musicaux accompagnés de tubes immémoriaux. En prêtant des sentiments humains à ces animaux qui ne seraient même pas assurés de voisiner dans le même zoo, Garth Jennings ne fait ni plus ni moins que s’inscrire dans une tradition séculaire qui va des fables d’Esope à celles de La Fontaine et à d’innombrables contes pour enfants dans lesquels le cinéma d’animation puise régulièrement son inspiration. Par ailleurs, la plupart des classiques de la comédie musicale reposent davantage sur des numéros que sur un scénario en béton armé. Tous en scène 2 est de ceux-là avec quelques morceaux d’anthologie où tout semble permis, à commencer par une irrévérence assumée. C’est un pur plaisir à savourer sans préjugés ni arrière-pensées qui démontre les progrès accomplis par l’animation au fil des ans en singeant les émissions de téléréalité musicales comme “The Voice” où n’importe qui est autorisé à pousser la chansonnette et à réaliser son rêve. De préférence en manifestant un réel talent.
Jean-Philippe Guerand
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