The King’s Man Film britannique de Matthew Vaughn (2019), avec Ralph Fiennes, Gemma Arterton, Rhys Ifans, Matthew Goode, Tom Hollander, Harris Dickinson, Daniel Brühl, Djimon Hounsou, Charles Dance, Stanley Tucci, Valerie Pachner, August Diehl, Alison Steadman, Alexandra Maria Lara… 2h11. Sortie le 29 décembre 2021.
Ralph Fiennes et Matthew Goode
Voici le troisième acte d’une saga qui n’est pas sa suite, mais bien son prequel. Comme son titre l’indique clairement, The King’s Man : Première mission remonte aux origines de King’s Man : Services secrets (2015) et The Kings Man : Le cercle d’or (2017), à travers le combat impitoyable que va mener le duc d’Oxford (Ralph Fiennes) pour venger son épouse assassinée pendant la guerre des Boers, en empêchant de nuire une véritable confrérie internationale d’ennemis publics qui réunit notamment le moine russe Raspoutine (campé par un Rhys Ifans cabotin en diable), l’espionne allemande Mata Hari, l’hypnotiseur autrichien Erik Jan Hanussen et Gavrilo Princip, l’assassin serbe de l’archiduc François-Ferdinand qui a déclenché la Première Guerre mondiale. C’est dire que la mission qui attend le Lord britannique s’annonce des plus périlleuses. Avec ce nouveau volet librement inspiré de la série en bande dessinée de Mark Millar et Dave Gibbons “Kingsman : Services secrets” (2012-2015), Matthew Vaughn reste fidèle au poste et exploite une fois de plus à merveille les ressources technologiques et la batterie d’effets spéciaux mises à sa disposition par le cinéma moderne. Cette fois sans la contribution de Colin Firth et Taron Egerton remplacés par leurs ancêtres.
Ralph Fiennes
Des tranchées de la Grande Guerre aux plus hauts sommets du monde, The King’s Man : Première mission propose plus que jamais une alternative dépaysante aux films de super-héros traditionnels, en s’intégrant dans un contexte historique mis à dessein en avant, avec des raccourcis parfois savoureux. Le film remplit sa vertu initiale qui consiste à distraire, mais sait y mettre les formes grâce à la maestria du réalisateur de Kick-Ass (2010) combinée avec l’autorité naturelle de Ralph Fiennes et de ses distingués partenaires. On aurait bien tort de bouder ce plaisir simple réalisé avec un luxe de moyens parfois impressionnant qui utilise le prétexte d’une franchise reconnue pour nous entraîner dans un monde révolu où l’impérialisme tout puissant de la “Rule, Britannia !” contrastait avec des sursauts de nationalisme menaçants en plein cœur d’une Europe centrale en ébullition. Le meilleur moyen d’apprécier ce film à vocation ludique constellé de clins d’œil à l’usage des cinéphiles est encore de faire abstraction de sa fantaisie historique qui n’en constitue finalement que la toile de fond. Sérieux s’abstenir !
Jean-Philippe Guerand
Commentaires
Enregistrer un commentaire