Here We Are Film israélo-italien de Nir Bergman (2020), avec Shai Avivi, Noam Imber, Smadi Wolfman, Efrat Ben-Zur, Sharon Zelivoksky, Uri Klauzner, Amir Feldman, Natalia Faust… 1h34. Sortie le 22 décembre 2021.
Shai Avivi et Noam Imber
Aaron a consacré une bonne partie de sa vie à élever son fils Uri, atteint d’autisme. Mais à l’aube de l’âge adulte, ce dernier doit être confié aux bons soins d’un institut spécialisé qui va le prendre en charge en l’aidant à franchir ce cap déterminant. La complicité entre le père et le fils va toutefois modifier la donne… De Nir Bergman, on connaît essentiellement en France le premier long métrage, Broken Wings (2002), et une série qui a engendré de multiples déclinaisons à travers le monde, “En thérapie”, dont l’adaptation française supervisée par Olivier Nakache et Éric Toledano. C’est dire combien notre homme est un fin psychologue, habile à surfer sur les problématiques les plus subtiles. Il en fournit une nouvelle démonstration éclatante avec My Kid. En l’occurrence, il met en scène cette fois une histoire déjà racontée par sa scénariste Dana Idisis dans Seret Bar Mitzvah (2013), le documentaire qu’elle a consacré elle-même aux rapports de son père et de son frère au cours des préparatifs d’une fête de famille.
Shai Avivi et Noam Imber
My Kid est une sorte de Road Movie intimiste empreint d’une incroyable tendresse entre deux êtres qui ont autant besoin l’un que l’autre de cette complicité qui les unit depuis toujours et a tissé entre eux des liens d’interdépendance qui dépassent la simple filiation. Ces rapports passent par des petits riens du quotidien que Nir Bergman filme avec autant de pudeur que de chaleur en dirigeant deux comédiens impeccables de justesse : Shai Avivi et Noam Imber, acteurs professionnels l’un et l’autre dont les prestations s’avèrent confondantes de justesse sur un registre ô combien délicat où le moindre faux pas menacerait l'équilibre de l'ensemble. Un choix qui s’inscrit dans la volonté du cinéaste de choisir le parti du cinéma avant celui du réalisme et rejoint en cela la démarche de Barry Levinson quand il offrait un rôle d’autiste à Dustin Hoffman dans Rain Man, sans toutefois jamais s’abstraire ici du quotidien le plus prosaïque. My Kid apparaît comme une bulle de légèreté et d’espoir au beau milieu d’une époque qui en a plus que jamais besoin.
Jean-Philippe Guerand
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