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“S.O.S. Fantômes - L’héritage” de Jason Reitman




Ghostbusters : Afterlife Film américain de Jason Reitman (2020), avec Carrie Coon, Finn Wolfhard, McKenna Grace, Paul Rudd, Logan Kim, Celeste O’Connor, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Sigourney Weaver, Annie Potts … 2h04. Sortie le 1er décembre 2021.



McKenna Grace, Logan Kim et Finn Wolfhard



Hollywood n’en finit pas de repasser les mêmes plats et de courir après le succès à tout prix, à travers des remakes, des sequels et des prequels qui s’imposent rarement par une nécessité autre que commerciale et lucrative. Comme pour prolonger le plaisir et en tirer un profit ajouté. C’est évidemment la justification initiale de S.O.S. Fantômes - L’héritage… mais pas seulement. C’est même ce qui fait toute la différence entre ce film et le remake exclusivement féminin réalisé par Paul Feig en 2016 qui péchait par son opportunisme. Il s’agit cette fois d’un retour à la case départ assumé dont la réalisation est d’ailleurs assurée par Jason Reitman, sous la surveillance attentive de son producteur de père, Ivan, lui-même assigné à la mise en scène de l’opus initial, S.O.S. Fantômes, en 1984. Du coup, le terme d’héritage est plus que jamais justifié à tous les sens du terme. Callie et ses deux enfants sont sur le point de se faire expulser pour loyers impayés lorsqu’elle apprend la mort de son père et hérite d’une masure délabrée au milieu de nulle part. Là, les gamins découvrent l’existence de fantômes qu’ils vont entreprendre d’empêcher de nuire en assumant la relève de ce papy inconnu considéré comme un marginal.



Paul Rudd



S.O.S. Fantômes - L’héritage est une vraie réussite qui retrouve le ton de ces comédies d’aventures initiées par Steven Spielberg dans les années 80. L’intrigue est habilement fagotée, les personnages bien campés, avec cette idée que c’est la fille qui est la plus prompte à en découdre et que le noyau familial reste le meilleur rempart contre l’adversité. Des thématiques récurrentes à ces films cultes que sont devenus Gremlins (1984) de Joe Dante ou Les Goonies (1985) de Richard Donner, écrits en leur temps par Chris Columbus et produits par Spielberg. À près de quatre décennies de distance, le mythe renaît de ses cendres dans un contexte façonné par #MeToo où les filles manifestent des caractéristiques naguère dévolues aux garçons et où l’avancée spectaculaire des effets spéciaux booste les séquences empreintes de fantastique, au point de donner envie de voir un autre mythe réactivé : celui de Casper le petit fantôme, lui aussi parrainé par Spielberg. Le film de Jason Reitman est une grande réussite qui ravira autant les nostalgiques que leurs enfants et petits enfants par son mélange de fraîcheur et de bonne humeur. Avec à la clé une surprise espérée par tous les fans et la délicieuse cerise sur le gâteau que constitue le générique de fin.

Jean-Philippe Guerand







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