Film français de Valérie Lemercier (2020), avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc Lafortune, Antoine Vézina, Pascale Desrochers, Jean-Noël Brouté, Sonia Vachon… 2h03. Sortie le 10 novembre 2021.
Valérie Lemercier
Aline Dieu, c’est Céline Dion dont Valérie Lemercier a entrepris d’évoquer l’incroyable destinée de son vivant. Mais ni avec elle ni sans elle, la chanteuse étant restée à l’écart de ce biopic non autorisé qu’elle n’aurait vraiment aucune raison de rejeter, tant il dégage de tendresse et d’admiration de la part d’une humoriste qui prend tous les risques, y compris celui de céder à l’idolâtrie. Un défi comme les affectionne une actrice-réalisatrice peu sensible à l’air du temps qui consacre à la chanteuse québécoise une comédie ni moqueuse ni caustique. Cette petite dernière d’une famille très nombreuse tombée en amour pour son impresario, non seulement elle la met en scène avec une immense tendresse, mais elle l’incarne de façon saisissante, accent subtil à l’appui, y compris à l’âge de 12 ans lorsqu’elle se cache sous la table des banquets avant d’aller pousser la chansonnette.
Valérie Lemercier
Sa réussite extraordinaire, c’est celle d’Édith Piaf et de Patricia Kaas, ces filles du peuple sorties de leur condition grâce à une voix hors du commun et à une détermination à toute épreuve, sans pour autant renier leurs racines populaires. Aline décline les principales étapes de la vie de Céline Dion grâce à une distribution composée d’acteurs canadiens judicieusement choisis. Mentions spéciales à Sylvain Marcel et Danielle Fichaud, interprètes respectifs de l’ange gardien Guy-Claude (évidemment inspiré par René Angélil) et de la mère poule Sylvette. Ce projet entrepris à l’insu de la diva, qui en a accepté le principe sans s’y impliquer ni émettre d’avis, démontre toute sa subtilité au cours de cette scène ironique où deux sosies d’Elvis Presley croisent la chanteuse sur un trottoir de Las Vegas et la félicitent pour… sa ressemblance ! Là, c’est la réalité qui rencontre la fiction. À l’instar de ce film gigogne qui réussit la prouesse d’admirer sans aduler, de faire rire sans se moquer et d’émouvoir sans pathos.
Jean-Philippe Guerand
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