Film français de Nicolas Cuche (2020), avec Gérard Jugnot, Camille Lou, Artus, Louka Meliava, Tom Leeb, François Morel, Joffrey Verbruggen, Colette Kraffe, Ichem Bougheraba… 1h35. Sortie le 15 septembre 2021.
Camille Lou
L’argent ne fait pas le bonheur. On connaît la chanson. Dans la famille Bartek, Francis, le père, s’est fait tout seul. Tant et si bien que ses trois enfants sont nés avec une cuillère en or dans la bouche et n’ont jamais été préparés à affronter le monde du travail et son univers impitoyable. Quitte à piétiner les valeurs défendues par leur géniteur en se comportant comme des sales gosses de riche à qui tout est dû sans effort. Alors le patriarche que son veuvage a coupé de ses responsabilités éducatives vis à vis de ces jeunes adultes oisifs décide de reprendre en main sa progéniture en lui imposant une épreuve de vérité radicale. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée… Il leur fait croire que la famille est ruinée et les contraint à prendre le maquis en se frottant à la vie réelle. Le choc est rude, l’expérience de vie radicale.
Artus
Derrière cette comédie aux ressorts bien huilés se cache en fait Nosotros los Nobles (2013), un succès du cinéma mexicain imaginé par Gaz Alazraki. Un sujet universel qui repose sur le principe bien connu des transplantations sociales déjà à l’origine de films aussi divers que La vie est un long fleuve tranquille (1988) d’Étienne Chatiliez et le récent Envole-moi de Christophe Barratier où Gérard Lanvin imposait lui aussi une épreuve initiatique à son fils incarné par Victor Belmondo. Pourris gâtés prend le risque d’humaniser peu à peu des personnages présentés dès le début comme particulièrement antipathiques, tant ils se comportent avec arrogance. Le film s’en remet à un casting d’autant plus risqué qu’il demande au spectateur de prendre fait et cause pour des gens auxquels il est particulièrement difficile de s’identifier qu’incarnent Camille Lou, Artus et Louka Mellava. Les Bartek sont en quelque sorte à l’opposé des Tuche avec lesquels ils partagent le fait d’être cramponnés au rocher de Monaco, ce show-room du bling-bling où la Rollex tient lieu de bracelet électronique.
Jean-Philippe Guerand
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