Film français de Sylvain Labrosse (2019), avec Vincent Rottiers, Kévin Azaïs, Pauline Parigot, Marika Vibik, Genti Kame, Sacha Petronijevic, Noé Stanic… 1h21. Sortie le 14 juillet 2021.
Kévin Azaïs et Vincent Rottiers
Voici un premier film qui donne envie de voir le suivant, malgré ses défauts de jeunesse. Son scénario est né d’un personnage qu’a rencontré le réalisateur il y a une dizaine d’années : un jeune réfugié des Balkans atteint du mal du pays qui exprimait un malaise indéfinissable et semblait rongé par les démons de son passé tumultueux dans les décombres de l’ex-Yougoslavie. C’est cette fièvre qu’il s’est efforcé d’exprimer à l’écran en mobilisant deux comédiens réputés pour leur implication dramatique extrême. D’abord Vincent Rottiers dont la carrière est consacrée toute entière à se frotter à des personnages extrêmes depuis sa révélation à l’âge de 15 ans dans Les diables (2002) de Christophe Ruggia. Ensuite son demi-frère cadet dans la vie, Kévin Azaïs, César du meilleur espoir masculin en 2015 pour sa composition dans Les combattants de Thomas Cailley. Idée lumineuse que de les réunir dans ces rôles.
Kévin Azaïs et Vincent Rottiers
C’est autour de ces deux acteurs à fleur de peau que Sylvain Labrosse esquisse la chronique douloureuse d’une fratrie fusionnelle qui se fissure parce que l’un s’est parfaitement intégré, là où l’autre ne rêve que de regagner sa terre natale, avec son sillage de violence et tous les démons qu’il risque de voir émerger. Le scénario écrit par le réalisateur avec le concours d’Agnès Caffin (remarquée pour sa contribution à La fille du patron) et Aurélien Deschamps s’attache à creuser les portraits de ces Frères d’arme liés à jamais par un secret d’enfance qui fonctionne comme une véritable bombe à retardement mémorielle et une pomme de discorde. Un traumatisme vécu différemment que Sylvain Labrosse décrit comme un poison en se concentrant sur l’aspect psychologique de cette confrontation indissociable de la fièvre qui brûle ses interprètes dans le cadre du port de Brest. Malgré son manque cruel de moyens, ce film s’impose comme une belle promesse.
Jean-Philippe Guerand
Kévin Azaïs et Vincent Rottiers
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