Accéder au contenu principal

"Une barque sur l’océan" d’Arnold de Parscau



Film français d’Arnold de Parscau (2019), avec Hari Santika, Dorcas Coppin, Elisza Cahaya… 1h35. Sortie le 26 août.


Hari Santika et Dorcas Coppin

Une fille d’expatriée entreprend d’initier au piano un artiste indonésien autodidacte dans les bras duquel elle finit par succomber. Tandis que le jeune homme commence à voler de ses propres ailes en composant des morceaux de plus en plus élaborés et en s’affranchissant de celle qui lui a tout appris, cette passion interdite commence à leur peser pour des raisons différentes. Singulière initiative que cette Love Story tournée intégralement à Bali avec des interprètes inconnus qui raconte la plus banale des histoires d’amour impossibles, sans jamais sombrer pour autant dans les clichés les plus éculés. Sans doute grâce à la photogénie envoûtante des deux protagonistes principaux : Hari Santika et surtout la très sensuelle Dorcas Coppin.


Dorcas Coppin et Hari Santika

Il y a quelque chose qui relève du péché originel dans leur romance clandestine, mais le scénario nous épargne le pire : le sempiternel jugement moral qu’impliquent les amours ancillaires. La singularité du film est d’aller au bout de son propos et de choisir pour personnage principal masculin un garçon enivré de sa propre vanité artistique. Avec en leitmotiv ce morceau de Maurice Ravel réputé d’une difficulté exceptionnelle qui s’intitule “Une barque sur l’océan” et convient parfaitement à la thématique de ce film qui n’a jamais peur de jouer sur la corde sensible. Remarqué pour un premier long métrage très étrange, Ablations, le réalisateur Arnold de Parscau manifeste ici une capacité d’adaptation étonnante qui ne laisse aucunement présager de la suite que prendra sa carrière. Il cumule par ailleurs ici les fonctions de producteur, de scénariste et de chef opérateur, comme s’il voulait embrasser toutes les facettes du cinéma.
Jean-Philippe Guerand


Hari Santika

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le paradis des rêves brisés

La confession qui suit est bouleversante… © A Medvedkine Elle est le fait d’une jeune fille de 22 ans, Anna Bosc-Molinaro, qui a travaillé pendant cinq années à différents postes d’accueil à la Cinémathèque Française dont elle était par ailleurs une abonnée assidue. Au-delà de ce lieu mythique de la cinéphilie qui confie certaines tâches à une entreprise de sous-traitance aux méthodes pour le moins discutables, CityOne (http://www.cityone.fr/) -dont une responsable non identifiée s’auto-qualifie fièrement de “petit Mussolini”-, sans nécessairement connaître les dessous répugnants de ses “contrats ponctuels”, cette étudiante éprise de cinéma et idéaliste s’est retrouvée au cœur d’un mauvais film des frères Dardenne, victime de l'horreur économique dans toute sa monstruosité : harcèlement, contrats précaires, horaires variables, intimidation, etc. Ce n’est pas un hasard si sa vidéo est signée Medvedkine, clin d’œil pertinent aux fameux groupes qui signèrent dans la mouva...

Berlinale Jour 2 - Mardi 2 mars 2021

Mr Bachmann and His Class (Herr Bachmann und seine Klasse) de Maria Speth (Compétition) Documentaire. 3h37 Dieter Bachmann est enseignant à l’école polyvalente Georg-Büchner de Stadtallendorf, dans le Nord de la province de Hesse. Au premier abord, il ressemble à un rocker sur le retour et mêle d’ailleurs à ses cours la pratique des instruments de musique qui l’entourent. Ses élèves sont pour l’essentiel des enfants de la classe moyenne en majorité issus de l’immigration. Une particularité qu’il prend constamment en compte pour les aider à s’intégrer dans cette Allemagne devenue une tour de Babel, sans perdre pour autant de vue leurs racines. La pédagogie exceptionnelle de ce professeur repose sur son absence totale de préjugés et sa foi en une jeunesse dont il apprécie et célèbre la diversité. Le documentaire fleuve que lui a consacré la réalisatrice allemande Maria Speth se déroule le temps d’une année scolaire au cours de laquelle le prof et ses élèves vont apprendre à se connaître...

Bud Spencer (1929-2016) : Le colosse à la barbe fleurie

Bud Spencer © DR     De Dieu pardonne… Moi pas ! (1967) à Petit papa baston (1994), Bud Spencer a tenu auprès de Terence Hill le rôle de complice qu’Oliver Hardy jouait aux côtés de Stan Laurel. À 75 ans et après plus de cent films, l’ex-champion de natation Carlo Pedersoli, colosse bedonnant et affable, était la surprenante révélation d’ En chantant derrière les paravents  (2003) d’Ermanno Olmi, Palme d’or à Cannes pour L’arbre aux sabots . Une expérience faste pour un tournant inattendu au sein d’une carrière jusqu’alors tournée massivement vers la comédie et l’action d’où émergent des films comme On l’appelle Trinita (1970), Deux super-flics (1977), Pair et impair (1978), Salut l’ami, adieu le trésor (1981) et les aventures télévisées d’ Extralarge (1991-1993). Entrevue avec un phénomène du box-office.   Rencontre « Ermanno Olmi a insisté pour que je garde mon pseudonyme, car il évoque pour lui la puissance, la lutte et la viol...