Film américain de Judd Apatow (2020), avec Pete Davidson, Marisa Tomei, Bill Burr… 2h17. Sortie le 22 juillet 2020.
Judd Apatow ne se refait pas. Il s’appuie cette fois sur l’autobiographie de son interprète principal, Pete Davidson, pour mettre en scène l’histoire de Scott, un éternel adolescent hanté par la disparition dans un incendie de son pompier de père, faute d’avoir pu faire son deuil. Une chronique de la résilience qui permet au cinéaste de s’attacher une fois de plus à un personnage qui refuse de grandir, mais se cramponne à un rêve puéril : ouvrir un restaurant couplé avec un salon de tatouage. Dans la vraie vie, le père de Pete Davidson est mort dans les décombres du World Trade Center le 11 septembre 2001. Judd Apatow a toutefois choisi à dessein de le transformer en une victime de son devoir. C’est le culte que lui voue son fils qui l’élève au rang de héros.
Le réalisateur situe cette histoire à Staten Island, le faubourg le moins peuplé de la métropole new-yorkaise, une enclave blanche et conservatrice où règne une atmosphère provinciale propice à cette chronique. Ce refus de grandir va évoluer lorsque la mère de Scott sort de son veuvage au contact d’un autre pompier. Un homme droit mais intransigeant qui va faire découvrir à Scott le métier que pratiquait son père et rencontrer certains de ses collègues. Malgré sa longueur sans doute excessive, ce film touche par la singularité et la vulnérabilité de son personnage principal, rebelle sans cause qui préfère se réfugier dans ses rêves qu’affronter une réalité trop cruelle. Des caractéristiques attachantes que manifestaient déjà Steve Carell dans 40 ans, toujours puceau (2005), Seth Rogen dans En cloque, mode d’emploi (2007) voire Adam Sandler dans Funny People (2009) ou même Amy Schumer dans Crazy Amy (2015).
Jean-Philippe Guerand
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