Accéder au contenu principal

Julie Delpy : La comédie des sentiments

Julie Delpy sur le plateau de 2 Days in New York (2012) © DR



Dans Lolo, Julie Delpy se met dans la peau d’une quadra parisienne branchée qui tombe amoureuse d’un informaticien de province un peu naïf (Dany Boon) contre lequel son “fils à maman” (Vincent Lacoste) entreprend de mener une guerre totale. Une comédie de mœurs caustique qui ressemble à son actrice et réalisatrice, enfant du sérail de deux comédiens de théâtre remarquables (Marie Pillet et Albert Delpy), née en 1969 et partie chercher aux États-Unis la légitimité que lui refusait dans les années 90 un cinéma français campé sur ses préjugés et indisposé par son franc-parler. Vingt ans plus tard, auréolée du prestige de la trilogie Before Sunrise (1995), Before Sunset (2004), Before Midnight (2013) qu’elle a conçue avec son partenaire Ethan Hawke et le cinéaste Richard Linklater -dont les deux derniers volets ont obtenu chacun une nomination à l’Oscar du meilleur scénario original-, Julie Delpy est devenue elle-même réalisatrice avec le diptyque 2 Days in Paris (2007), 2 Days in New York (2012), avant de signer et d’interpréter La comtesse (2009), Le Skylab (2011) et Lolo (2015). Celle qui fut à ses débuts l’interprète de Jean-Luc Godard (Détective, 1985), Leos Carax (Mauvais sang, 1986), Bertrand Tavernier (La passion Béatrice, 1987), Agnieszka Holland (Europa Europa, 1990) et Volker Schlöndorff (The Voyager, 1991), nommée en vain au César du meilleur espoir féminin en 1987 et 1988, n’a toutefois rien perdu de sa franchise.


Comment est née l’idée de Lolo ?
Julie Delpy C’est une idée qui m’est venue il y a un peu moins de trois ans. J’avais envie de consacrer un film à ces femmes confrontées à la quarantaine qui essaient de refaire leur vie. Et là, en l’occurrence, celle que j’incarne a un fils qu’elle n’a pas vu grandir et qui lui pose quelques problèmes. Le film est d’abord l’histoire d’un enfant pervers narcissique qui rend la vie de sa mère impossible. Cette idée est venue de discussions que j’ai eues avec ma coscénariste, Eugénie Grandval, sur ce que deviennent les enfants quand ils sont adulés et quelle serait la pire situation si l’un d’eux partait en vrille avec une mère qui lui laisserait tout faire. C’est évidemment un fantasme, pas une réalité.

Faut-il voir dans Lolo une sorte de continuité du Skylab ?
J. D. Je n’y ai pas vraiment pensé. J’ai davantage eu envie d’une comédie comme on en faisait dans les années 40, ou d’une histoire comme celle de ce couple confronté à un enfant diabolique dans La mauvaise graine de Mervyn Le Roy [1956]. Je montre d’ailleurs dans Lolo un extrait du Village des damnés [1960] et ce côté diabolique de l’enfance, car ces films-là m’ont toujours fait marrer. J’avais donc envie d’une comédie assez construite, en référence à ces films. Et puis, personnellement, je voulais aussi évoquer un petit fait de société qui concerne ces quadra qui se retrouvent toutes seules après avoir eu des enfants, plus ou moins jeunes, le plus difficile étant pour elles de trouver un mec sympa qui ne soit pas avec une nana de vingt-cinq ans ?

Pourquoi le personnage du fils, ce Lolo qui donne son titre au film, n’apparaît-il qu’au bout d’un quart d’heure ?
J. D. Je voulais que le film commence et qu’on se dise : ça va être une comédie avec une histoire d’amour sur des gens de quarante ans. Et en fait, lui arrive et c’est l’élément qui va tout foutre en l’air. C’est d’ailleurs symboliquement quand Dany Boon s’assoit accidentellement sur lui dans son lit que tout commence à déraper…

Qu'est-ce qui vous a incitée à confier le rôle de ce fils inquiétant à Vincent Lacoste  ?
J. D. J’ai écrit le rôle pour lui. J’avais beaucoup aimé sa façon de travailler sur Le Skylab et je le trouve très doué. Il a quelque chose de naturellement très charmant. Or, j’ai connu dans ma vie quelques pervers narcissiques, quelques sociopathes, et ce ne sont pas des tueurs en série, mais des gens extrêmement charmants. Ce sont des charmeurs qui détruisent beaucoup autour d’eux et je voulais que ce personnage soit comme ça. Vincent, quand il sourit, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession ; quand il parle, il est drôle, fin et intelligent, mais ce qui m’amusait, c’était d’aller à l’encontre des apparences et d’en faire un personnage diabolique. Jusqu’alors, il n’a jamais fait ni souffreteux, ni violent, ni agressif, ni malsain, que ce soit dans Les beaux gosses, Le Skylab ou Hippocrate.


Bande annonce de Lolo (2015) de Julie Delpy
 
Certes, mais dans Jacky et le royaume des filles, il est plutôt inquiétant…
J. D. Ce n’est pas lui qui est inquiétant, c’est le film. Parce que, tout d’un coup, on découvre une sorte de monde inversé où l’homme est dans la situation d’une femme voilée et c’est insupportable à voir. Ça met tout le monde très mal à l’aise, y compris les femmes et même les féministes. Mais ça n’a rien à voir avec la personnalité de Vincent qui a un côté drôle et même un peu angélique. D’ailleurs dans Lolo, il a plutôt l’air de s’amuser de ce qu’il est en train de faire, comme un sale gosse qui prépare un sale coup. Après tout, il met du poil à gratter, pas du polonium… parce que c’est trop cher ! Au final, ce qu’il fait n’est pas très grave, mais son pouvoir de destruction existe tout de même.

Pourquoi avez-vous choisi Dany Boon pour être votre partenaire ?
J. D. C’est lui à qui j’ai pensé en premier pendant l’écriture du scénario, bien qu’on m’ait dit que je ne réussirais pas à l’avoir pour ce rôle. J’avais pourtant gardé cette possibilité en tête et je tenais à ce que cette histoire d’amour improbable fonctionne. Dany est un très bon acteur qui dégage une énergie qui convenait parfaitement à celle de Vincent et à la mienne. Il est très fin, très intelligent et il a été impeccable comme acteur. Et puis, il possède une qualité de naïveté qui est réelle et qui était formidable pour le rôle. Ce n’est pas un hasard si je fais référence à son propos à Bourvil, dans le film.

Le fait d’engager un acteur qui est lui-même un réalisateur à succès a-t-il influé sur vos rapports ?
J. D. Pas du tout. Je n’y ai jamais pensé et il s’est comporté de façon exemplaire. D’ailleurs, je traite tout le monde de la même façon. Il l’a compris tout de suite. On a déjeuné ensemble quand il a accepté de faire le film et au moment de l’addition, il m’a invité. J’ai accepté, mais je l’ai prévenu : « D’accord, mais c’est moi la chef, quand même ! » Et il m’a répondu : « Oui, oui, j’ai compris. » On s’est marrés, mais il l’a très bien pris. C’est d’ailleurs aussi ce qui lui faisait plaisir en acceptant ce projet. Il a fait un film à moi, pas un film à lui et il a joué le jeu.

Lolo fonctionne en quelque sorte sur des évidences inversées, notamment sur le fait que le personnage que vous incarnez et celui interprété par Dany Boon n’ont pas grand-chose en commun…
J. D. La plupart des histoires de couples sont comme ça, après tout. Je ne crois pas beaucoup aux personnes faites l’une pour l’autre, sous prétexte que leurs curriculum vitae correspondent. Surtout à partir d’un certain âge, quand les gens ne sont plus attachés à des préjugés physiques ou sociaux. Il y a un moment dans la vie où l’on a surtout envie d’être avec quelqu’un de bien, de sympa, avec qui l’on s’entend à un autre niveau. J’ai d’ailleurs coupé une scène, que je trouvais trop évidente, dans laquelle ils se disaient : « C’est bien qu’on soit différents. » En fait, ils s’entendent bien, tout simplement. Et au final, dans le film, on ne se pose plus trop la question de savoir pourquoi ils sont ensemble. Pourquoi pas ! C’est comme ça qu’on rend les choses crédibles : en annonçant la couleur, on désamorce l’impossible. Je suis persuadée que si les personnages n’étaient pas eux-mêmes dans ce questionnement, on aurait davantage de mal à y croire. C’est parce qu’ils ont des doutes qu’ils nous paraissent authentiques et que la situation devient vraie. C’est quelque chose qui revient dans tous mes films : les personnages ont parfaitement conscience de leurs limites et c’est ce qui les rend vraisemblables.

N’est-ce pas aussi le rôle du personnage de la meilleure copine campée par Karin Viard de porter un regard extérieur sur cette situation ?
J. D. Elle est à la fois plus libérée, pas désespérée et pas du tout névrosée. Elle se sent bien toute seule, mais ça ne l’empêche pas de draguer des mecs sans nécessairement penser au lendemain. C’est en cela que c’est un personnage très important. Même brièvement, elle est toujours présente à des moments importants de l’histoire.


Bande annonce de 2 Days in New York (2012) de Julie Delpy
 
Y a-t-il une scène de Lolo qui vous ait posé un problème particulier ?
J. D. Hormis celle où l’on me jette un thon dans les bras et où il fallait que j’évite de faire exploser ma vésicule biliaire, il y a une scène bizarre que j’ai particulièrement travaillée et réécrite, jusqu’à la veille du tournage : c’est celle de la rupture entre le fils et sa mère, parce que je voulais être à la limite du drame et de la comédie, mais rester quand même dans la légèreté, tout en étant un peu flippant et en restant sur le fil du rasoir. La difficulté était de trouver le ton juste.

Vous arrive-t-il de réécrire des scènes au moment du tournage ?
J. D. Très rarement, en tout cas jamais ni sur les 2 Days… ni sur Le Skylab, mais il y a des scènes que je retravaille parce que je trouve qu’il y a quelque chose qui ne va pas et que je ne m’en suis pas rendue compte jusqu’au dernier moment.

Comment arrivez-vous à mener de front votre carrière simultanément en France et aux États-Unis ?
J. D. Ce n’est pas facile. Tout ce que je sais, c’est que mon prochain film sera américain. À vrai dire, je suis dans une situation compliquée. Par exemple, Le Skylab n’a pas du tout été montré aux États-Unis, parce que pour les Américains, la famille française doit être bourgeoise, comme dans L’heure d’été, par exemple. Là-bas, ils ne veulent que des gens riches qui portent du Chanel. Le film a beau avoir reçu le Prix spécial du jury au festival de San Sebastian, qui m’a été remis par Frances McDormand, la femme de Joel Coen, il provoqué un gros blocage de la part des intellos américains qui aiment le cinéma français mais trouvent inacceptable l’image des Gaulois. Pour eux, Charlie Hebdo, c’est des animaux, car ils trouvent honteux de mélanger politique, humour et sexe. C’est aussi pour ça qu’ils détestent Charles Bukowski qui est pourtant l’un de leurs propres auteurs : les intellectuels américains le considèrent comme un gueux et lui reprochent son statut social. En France, on a une vraie culture rabelaisienne/intello/cul qui n’existe absolument pas en Amérique.

Que vous a apporté votre contribution à la trilogie Before Sunrise, Before Sunset, Before Midnight ?
J. D. J’ai beaucoup écrit et comme j’étais la seule femme face à Richard Linklater et Ethan Hawke, les deux garçons m’écoutaient énormément et c’était toujours moi qui avais le dernier mot. En outre, le réalisateur était très intéressé d’entendre un point de vue féminin et on a toujours beaucoup discuté ensemble, non seulement de l’écriture et des films, mais aussi de la mise en scène. C’était une énorme collaboration à tous les niveaux et ce sont des films très proches de moi, même s’ils sont espacés de neuf ans les uns des autres.

Bande annonce de 2 Days in Paris (2007) de Julie Delpy

Comment ont été perçus vos films 2 Days in Paris et 2 Days in New York aux États-Unis ?
J. D. 2 Days in Paris a marché suffisamment bien pour pouvoir sortir dans d’autres villes que New York et Los Angeles. Quant à 2 Days in New York, il a été exploité en pay-per-view, notamment par Magnolia et Netflix, et a rapporté suffisamment d’argent pour qu’ils m’aiment beaucoup. Il y a toutefois des gens qui ont été choqués que je prenne un Black pour le deuxième film et surtout Chris Rock qui est un acteur de stand-up très populaire, ce qui a mis certains mal à l’aise. Mais j’adore engager des gens qui n’ont rien à voir avec l’univers indépendant. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai pris Dany Boon. Mais je sais déjà que certains vont me reprocher de ne pas avoir engagé un acteur plus “branché”, alors que je le trouve parfait pour le rôle. Moi, ça me fait chier, les cases, et j’emmerde tout le monde, d’une certaine manière, ce qui m’attire bien évidemment aussi des critiques. Ce qu’on m’a reproché dans le fait d’engager Chris Rock pour 2 Days in New York, c’est que ce soit un Black… dans un film qui n’aborde pas cette thématique. Ça a d’ailleurs surtout gêné les intellos soi-disant de gauche qui aiment bien qu’on aborde ce genre de sujets, autour des couples interraciaux, par exemple. En l’occurrence, dans mon film, le vrai problème, c’est la famille française qui débarque.

À quand un 2 Days in L.A. ?
J. D. Ça c’est mon univers. Or je fais de la fiction, donc je n’ai pas envie de donner l’impression aux gens que je montre ma famille en filmant la ville où je vis. À l’époque, j’ai tourné 2 Days in Paris pour six cent mille euros avec mes parents, parce que c’étaient de bons acteurs, et en partie chez eux, parce que c’était pratique. Pour Le Skylab, hormis mon père, je ne connaissais pas les autres comédiens. Donc on ne peut considérer ces films comme autobiographiques que parce qu’ils sont inspirés de ma famille, mais ça s’arrête là. D’ailleurs, dans Lolo, on n’aperçoit mon père que de dos pendant la visite d’une exposition consacrée à Chris Marker. Mais, après tout, c’est logique de croiser Albert Delpy dans un tel contexte. Mon père est un méga-intello qui a tout lu et tout vu, mais ça ne l’empêche pas de déconner tout le temps.

Pourquoi vos personnages vont-ils visiter une telle exposition ?
J. D. J’adore l’idée qu’elle essaie de le convertir à l’intellectualisme parisien, même si ce n’est pas sérieux. La culture, c’est bien, mais il ne faut pas se considérer comme un être supérieur pour autant. C’est cela qui rend les intellos insupportables.

Le fait d’être partie vous installer aux États-Unis a-t-il modifié le regard que vous posez aujourd’hui sur le cinéma français ?
J. D. Ce n’était pas évident, même si, à l’époque, j’avais l’impression que c’était mort pour moi, en France. Les autres actrices de ma génération travaillaient davantage et je me sentais mise de côté parce que je n’étais la “meuf” de personne. J’en avais vraiment ras le bol de cet univers de merde ! C’était très difficile là-bas au début et ça l’est toujours, parce que l’Amérique est un monde différent et très dur, en tout cas Hollywood… et même le monde du cinéma indépendant qui n’existe plus vraiment. Je ne sais pas si ça m’a aidée, mais ça m’a donnée davantage de distance par rapport à l’univers clos du cinéma français qui me rendait hystérique. Je n’en fais plus partie, donc, quelque part, je m’y sens mieux.

 Bande annonce du Teckel (2015) de Todd Solondz

Vous propose-t-on des rôles en France comme aux États-Unis ?
J. D. Je viens de tourner comme actrice Le teckel à New York avec Todd Solondz qui incarne à mes yeux le comble du cinéaste indépendant. Mais si quelqu’un que j’admire me propose un beau rôle en France, je l’accepterai aussi.

Comment les autres réalisateurs français vous considèrent-ils ?
J. D. Je ne sais pas exactement comment les gens me perçoivent, mais je m’en soucie assez peu. Il vaut mieux continuer son chemin et pas trop penser à la façon dont les gens vous considèrent. Maintenant je me sens étrangère au cinéma français, donc plus à l’aise. Comme je n’en fais pas partie, je suis plus libre. Je monte mes films et je me soucie peu de tout le reste. Je ne vais pas aux fêtes, je ne sors pas, mais c’est pareil à Los Angeles où je fais aussi peu partie de l’univers d’Hollywood que de celui des indépendants.
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en août 2015


Bande annonce de La comtesse (2009) de Julie Delpy

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le paradis des rêves brisés

La confession qui suit est bouleversante… © A Medvedkine Elle est le fait d’une jeune fille de 22 ans, Anna Bosc-Molinaro, qui a travaillé pendant cinq années à différents postes d’accueil à la Cinémathèque Française dont elle était par ailleurs une abonnée assidue. Au-delà de ce lieu mythique de la cinéphilie qui confie certaines tâches à une entreprise de sous-traitance aux méthodes pour le moins discutables, CityOne (http://www.cityone.fr/) -dont une responsable non identifiée s’auto-qualifie fièrement de “petit Mussolini”-, sans nécessairement connaître les dessous répugnants de ses “contrats ponctuels”, cette étudiante éprise de cinéma et idéaliste s’est retrouvée au cœur d’un mauvais film des frères Dardenne, victime de l'horreur économique dans toute sa monstruosité : harcèlement, contrats précaires, horaires variables, intimidation, etc. Ce n’est pas un hasard si sa vidéo est signée Medvedkine, clin d’œil pertinent aux fameux groupes qui signèrent dans la mouva

Bud Spencer (1929-2016) : Le colosse à la barbe fleurie

Bud Spencer © DR     De Dieu pardonne… Moi pas ! (1967) à Petit papa baston (1994), Bud Spencer a tenu auprès de Terence Hill le rôle de complice qu’Oliver Hardy jouait aux côtés de Stan Laurel. À 75 ans et après plus de cent films, l’ex-champion de natation Carlo Pedersoli, colosse bedonnant et affable, était la surprenante révélation d’ En chantant derrière les paravents  (2003) d’Ermanno Olmi, Palme d’or à Cannes pour L’arbre aux sabots . Une expérience faste pour un tournant inattendu au sein d’une carrière jusqu’alors tournée massivement vers la comédie et l’action d’où émergent des films comme On l’appelle Trinita (1970), Deux super-flics (1977), Pair et impair (1978), Salut l’ami, adieu le trésor (1981) et les aventures télévisées d’ Extralarge (1991-1993). Entrevue avec un phénomène du box-office.   Rencontre « Ermanno Olmi a insisté pour que je garde mon pseudonyme, car il évoque pour lui la puissance, la lutte et la violence. En outre, c’était

Jean-Christophe Averty (1928-2017) : Un jazzeur sachant jaser…

Jean-Christophe Averty © DR Né en 1928, Jean-Christophe Averty est élève de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (Idhec) avant de partir travailler en tant que banc-titreur pour les Studios Disney de Burbank où il reste deux ans en accumulant une expertise précieuse qu'il saura mettre à profit par la suite. De retour en France, il intègre la RTF en 1952 où il réalisera un demi-millier d'émissions de radio et de télévision dont Les raisins verts (1963-1964) qui assoit sa réputation de frondeur à travers l'image récurrente d'une poupée passé à la moulinette d'un hachoir à viande et pas moins de 1 805 numéros des Cinglés du music-hall (1982-2006) où il exprime sa passion pour la musique, sur France Inter, puis France Culture, lui, l'amateur de jazz à la voix inimitable chez qui les mots semblent se bousculer. Fin lettré et passionné par les images, l’iconoclaste Averty compte parmi les pionniers de la vidéo et se caract