Accéder au contenu principal

Bertrand Tavernier évoque Jean-Pierre Melville

Filmé dans le pavillon de l'Institut Français à Cannes
lundi 16 mai 2016 ©Jean-Philippe Guerand


Né le 20 octobre 1917, Jean-Pierre Melville connaîtra l’an prochain une véritable résurrection à l’occasion de son centenaire. Une célébration internationale chapeautée par l’Institut Français et relayée à travers le monde par des ambassadeurs prestigieux, l’auteur du Samouraï demeurant une référence emblématique pour des cinéastes aussi renommés que Martin Scorsese, John Woo, Quentin Tarantino. Au point que Michael Mann s’est d’ores et déjà proposé pour figurer parmi les ambassadeurs de cette opération qui comprendra une présence particulière dans les festivals, sous la forme d’hommages et de rétrospectives. À Cannes, ce sont ses deux neveux, le réalisateur Remy Grumbach, fils de son frère aîné Jacques, qui fut député, et Laurent Grousset, qui fut son assistant pendant trois semaines sur le tournage d’une première version de L’armée des ombres, qui sont venus évoquer celui qu’ils n’appelaient qu’« oncle Jean-Pierre ». À leurs côtés : Bertrand Tavernier, qui présentait à Cannes Classics son documentaire Voyage à travers le cinéma français dans lequel il évoque ce cinéaste auprès de qui il a accompli ses débuts comme assistant sur Léon Morin prêtre. L’occasion pour ce conteur émérite de parler de ce parrain de cinéma qui alla jusqu’à rendre visite à ses parents pour les convaincre de laisser leur rejeton abandonner le droit pour le cinéma et le présenta au producteur Georges de Beauregard qui cherchait un attaché de presse… payé à tempérament. « Il pouvait être insupportable et casser un décor de ses mains », raconte Remy Grumbach, mais « quand il a rejoint de Gaulle à Londres, en 1942… où il a vu 25 films en une semaine ! » Tels étaient quelques-uns des paradoxes de Jean-Pierre Melville.
Jean-Philippe Guerand

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le paradis des rêves brisés

La confession qui suit est bouleversante… © A Medvedkine Elle est le fait d’une jeune fille de 22 ans, Anna Bosc-Molinaro, qui a travaillé pendant cinq années à différents postes d’accueil à la Cinémathèque Française dont elle était par ailleurs une abonnée assidue. Au-delà de ce lieu mythique de la cinéphilie qui confie certaines tâches à une entreprise de sous-traitance aux méthodes pour le moins discutables, CityOne (http://www.cityone.fr/) -dont une responsable non identifiée s’auto-qualifie fièrement de “petit Mussolini”-, sans nécessairement connaître les dessous répugnants de ses “contrats ponctuels”, cette étudiante éprise de cinéma et idéaliste s’est retrouvée au cœur d’un mauvais film des frères Dardenne, victime de l'horreur économique dans toute sa monstruosité : harcèlement, contrats précaires, horaires variables, intimidation, etc. Ce n’est pas un hasard si sa vidéo est signée Medvedkine, clin d’œil pertinent aux fameux groupes qui signèrent dans la mouva

Bud Spencer (1929-2016) : Le colosse à la barbe fleurie

Bud Spencer © DR     De Dieu pardonne… Moi pas ! (1967) à Petit papa baston (1994), Bud Spencer a tenu auprès de Terence Hill le rôle de complice qu’Oliver Hardy jouait aux côtés de Stan Laurel. À 75 ans et après plus de cent films, l’ex-champion de natation Carlo Pedersoli, colosse bedonnant et affable, était la surprenante révélation d’ En chantant derrière les paravents  (2003) d’Ermanno Olmi, Palme d’or à Cannes pour L’arbre aux sabots . Une expérience faste pour un tournant inattendu au sein d’une carrière jusqu’alors tournée massivement vers la comédie et l’action d’où émergent des films comme On l’appelle Trinita (1970), Deux super-flics (1977), Pair et impair (1978), Salut l’ami, adieu le trésor (1981) et les aventures télévisées d’ Extralarge (1991-1993). Entrevue avec un phénomène du box-office.   Rencontre « Ermanno Olmi a insisté pour que je garde mon pseudonyme, car il évoque pour lui la puissance, la lutte et la violence. En outre, c’était

Jean-Christophe Averty (1928-2017) : Un jazzeur sachant jaser…

Jean-Christophe Averty © DR Né en 1928, Jean-Christophe Averty est élève de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (Idhec) avant de partir travailler en tant que banc-titreur pour les Studios Disney de Burbank où il reste deux ans en accumulant une expertise précieuse qu'il saura mettre à profit par la suite. De retour en France, il intègre la RTF en 1952 où il réalisera un demi-millier d'émissions de radio et de télévision dont Les raisins verts (1963-1964) qui assoit sa réputation de frondeur à travers l'image récurrente d'une poupée passé à la moulinette d'un hachoir à viande et pas moins de 1 805 numéros des Cinglés du music-hall (1982-2006) où il exprime sa passion pour la musique, sur France Inter, puis France Culture, lui, l'amateur de jazz à la voix inimitable chez qui les mots semblent se bousculer. Fin lettré et passionné par les images, l’iconoclaste Averty compte parmi les pionniers de la vidéo et se caract