Nimród Antal © 20th
Century Fox Home Entertainment
Le réalisateur d’origine magyare Nimród Antal est né en 1973 à Los Angeles, mais c’est en Hongrie qu’il a étudié le cinéma et réalisé son premier long métrage, Kontroll (2003), lauréat d’une dizaine de récompenses internationales dont le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes, avant de repartir pour Hollywood et d’y signer successivement plusieurs films de genre : Motel (2007), Blindés (2009), Predators (2010) et Metallica Through the Never (2013).
Dans quelles conditions Kontroll a-t-il été produit ?
Nimród Antal Le 1er janvier
de l’an 2000, une équipe réduite a fait irruption dans le métro de Budapest
pour y tourner la bande-annonce d’un film qui n’existait pas encore. Ce “faux
appât” a servi à réunir le financement nécessaire à la production d’un projet
qui devait devenir Kontroll. Le
scénario proprement dit en a été achevé en 2001. C’est alors que nous avons
entrepris de story-boarder l’intégralité du film. Arriver à convaincre les responsables
du métro d’autoriser le tournage d’un long métrage dans son enceinte s’est révélé
une épreuve difficile. En règle générale, les Hongrois ne nourrissent pas une
sympathie particulière pour les contrôleurs des transports. Les autorités du
métro étaient préoccupées par le fait que nos intentions n’étaient pas
forcément favorables et que les receveurs n’y seraient pas décrits sous leur
meilleur jour. Les problèmes purement techniques et pratiques qui ont surgi les
ont également inquiétés. Il nous a fallu neuf mois de négociations pour arriver
à convaincre le responsable des opérations de nous autoriser à tourner dans le
métro. La pré-production a donc débuté en 2002, mais elle a dû s’interrompre à
plusieurs reprises, ce qui s’est avéré une épreuve pénible pour tous les gens
impliqués dans cette aventure.
Quelle conception vous faites vous de votre
métier de réalisateur ?
J’ai toujours été
passionné par le cinéma. C’est le métier que j’ai toujours voulu pratiquer. La
réalisation de Kontroll s’est révélée
être l’aventure la plus délicate à laquelle j’ai pu être confronté et je m’y
suis consacré exclusivement.
Bande annonce de Kontroll (2003)
Quelle importance accordez-vous à la technique et aux modes
de financement ?
Aucune grande histoire n’aurait jamais pu être racontée au cinéma sans prendre en compte les facteurs
techniques et financiers. C’est une évidence.
Quel est le stade de la réalisation qui
vous tient le plus à cœur ?
L’étape que je préfère
dans la réalisation d’un film est celle au cours de laquelle l’idée continue à cheminer dans ma tête.
Je possède alors la liberté totale de faire tout ce que me dicte mon
imagination.
Quelle importance
accordez-vous au Festival de Cannes ?
Je pense que Cannes est
rien de moins que le rêve de n’importe quel cinéaste. Personnellement, je n’attends rien de
particulier de la présentation de Kontroll dans la section Un Certain Regard. Y être sélectionné et pouvoir montrer mon film constitue en effet déjà un cadeau
en soi.
Quels sont vos projets ?
Un film intitulé… Parrafin.
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en mai 2003
Bande annonce de Metallica Through the Never (2013)
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