Ken Loach © DR
Palme d’or à Cannes pour Le vent
se lève (2006), Ken Loach a collaboré à l’écriture
de Jimmy's Hall (2014) pour la treizième fois avec le scénariste Paul Laverty,
son fidèle complice depuis Carla’s Song (1996),
et pour la seizième fois avec la productrice Rebecca O’Brien. Né en 1936, ce réalisateur britannique très engagé politiquement et socialement a obtenu de multiples trophées œcuméniques dans les plus grands festivals internationaux et trois fois le Prix du jury à Cannes, pour Secret défense (1990), Raining Stones (1993) et La part des anges (2012). Très actif à la télévision, où il a accompli ses premières armes, outre de nombreux documentaires, il a notamment signé pour le cinéma des films aussi importants que Kes (1969), Globe de cristal à Karlovy Vary, Family Life (1971), Black Jack (1979), Regards et sourires (1981), Fatherland (1986), Riff-Raff (1991), Raining Stones (1993), Ladybird (1994), Land and Freedom (1995), My Name is Joe (1998), Bread and Roses (2000), Sweet Sixteen (2002), Just a Kiss (2004), Looking for Eric (2009) et Route Irish (2010). Parmi les innombrables récompenses qui lui ont été décernées : neuf distinctions à Venise, huit à Berlin, quatre à Valladolid, deux Baftas, deux César, deux European Film Awards et un Léopard d’honneur à Locarno.
Dans quelles conditions matérielles Jimmy’s Hall a-t-il été tourné ?
Le film
a été tourné dans l’Ouest de l’Irlande. Il a nécessité une longue préparation,
mais le tournage a été plutôt rapide et s’est déroulé en sept semaines de cinq
jours. Quant au montage, nous y avons consacré le plus de temps possible. Le
film a coûté environ cinq millions de livres, ce qui est beaucoup pour nous
mais permettrait à d’autres de couvrir tout juste leurs frais de déplacement. Ce
budget nous a toutefois permis de construire une maison de danse et de payer
tous les membres de l’équipe au-dessus des tarifs syndicaux.
Quelle est la principale difficulté que vous ayez rencontrée au cours de cette aventure ?
Le climat était humide et venteux et nous avons été victimes d’une recrudescence de piqûres d’insectes minuscules, mais ça aurait pu être bien pire. La leçon que j’en ai tiré est qu’il faut toujours porter des vêtements imperméables et garder ses pieds au sec.
Quelle conception vous faites vous de votre métier de réalisateur ?
Personne ne devient réalisateur sans avoir beaucoup de chance. Il est important de rester conscient de sa chance et de ne pas croire tout ce que nous assène la publicité.
Quel est le stade de la réalisation qui vous tient le plus à cœur ?
Chacune des étapes possède son lot d’excitation et de désastres potentiels. Au début, tout semble parfait car rien n’est encore gâché par les compromissions à venir. C’est au tournage que tout se joue et que le pire peut arriver. Au montage, on travaille à raison de huit heures par jour, on sirote un bon café tous les matins et on peut se tenir au courant des résultats des matches de cricket. C’est sans doute pour cela que ça reste mon moment préféré.
Ressentez-vous des affinités particulières avec d’autres cinéastes ?
J’essaie vraiment de réfléchir très sérieusement à ce genre de questions et je crois qu’il vaut mieux se tourner vers l’extérieur que se recroqueviller sur ses propres positions.
Bande annonce de Jimmy's Hall (2014)
Pensez-vous que la vulgarisation des nouvelles technologies ait influé sur votre conception du cinéma ?
Malheureusement, j’ai encore beaucoup de mal à me servir des nouvelles technologies. Bien que le cinéma ait toujours ouvert à la nouveauté, la plupart de ces gadgets et de ces jouets ne relèvent que de la distraction. Les fondamentaux restent les mêmes : les personnages, le récit, le conflit et sa résolution.
Quelle importance accordez-vous au festival de Cannes ?
Présenter un film à Cannes, que ce soit en compétition, à la Quinzaine des réalisateurs ou dans n’importe quelle autre section est un privilège. Les festivals sont importants car ils permettent de présenter une vaste gamme de films et Cannes s’avère particulièrement utile en aidant certains films à trouver des distributeurs dans le monde entier. C’est aussi, et j’insiste, à la fois excitant et très agréable !
Quelle est la principale difficulté que vous ayez rencontrée au cours de cette aventure ?
Le climat était humide et venteux et nous avons été victimes d’une recrudescence de piqûres d’insectes minuscules, mais ça aurait pu être bien pire. La leçon que j’en ai tiré est qu’il faut toujours porter des vêtements imperméables et garder ses pieds au sec.
Quelle conception vous faites vous de votre métier de réalisateur ?
Personne ne devient réalisateur sans avoir beaucoup de chance. Il est important de rester conscient de sa chance et de ne pas croire tout ce que nous assène la publicité.
Quel est le stade de la réalisation qui vous tient le plus à cœur ?
Chacune des étapes possède son lot d’excitation et de désastres potentiels. Au début, tout semble parfait car rien n’est encore gâché par les compromissions à venir. C’est au tournage que tout se joue et que le pire peut arriver. Au montage, on travaille à raison de huit heures par jour, on sirote un bon café tous les matins et on peut se tenir au courant des résultats des matches de cricket. C’est sans doute pour cela que ça reste mon moment préféré.
Ressentez-vous des affinités particulières avec d’autres cinéastes ?
J’essaie vraiment de réfléchir très sérieusement à ce genre de questions et je crois qu’il vaut mieux se tourner vers l’extérieur que se recroqueviller sur ses propres positions.
Pensez-vous que la vulgarisation des nouvelles technologies ait influé sur votre conception du cinéma ?
Malheureusement, j’ai encore beaucoup de mal à me servir des nouvelles technologies. Bien que le cinéma ait toujours ouvert à la nouveauté, la plupart de ces gadgets et de ces jouets ne relèvent que de la distraction. Les fondamentaux restent les mêmes : les personnages, le récit, le conflit et sa résolution.
Quelle importance accordez-vous au festival de Cannes ?
Présenter un film à Cannes, que ce soit en compétition, à la Quinzaine des réalisateurs ou dans n’importe quelle autre section est un privilège. Les festivals sont importants car ils permettent de présenter une vaste gamme de films et Cannes s’avère particulièrement utile en aidant certains films à trouver des distributeurs dans le monde entier. C’est aussi, et j’insiste, à la fois excitant et très agréable !
Considérez-vous que Jimmy's Hall
constitue l’opus final d’un cycle consacré à l’Irlande ?
Nous
n’avons jamais envisagé Jimmy’s Hall
comme faisant partie d’un cycle de films se déroulant en Irlande, mais plutôt
comme une réflexion sur ce qui s’est passé dix ans après l’indépendance et la guerre
civile qui s’est ensuivie. Jimmy’s Hall
est une projection en miniature de ce qui est advenu de ce pays et de son
peuple. J’ai toujours aimé tourner en Irlande car c’est une véritable
expérience de vie.
S’agira-t-il réellement de votre dernier film, comme l’a sous-entendu votre
productrice ?
Quels sont vos projets dans l’immédiat ?
Suivre
la Coupe du monde de football et regarder quelques parties de cricket.
Propos recueillis par
Jean-Philippe Guerand
en mai 2014
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